La Horde du Contrevent de Alain Damasio

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Auteur : Alain Damasio – Edition : Gallimard, Folio SF – Parution : 15/03/2007 –  pages – Prix : 10,60€ – Genre : SF ou Fantasy

Quatrième de couverture :

 » Imaginez une Terre poncée, avec en son centre une bande de cinq mille kilomètres de large et sur ses franges un miroir de glace à peine rayable, inhabité. Imaginez qu’un vent féroce en rince la surface. Que les villages qui s’y sont accrochés, avec leurs maisons en goutte d’eau, les chars à voile qui la strient, les airpailleurs debout en plein flot, tous résistent. Imaginez qu’en Extrême-Aval ait été formé un bloc d’élite d’une vingtaine d’enfants aptes à remonter au cran, rafale en gueules, leur vie durant, le vent jusqu’à sa source, à ce jour jamais atteinte : l’Extrême-Amont. Mon nom est Sov Strochnis, scribe. Mon nom est Caracole le troubadour et Oroshi Melicerte, aéromaître. Je m’appelle aussi Golgoth, traceur de la Horde, Arval l’éclaireur et parfois même Larco lorsque je braconne l’azur à la cage volante. Ensemble, nous formons la Horde du Contrevent. Il en a existé trente-trois en huit siècles, toutes infructueuses. Je vous parle au nom de la trente-quatrième : sans doute l’ultime. « 

 

J’ai sauté sur l’occasion d’une lecture commune sur le Cercle d’Atuan pour m’attaquer à ce monstre de la SFFF française. Il me fallait un peu d’accompagnement pour me lancer et je n’ai pas regretté.

Mon ressenti :

Le début du livre est déconcertant, quand on regarde les premières pages, il y a des lettres à droite à gauche…. Un problème d’impression ? Non, l’effet du vent, le cadre est posé, pas d’introduction, on rentre directement dans le sujet, le vent omniprésent. Le lecteur ne doit pas se laisser déstabiliser par le nombre de personnages, désignés pas des symboles. On s’y habitue vite et le temps de les mémoriser, le marque page fournit avec le livre est là pour nous appuyer. Le début du livre nous en met plein la figure comme une bonne rafale de vent en bord de mer, mais je me suis rapidement demandé ce qu’il allait bien pouvoir se passer pendant 700 pages, car franchement des gens (une « Horde ») qui remontent face aux vents (qui « contrent »), ça va quand c’est la nouveauté mais plus longtemps… Verdict : eh bien il est possible de d’écrire un livre sur des gens qui remontent face aux vents et qui reste passionnant pendant 700 pages !
A quoi cela tient-il ? A l’écriture de Damasio bien sûr. Si elle semble complexe au départ du fait de la richesse du vocabulaire, du nombre des personnages, des différents types de vent, des différents postulats utilisés, on se rend vite compte que le texte se lit facilement, résultat d’une étrange alchimie. Et si vous aviez peur de vous endormir sur vos lauriers, l’auteur saura vous réveiller en changeant de forme de narration. Mais cela peut s’avérer surprenant. J’ai d’ailleurs eu un peu de mal entre le chapitre 13 et le 14, où j’ai été obligée de revenir en arrière pour vérifier qu’il ne manquait pas un chapitre.

Damasio transporte ses héros dans de nombreux univers différents qui vont présenter autant de rebondissement : des plaines arides, une flaque géante, une ville dans le ciel, un enfer de froid, de glace et de dénivelé, un cratère, des prairies…

Une des forces de ce livre réside dans la richesse de caractère de ses personnages. J’ai particulièrement apprécié Caracol, sorte de philosophe saltimbanque du vent pas forcément facile à suivre (même pour ses compères puisque Larco lui dit à un moment qu’il n’y comprend rien à ses échanges avec un ami philosophe…). Je ne saurais dire si j’aime Golgoth ou pas. Ce qui est sûr c’est que le chef de la horde est très énigmatique et à un sale caractère. Les personnages de la horde sont là dès le départ, adultes, présentés comme faisant partie du décor. Aussi j’ai beaucoup apprécié apprendre des choses sur leur enfance des membres de la horde, enfin si on peut appeler ça une enfance.

Des détails m’ont fait sourire dans ce livre assez dur, comme la présence de la loutre, un animal kawaï dans ce monde atroce. Ou encore le décalage qu’il y a quand trois membres de la Horde se retrouve dans une salle de classe, alors qu’eux n’ont pas eu ce type d’enfance.

Par contre je n’ai pas du tout aimé la fin. Bien entendu, elle ne correspond pas à ce que l’on aimerait, ça serait trop facile autrement, mais cette fin n’en est pas une. Elle ne résout rien, laisse énormément de questions en suspens. Elle laisse comme un goût d’inachevé.

Au final, un livre prenant, surprenant, une écriture unique qui vous fera faire un beau voyage entre poésie et âpre combat. Mais une lecture qui me laisse un sentiment ambigu entre génial et remboursé, à cause de la fin.

 

D’autres avis chez : Blackwolf, Jae-Lou, RoseLhisbei, Tigger Lilly, Naufragés Volontaires, Vert, Hilde, Kissifrott, Lhorkan

 

 n°19    N°4

Trajets et itinéraires de la mémoire de Serge Brussolo

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Auteur : Serge Brussolo – Collection Folio SF (n° 465), Gallimard – Parution : 31-10-2013 – 560p – Prix : 8,90€ – Genre : SF – Nouvelle

Quatrième de couverture :

Villes malades où des ordinateurs s’affrontent en combats souterrains à coups de munitions humaines. H.L.M. de cauchemar dont les locataires, nus, s’exposent aux piqûres de mystérieuses mouches. Camp où les prisonniers sont soumis à d’insupportables séances d’irradiation. Musée gigantesque dont personne n’a jamais vu les limites. Tour-dispensaire insalubre surplombant une réserve de paysans souffrant d’étranges troubles de la personnalité… C’est à un trajet baroque et cruel que vous convie ce recueil, sur les traces d’un auteur alors en devenir, aujourd’hui culte : Serge Brussolo. Ces quatorze nouvelles des débuts de sa carrière permettent de revenir sur la genèse d’un talent hors norme, confirmé depuis par les chefs-d’œuvre que sont Le syndrome du scaphandrier, La Planète des Ouragans ou encore La nuit du bombardier.

 

J’ai découvert Brussolo il y a longtemps à travers ses thrillers, que j’avais adoré. Une lecture en SF m’avait par contre découragée de lire l’auteur dans ce style. Quand Livraddict a proposé ce recueil de nouvelles en partenariat, je me suis dit que c’était l’occasion de réessayer. Un grand merci à Livraddict et à FolioSF de m’avoir offert cette opportunité.

 

Mon ressenti :

Ces nouvelles bien que toute différentes forme une belle unité. Pour une fois, je vais donc parler d’un recueil de nouvelles de façon global, puis je dirais quelques mots sur chacune.

Quel que soit le texte, l’auteur arrive à faire plonger le lecteur dans un univers sombre et angoissant. Brussolo nous tient en haleine, je dirais même maintient un certain niveau de stress et d’anxiété, jusqu’à la fin de l’histoire. Il dépeint avec une grande efficacité des villes à moitié abandonnée, des civilisations décadentes où une partie de l’humanité est l’esclave de l’autre partie. Il nous emmène dans des bâtiments immenses et angoissants. Vous l’aurez compris, la bonne humeur et la joie ne sont pas au menu. Comme si tout cela ne suffisait pas, Brussolo introduit à chaque fois une deuxième histoire dans l’histoire, sorte de ressort narratif qui ne laisse aucune chance aux protagonistes. Tout cela est mené de main de maître et le lecteur ne sait jamais à quoi s’attendre.

  • Vue en coupe d’une ville malade

Le recueil démarre en fanfare avec cette nouvelle, qui vous donne envie de camper plutôt que d’habiter dans une maison (pour éviter de se faire absorber par la maison). L’idée de départ est très riche et est bien développée dans la nouvelle.

  • La mouche et l’araignée

Voici une nouvelle bien surprenante et glauque à souhait. Brrr.

  • La sixième colonne

Camp de la mort ou vision du futur ? Ce texte nous fait réfléchir sur la maîtrise des populations et les risques de l’uniformisation. Un texte court (10 pages) mais très dense.

  • Comme un miroir mort

Je n’ai pas du tout accroché avec cette nouvelle, qui ressemble plus à un résumé d’un texte beaucoup plus grand. La fluidité présente dans les autres textes ne se retrouve pas ici.

  • Soleil de soufre

Brussolo invente une société très étonnante basée sur le culte du feu. Les descriptions oscillent entre esthétisme et horreur. L’idée de départ pourrait être basique, mais l’auteur va tellement loin quand il dépeint cette société, même l’art est traité, que cette nouvelle n’a plus rien d’anodin.

  • … de l’érèbe et de la nuit

Encore une société très glauque, où les hommes sont enchaînés, mais d’une manière bien particulière, à travers le sommeil. J’ai trouvé l’idée géniale. Une nouvelle qui laisse encore de la place à du développement, il y aurait largement de quoi faire un roman.

  • Mémorial in vivo

A nouveau un texte qui m’a fait penser à la Shoah. Je l’ai trouvé trop court, j’aurais souhaité avoir des bribes d’explication : à quoi servent les expériences menées sur les hommes, dans quel but ?

  • Off

J’ai adoré l’idée de départ où le contrôle de la population se fait via le contrôle du bruit. Par contre j’ai trouvé que la fin partait un peu en vrille.

  • Anamorphose ou les liens du sang

Là j’avoue que j’ai eu du mal à suivre l’histoire.

  • Funnyway

Brussolo aurait-il un esprit un peu tordu pour inventer autant d’horreur? Jeux des arènes? Prison? Contrôle de la population? En tout cas cette course cycliste sans fin, où la pluie est faite d’acide, où la pause est impossible pour cause de mort violente, est atroce.

  • Subway, éléments pour une mythologie du métro

Dans cette nouvelle, les bases d’une histoire qui pourraient être développée dans un roman sont posées. On ne peut pas se satisfaire de cette histoire, trop courte pour tout ce qui est abordé (où est la fille-ville? Que devient subway? Quelle est la raison de ce métro?).

  • « Trajets et itinéraire de l’oubli »

La couverture illustre cette nouvelle. Celle-ci est déroutante, sans vraiment de fin. On est écrasé par le gigantisme de ce musée dans fin.

  • Visite guidée

J’ai beaucoup apprécié ce texte, qui si le lecteur le souhaite, lui donne beaucoup de pistes pour réfléchir sur l’avenir de notre civilisation. Les nouvelles minorités ici sont des mutants, résultats d’irradiations.

  • Aussi lourd que le vent…

Une de mes nouvelles préférées dans ce recueil. Ici le genre est plutôt fantastique au départ pour tourner ensuite à la science fiction. L’auteur se sert d’un fond imaginaire pour traiter des relations entre humains. Les comportements décrits : violence, lynchage, auraient pu aussi bien tenir place dans une chronique contemporaine.

Au final une lecture qui m’a pris un peu de temps, chaque univers étant très riche, mais aussi si noir, que j’ai eu besoin d’alterner avec une lecture plus légère. Un très bon recueil de nouvelles qui vous fera frissonner et vous interroger sur l’humanité. Quant à moi j’ai terminé ma lecture sur cette question : mais où va-t-il chercher tout ça?

 

Un extrait :

« Le métro trace sous nos pieds une carte du cosmos, et les voyageurs moites et fatigués que les rames cahotantes véhiculent comme des bêtes convoyées vers l’abattoir, ignoreront toujours qu’ils viennent de quitter Mars, entrent dans l’orbite de Saturne, ou plongent dans le vide glacé et noir des tunnels vers la lointaine Pluton. »

 n°8   n°1

Utopiales 2012, l’anthologie

Quatrième de couverture :

Et si les extraterrestres nous observaient la nuit ? Et si l’on pouvait se concentrer à l’extrême sur un seul sujet ? Ou connaître tout notre avenir depuis l’enfance ? Ou bien avoir des rendez-vous réguliers avec un visiteur du futur ? Et si on pouvait désinventer des inventions ?
L’anthologie officielle des Utopiales rassemble des auteurs importants de l’imaginaire mondial et francophone et rend, cette année, un hommage à Roland C. Wagner.

Avec : Neil GAIMAN, Robert Charles WILSON, Sara DOKE, Claude ECKEN, Pierre BORDAGE, AYERDHAL, Nancy KRESS, Laurent QUEYSSI, Laurence SUHNER, Xavier MAUMÉJEAN, Tommaso PINCIO.

Presque un an après son achat, j’ai enfin lu l’anthologie des Utopiales 2012. Cette lecture m’a pris un peu de temps car il s’est avéré qu’il manquait 16 pages à la dernière nouvelle. J’ai donc échangé cet exemplaire amputé, par un entier lors des Utopiales 2013. 

 Mon ressenti :

  • « Origines », préface de Roland Lehoucq et Ugo Bellagamba

 Une très belle préface qui donne envie de lire l’anthologie (ça tombe bien).

  • Origo, de Pierre Bordage

 C’est un joli texte, dans la plus grande tradition de la science fiction. Très bien pour commencer l’anthologie.

  • Fae-space, de Sara Doke

Etrange mélange de fées et de voyage interstellaire. Je n’ai pas accroché à cette nouvelle même si les idées étaient intéressantes (les fées sont la nouvelle minorité, tout en étant les être les plus développés).

  • L’Observatrice, de Robert Charles Wilson (traduction : Gilles Goullet)

Un texte assez complexe quand on essaye de tout appréhender. L’auteur a construit tout un contexte, un univers pour cette nouvelle. Il a intégré des personnages célèbres à son histoire, je n’ai pas compris quelle en était l’utilité. Tout de même une très bonne lecture.

  • La Finale, de Nancy Kress (traduction : Eric Holstein)

En un mot : génial ! Je crois que je suis en train de devenir une fan de cette auteure. L’idée centrale de la nouvelle est que les relations humaines sont des parasites, que se passe-t-il quand on veut en diminuer l’impact afin d’augmenter son efficacité? Un résultat étonnant. Une très bonne idée, très bien narrée.

  • La Chose du lac, de Laurence Suhner

L’auteur nous concocte un joyeux mélange : dans une ambiance digne d’Agatha Christie ou d’Arsène Lupin, elle intègre un monstre venu de l’espace. Un mélange étonnant mais qui fonctionne à merveille.

  • « Et pleurer, comme Alexandre », de Neil Gaiman (traduction : Gilles Goullet)

Un petit texte rigolo. Le personnage central est un désinventeur. Quand il pense avoir fini son travail, il se retrouve entouré de personnes obnubilées par leur téléphone portable. A votre avis que va-t-il faire? Une nouvelle sous forme de grosse blague.

  • La Fin de Léthé, de Claude Ecken 

Une très belle nouvelle, même si j’ai rapidement vu venir le dénouement. Un parallèle entre une vie humaine bien classique qui touchée par la maladie se retrouve en pleine science fiction.

  • Petite Excursion à l’endroit des atomes, de Tommaso Pincio (traduction : Milena Ascione)

Nouvelle difficile à décrire qui m’a scotchée. Avec une plume trempée au vitriole, l’auteur nous dépeint un monde où les enfants rendus difformes par la radioactivité sont la norme, le tout sous fond de critique de l’état italien.

  • En attendant demain, de Laurent Queyssi et Xavier Mauméjean 

 Que ferions-nous si nous connaissions le futur ? La nouvelle présente une réflexion intéressante, mais qui ne m’a pas touchée, sur ce thème.

  • RCW, d’Ayerdhal 

Allez, j’avoue : je n’ai pas tout compris. On va dire que c’est la faute aux pages manquantes (ou pas), qui m’on fait lire cette nouvelle en deux temps. Ou bien je l’ai lu à jeun… En bref une nouvelle hommage à Roland C. Wagner complètement déjantée.

D’autres avis chez Snow, blackwolf, Vert, Tigger Lilly

n°9

La vague montante de Marion Zimmer Bradley

Quatrième de couverture :

En 1955, Marion Zimmer Bradley imagine une société d’abondance frugale soustraite à l’empire de la technologie.

 

Je suis une grande fan de la romance de ténébreuse de Marion Zimmer Bradley. La sortie d’une de ses novellas de pure science fiction a donc attiré mon attention. Je remercie Libfly et  Le passager clandestin de m’avoir donné l’opportunité de la lire dans le cadre de la voie des indés.

Mon ressenti :

Ce récit commence de façon assez classique pour un planet opéra. Les protagonistes sont dans un vaisseau qui voyage en direction de la terre. Rien de neuf sous le soleil (sauf que le texte date de 1955, donc forcément pas si classique que ça à l’époque). Le texte étant très bien écrit, l’histoire aurait pu continuer sur ce vaisseau. Mais nos héros arrivent en fin sur terre et c’est là que cette novella s’avère originale, car la société n’a pas évoluée comme supposée. Les réactions des héros face à la découverte de cette civilisation agraire, peu développée au niveau technologique, est ce qu’il y a de plus intéressant. Cependant tout n’est pas aussi simple qu’il le paraît et la conclusion du texte rend cette évolution de la civilisation plus crédible.

Le style de Marion Zimmer Bradley est très fluide. Les descriptions rendent l’univers totalement cohérent.

Mon personnage préféré est Brian dans cette histoire. C’est l’astronaute (ou voyageur, je ne sais pas comment les appeler), qui a le plus de mal à se faire à cette découverte d’une civilisation terrienne, qui diffère tant de ce qu’il avait imaginé. Il me paraît être le plus humain des personnages car il a du mal à accepter, que ses convictions soient réduites à néant. Ses réactions sont donc les plus intéressantes.

Au final : Une novella sympathique qui sort un peu des sentiers battus, quant à l’évolution de notre société. Un regret, elle amène de façon un peu basique la réflexion sur le bien fondé de notre société consumériste.

  

n°8       n°3

Le Cycle de Lanmeur, intégrale, tome 1 : Les Contacteurs de Christian Léourier

Quatrième de couverture :

Quand les hommes de la planète Lanmeur accèdent au voyage spatial, ils ont la surprise de découvrir que d’autres humanités s’épanouissent dans l’univers. Un hasard ? Peut-être pas. Lanmeur lance alors l’idée du Rassemblement et envoie des contacteurs sur ces mondes plus ou moins avancés, avec pour mission de les intégrer à sa propre civilisation. Mais quel projet se cache derrière ces sociétés si différentes ? Qui sont les Rêveurs de l’Irgendwo, auxquels Lanmeur devra tôt ou tard se confronter ?

 

J’ai connu Le cycle de Lanmeur de Christian Léourier, car Les éditions Ad Astra ont eu le Prix spécial du Grand Prix de l’Imaginaire 2013 pour la publication de l’intégrale du Cycle de Lanmeur (les deux premiers volumes) . Ensuite plusieurs blogueurs l’ont plébiscité (dont Lelf) et oh miracle Book en stock l’a proposé en partenariat dans le cadre de « Le mois de » consacré à Christian Léourier en novembre. J’ai eu la très grande chance d’être retenue ! Et j’en suis plus que ravie, ma chronique devrait vous le démontrer.

 

Mon ressenti :

Ce premier tome présente en fait trois romans du cycle de Lanmeur : Ti-Harnog, L’homme qui tua l’hiver et Mille fois Mille fleuves. Je vais parler des trois en même temps puisque je les ai lus à la suite.

J’ai commencé par le premier roman, Ti-Harnog. Il y a des lectures qui vous surprennent vraiment et ce fût le cas. Je ne m’attendais pas à rencontrer un tel plaisir à lire Le cycle de Lanmeur. J’ai été happée par la lecture et dès la première histoire terminée j’ai enchaîné avec la suivante, L’homme qui tua l’hiver, de même avec la troisième. Chacune présente un monde particulier, aussi bien au niveau de son climat, de sa géographie que de ses habitants. Ils ont chacun leur propre culture, même si dans ces trois romans on peut trouver des similitudes entre les modes de vie des populations, qui utilisent peu ou pas la technologie. Ce qui m’a beaucoup plus est que dans les trois récits on découvre trois facettes différentes de Lanmeur. Dans Ti-Harnog on suit l’arrivée d’un contacteur sur un « nouveau monde » et comme lui on découvre ce nouvel univers, on partage ses surprises, ses réflexions… Dans l’homme qui tua l’hiver, le contact avec Lanmeur est établi depuis longtemps et des Lanmeuriens sont installés sur Nedim, enfin dans Mille fois Mille fleuves plusieurs contacteurs sont présents et reconnus pour ce qu’ils sont, mais il n’y a pas encore d’échange avec Lanmeur.

L’écriture de Christian Léourier est étonnante. Elle est presque poétique et en même temps très précise. Elle mêle des concepts qui ne s’appréhendent pas immédiatement, comme les croyances sur Nedim, tout en étant facile à lire. Un régal.

Dans ce tome mon personnage préféré est Twern, le contacteur envoyé sur Ti-Harnog. Je l’ai accompagné dans sa découverte de Ti-Harnog, j’ai suivi ses réflexions, d’une confiance aveugle en Lanmeur il prend peu à peu du recul. Il s’adapte comme il peut aux légendes locales et démontre au fur et à mesure une force de caractère impressionnante ainsi qu’un grand charisme. Chaque récit a son héros, ses personnages principaux, qui nous en apprennent toujours un peu plus sur l’homme. Car ces mondes imaginaires permettent de mettre en exergue les interrogations de notre société. 

Le roman que j’ai préféré, tout en ayant fortement aimé les trois, est  Mille fois Mille fleuves. Pourquoi ? Peut-être parce que dans ce monde l’eau prédomine et c’est un élément qui me parle particulièrement.

Au final, une lecture qui m’a enchantée, qui m’a fait rêver, qui m’a fait réfléchir et qui m’a poussée à acheter le tome 2 de l’intégrale (c’est malin… 😉 ). Alors si vous voulez voyager n’hésitez pas.

 

D’autres avis chez BookenstockBlackwolf, Marmotte, Tiger Lilly, Lune, Acro

 

 

n°2