Délivrez-moi ! de Jasper Fforde

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Auteur :Jasper Fforde  – Traducteur : Roxane Azimi – Edition : 10/18 – Parution : 01/06/2006 –   444 pages – Prix : 8.80 € – Genre : fantastique, policier

Quatrième de couverture :

Thursday Next, détective littéraire et agent des OpSpecs, bénéficie d’un repos bien mérité après être rentrée dans l’intrigue du roman Jane Eyre grâce au portail de la prose et en avoir sauvé l’héroïne. Elle a aussi retrouvé l’homme de ses rêves, Landen, et comme un bonheur n’arrive jamais seul, la voilà enceinte ! Seulement, la corporation Goliath ne l’entend pas de cette oreille, et pour la contraindre à libérer le criminel qu’elle a enfermé dans un poème de Poe, le groupe tout-puissant fait éradiquer son mari de la réalité – il serait mort dans un accident de voiture à l’âge de deux ans !
Seule Thursday se souvient que Landen a un jour existé… Mais maintenant que le portail de la prose a disparu, la jeune femme va devoir subir un entraînement spécial à la jurifiction – la police interne des livres – avant de pouvoir reprendre ses voyages à l’intérieur des chefs-d’oeuvre de la littérature.

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Le challenge de la Licorne 3é (01/09/16 – 31/08/17)

 

Addiction aux challenges quand tu nous tiens… Je ne pouvais pas résister à la troisième édition du challenge de la Licorne après avoir fini le deuxième dans les derniers délais impartis.

 

En quoi consiste-t-il ?

Un petit message de Licorne :

« Ce challenge sera sous le signe de la Fantasy (dark, heroic, light …) et du Thriller/Policier
Ce sont mes deux genres préférés  … et si ce sont les vôtres aussi, nous allons nous faire plaisir !
Je vous invite à me suivre dans ces univers, entre rêves et frissons »

Cette fois ci, vous avez l’année entière pour lire les livres et dans l’ordre que vous le souhaitez, plus de cession de deux mois. On reste toujours sur nos deux genres  thriller – policier et fantasy, vous pouvez ou non annoncer le titre et l’auteur choisis. Le challenge commence le 1er septembre 2016 et se terminera fin août 2017.

Je vous propose toujours 3 niveaux comme l’année dernière, le nombre de livres indiqués est donc à lire sur l’année.

Un système de point permettra aux participants de chaque niveau de gagner un petit cadeau à la fin de l’année. si plusieurs ont rempli leur contrat, ce sera le premier arrivé a terme qui gagnera et qui aura le plus de points.

Pour corser un peu l’affaire, je vais rajouter quelques défis de lecture qui vous rajoute des points, mais ce n’est pas une obligation. Je tiens à mettre à l’honneur les auteures françaises cette année, je gère vos points. 

Chaque livre lu rapporte 3 PT
• s’il fait + de 400 p, je rajoute  :  1 PT,
• si l’auteure est féminin, je rajoute :  1 PT
• si l’auteure est française, je rajoute :  1 PT

 

J’ai choisi :

Le niveau 1 -« Elfes psychopathes », l’objectif est de lire et de chroniquer 6 livres (3 fantasy – 3 Thrillers/policiers) durant le challenge.

Avec l’alternance de 2 mois supprimée, plus d’excuse pour être en retard cette année.

Reste à voir si j’arriverai à avoir des points bonus.

 

A bientôt pour mes chroniques !

Carnaval de Ray Celestin

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Auteur : Ray Celestin – Traducteur : Jean Szlamowicz  – Edition : 10-18 – Parution : 19/05/16   –  386 pages – Prix : 8,80 € – Genre : policier

 

Quatrième de couverture :

En 1919, un tueur en série s’attaque aux habitants de La Nouvelle-Orléans en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot. La panique gagne peu à peu, on évoque le vaudou, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l’agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D’Andrea, vont tenter de résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.

 

Mon avis :

Il suffit de me parler de la Nouvelle-Orléans et de bayou, pour que j’ai envie de lire le livre concerné. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Et cette lecture ne m’a pas déçue à ce niveau (ni à d’autres d’ailleurs). Dès le début, on est immergé dans l’atmosphère de la Nouvelle-Orléans, en suivant un enterrement, entraîné par la musique. Ce qui m’a énormément plu, en plus de l’enquête (j’y reviendrai), est que l’on découvre beaucoup de choses sur la ville et l’époque, que ce soit au niveau culturel : musique, vaudou, qu’au niveau historique : ségrégation, ambiance entre deux-guerres, développement de la mafia

En plus de l’univers et du cadre historique, qui sont déjà très riches, l‘enquête policière est très bien décrite et menée. On va la voir de quatre points de vue différents, ceux d’un policier en service (Michael), d’un ex-policier tout juste sorti de prison (Luca), d’une enquêtrice débutante métis (Ida) et d’un journaliste. Chacun apporte sa richesse, ses anecdotes, son vécu.

Le récit se lit tout seul du début jusqu’à la fin. L’auteur maîtrise vraiment son univers et ryhtme parfaitement son histoire. L’intrigue reste très riche tout du long et ne fait pas dans la facilité.

La richesse des personnages donne vie au récit. Sans aucun mauvais jeu de mots, aucun n’est ni blancs, ni noirs. Luca, le flic corrompu, a aussi des valeurs, des remords, des sentiments. Il s’imagine rentrer dans sa Sicile natale, à la recherche d’un refuge. Michael, symbole de l’autorité, doit faire face à des difficultés permanentes pour l’appliquer, dans un système qu’il réprouve pour son injustice. Ida, du fait de sa couleur, n’est à sa place nulle part. Il y a aussi Simone, la mystérieuse femme des marées… Et tant d’autres !

Pour conclure, j’ai vraiment apprécié cette lecture. Bercée par un fond de jazz, je suis partie à la découverte de la Nouvelle Orléans, de ses fastes et de ses côtés les plus sombres. J’ai tressailli en découvrant les massacres du tueur à la hache (qui a réellement existé), j’ai frémi en suivant l’enquête visant à le découvrir. J’ai adoré découvrir les différents protagonistes. Une lecture extrêmement riche, que je vous conseille.

 

« En Louisiane, les noirs n’avaient guère le droit de faire entendre leur culture et les enterrements permettaient justement d’y donner libre court en public et de traiter les opprimés avec pompe. C’était pour ça qu’elle fronçait les sourcils, parce que la seule fois où un noir pouvait être traité avec grandeur, c’est quand il n’était plus là pour en profiter. »

« Si cette ville était une personne, ce serait une pute sur le déclin. »

 

D’autres avis chez : Lupa, Café Powell, Zina

 Session 3 : Polar/thriller

Hamlet au paradis de Jo Walton

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Auteur : Jo Walton – Traduit par Florence Dolisi – Edition : Denoël Lunes D’Encre – Parution : 10/10/15 – 352 pages – Prix : 21,50€ – Genre : Science-fiction, policier, uchronie

 

Quatrième de couverture :

Londres. 1949. Viola Lark a coupé les ponts avec sa noble famille pour faire carrière dans le théâtre. Quand on lui propose de jouer le rôle-titre dans un Hamlet modernisé où les genres ont été chamboulés, elle n’hésite pas une seconde. Mais l’euphorie est de courte durée, car une des actrices de la troupe vient de mourir dans l’explosion de sa maison de banlieue. Chargé de l’affaire, l’inspecteur Carmichael de Scotland Yard découvre vite que cette explosion n’est pas due à une des nombreuses bombes défectueuses du Blitz. Dans le même temps, Viola va cruellement s’apercevoir qu’elle ne peut échapper ni à la politique ni à sa famille dans une Angleterre qui embrasse la botte allemande et rampe lentement vers un fascisme de plus en plus assumé. Hamlet au paradis est le second volume de la trilogie du Subtil changement. On y retrouve l’inspecteur Carmichael, en fort mauvaise posture, ainsi que l’élégant mélange d’uchronie et de polar so british qui a fait le succès du Cercle de Farthing.

 

Mon avis :

Ayant lu le tome 1 de cette trilogie, Le cercle de Farthing, j’étais curieuse de voir l’évolution du récit. Le tome 1 avait peu exploité le contexte uchronique, à savoir une Grande Bretagne qui aurait fait alliance avec l’Allemagne durant la seconde guerre mondiale.

Je ressors de ma lecture un peu mitigée. En fait j’ai trouvé le début un peu poussif, s’y retrouvent les éléments qui m’avaient gênée dans le tome 1, à savoir que l’auteur parle constamment des penchants sexuels des personnages et des rapports humains d’une façon assez bizarre. Certes il faut se projeter dans l’époque, imaginer que Viola Lark est une aristocrate, ce qui impacte forcément a façon de  parler ou de se comporter. Mais pourquoi autant insister sur le fait qu’elle prend sa cape cervicale dans sa valise, par exemple ? Je vous laisserais chercher ce que c’est. Heureusement l’enquête menée par Carmichael  se développe et fini par capter mon intérêt. Il m’aura tout de même fallu la moitié du livre pour rentrer dans le récit. Cet intérêt ira croissant, avec les dernières lignes du livre qui le sauve !

En y réfléchissant, je crois que je bloque sur le style de Jo Walton. J’ai un peu l’impression d’entendre l’histoire à travers du coton. J’ai du mal à décrire ce que je ressens, c’est la comparaison la plus judicieuse que j’ai trouvé. De plus, au bout de trois livres on retrouve toujours un  peu présenté de la même façon : l’importance des rapports dans la fratrie, les problèmes de relation avec la mère, mais également des personnages féminins évaporées, qui mettent du temps à se rendre compte qu’elles ont un cerveau. Je suis certes un peu caricaturale et vous m’objecterez qu’il faut tenir compte de l’époque où se déroule l’histoire.

Cependant, le contexte uchronique est beaucoup plus présent dans ce tome et développé. Celui d’une Grande-Bretagne fascisante, alliée d’Hitler. Ce qui est très intéressant et amène le lecteur à réfléchir sur la mise en place des totalitarismes.

Pour conclure, cette lecture fût en demi-teinte. Après un début laborieux, j’ai fini par accrocher au récit. Même si je n’adhère pas au style de  Jo Wlaton, les hypothèses qu’elle développe, me passionnent et je me demande bien comment va se terminer cette trilogie.

D’autres avis chez : Blackwolf, Cornwal, Lune ,

n°43 challenge imaginaire

Feuillets de cuivre de Fabien Clavel

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Auteur : Fabien Clavel –  Editions  ActuSF, collection Les Trois Souhaits  – Parution : 06/11/2015 – 344  pages – prix :  20 € – genre : policier, Steampunk, fantastisque

 

Quatrième de couverture:

Paris, 1872. On retrouve dans une ruelle sombre le cadavre atrocement mutilé d’une prostituée, premier d’une longue série de meurtres aux résonances ésotériques. Enquêteur atypique, à l’âme mutilée par son passé et au corps d’obèse, l’inspecteur Ragon n’a pour seule arme contre ces crimes que sa sagacité et sa gargantuesque culture littéraire. À la croisée des feuilletons du XIXe et des séries télévisées modernes, Feuillets de cuivre nous entraîne dans des Mystères de Paris steampunk où le mal le dispute au pervers, avec parfois l’éclaircie d’un esprit bienveillant… vite terni. Si une bibliothèque est une âme de cuir et de papier, Feuillets de cuivre est sans aucun doute une œuvre d’encre et de sang.

Mon avis :

Fabien Clavel a déjà publié de nombreux livres. Ma découverte de ses textes n’en est qu’à ses débuts (Métro Z), bien que je le trouve passionnant dans les tables rondes où j’ai pu le voir. Je poursuis donc ma découverte avec son dernier livre publié.

Celui-ci est un peu à part, du fait de sa construction atypique. Je rentre dans le cœur du sujet, ne m’attardant pas sur la préface savante qui nous parle du Steampunk, il faudrait que je la relise à tête reposée. Atypique, car la première partie du livre est constituée de nouvelles, qui même si elles présentent des protagonistes récurrents, dont le héros l’inspecteur Ragon, elles semblent totalement indépendantes ; le lien se faisant entre tous les textes dans la deuxième partie. Cette construction originale fonctionne très bien et si j’ai trouvée la lecture de la première partie plaisante, j’ai adoré la seconde. Rassurez-vous, si vous avez encore des interrogations à la fin de votre lecture, la postface devrait vous éclairer.

Il y a donc plusieurs petites histoires au sein d’une plus grande. Elles m’ont fait penser dans leur déroulement aux enquête policière d’Agatha Christie : les scènes s’enchaînent et tout à coup la lumière est faite, l’énigme du meurtre expliquée,  alors que le lecteur était bien loin d’avoir tout compris. Il est en effet question de meurtres, d’enquêtes … mais celle-ci sont très particulières, car leur résolution repose toujours sur les livres. Cela ne pouvait que me plaire !

Le côté policier du texte n’est qu’une partie de ce qui fait sa richesse. L’univers dans lequel nous plonge Fabien Clavel est fascinant. Il nous emmène des bas-fonds de Paris, décrits avec précision (certaines scènes sont d’ailleurs assez crues), aux cliniques psychiatriques pour personnes fortunées ou célèbres. Une touche steampunk vient colorer le tout avec l’utilisation de l’éther. Enfin, l’ambiance générale n’est pas sans rappeler les romans gothiques anglais.

Un autre point qui m’a fortement marquée, est la profusion d’extraits de livres dits classiques, les citations, ou encore les évocations d’auteurs, comme Maupassant, Jules Vernes. Tout cela me donnant une furieuse en vie de les lire ou de les relire.

Il faut dire que le style de l’auteur est très riche, tout en étant facile à lire. La qualité de son écriture donne vraiment envie de découvrir ses autres romans.

Les personnages sont nombreux, chacun ayant le droit à une description détaillée. Je m’attarderais sur notre héros, Ragon, un être touchant. On le découvre jeune enquêteur, puis on suit son évolution au sein de la police, dont il gravit petit à petit les échelons. Ce policier passionné de livres est à part, que ce soit dans son comportement, il va épouser une fille de joie, que dans son physique, il souffre d’obésité ou encore que dans sa façon d’enquêter, tout repose sur les livres.

Pour conclure, voilà un livre à la construction originale, qui  m’a changé avec plaisir de mes lectures plus linéaires. J’ai été séduite par son ambiance gothique teintée de steampunk, ses enquêtes ayant pour pivot la littérature et les livres et son héros amoureux des livres. Le style de Fabien Clavel est très agréable à lire et son érudition passionnante. L’histoire était en plus trépidante ! Une très bonne lecture qui ne donne qu’une envie une fois terminée : lire encore plus !

« Une bibliothèque, c’est une âme de cuir et de papier. Il n’y a pas meilleur moyen pour fouiller dans les tréfonds d’une psyché que de jeter un œil aux ouvrages qui la composent. La sélection, le rangement, le contenu, même la qualité de la reliure : tous les détails sont importants. »

« C’était une véritable forteresse de bois, de cuir et de papier qu le commissaire s’était bâtie contre le monde extérieur. Elle faisait le pendant de son blindage de graisse. Ainsi son cœur, bien au chaud dans son carcan de saindoux, demeurait toujours à l’abri. »

D’autres avis chez : Blackwolf, Lorhkan, Bibliocosme

n°42    n°3