Lily Bard, tome 5 : Vengeance déloyale de Charlaine Harris

Quatrième de couverture :

« Vivre avec moi n’est pas toujours facile, cela peut même parfois être dangereux. Pour chasser mes vieux démons, Jack m’a conseillé de suivre une thérapie de groupe. Mais quand la psy semble elle aussi avoir quelques soucis à régler, les séances prennent un tout autre tour !

Une parfaite occasion de poursuivre ce travail d’introspection à ma façon ! »

Dernier tome de la série, je me devais de faire un billet sur cette lecture et cette héroine que j’ai suivis avec plaisir.

Mon ressenti :

L’entrée en matière est rapide et efficace, Lily essaye d’étrangler Jack, son mari, pendant qu’elle dort (un mini spoil mais ça arrive en page 1 et 2). L’auteur nous replace donc directement au centre de l’histoire de Lily Bard, hantée par son passé. 5 tomes et ça fonctionne toujours aussi bien pour moi. La construction du roman est semblable au précédent, l’auteur introduit meurtres et mystères dans la vie d’une petite ville. Jusqu’à la fin, je me suis interrogée sur l’identité du meurtrier.

Le style est très fluide et facile à lire. Pas de vocabulaire compliqué, mais quelque part cela s’accorde bien avec la petite ville sans prétention de Shakespeare. L’écriture est donc en accord avec l’histoire.

La vrai richesse de ces romans, le talent de Charlaine Harris, réside dans les personnages. Je me suis attachée à l’héroïne Lily. Son histoire difficile, sa façon de surmonter les viols et mutilations dont elle a été victime, donne un personnage unique en son genre. Elle est braque, a du mal à s’adapter à la société, à faire confiance. Les personnages secondaires sont si bien décris et mis en scène, qu’ils ont leur propre existence et des caractères bien affirmés. L’auteur arrive a inventé de ces méchants bien tordus, cachés au milieu de la population, c’est pas mal aussi.

Difficile de choisir un moment particulier comme j’ai aimé tout le livre. Je retiendrais la fin, puisque c’est la fin de la série, car elle est emplie d’espoir pour l’héroïne, qui franchement l’a mérité et ce n’était pas gagné.

Si certain s’interroge sur la capacité de Charlaine Harris d’écrire des romans policiers, la réponse est clairement oui. Mais ce dernier tome est bien plus grave que les précédents, il ne se limite pas à une histoire policière. En effet, en décrivant les discussions du groupe de soutien aux victimes de viol, l’auteur nous interroge sur la place des femmes dans la société. Elle aborde également le racisme ordinaire dans une petit ville à travers le personnage de l’inspecteur Stokes, femme noire flic.Un tome qui conclu avec brio les aventures de Lily Bard, qui va me manquer.

Elfes et assassins : l’anthologie des Imaginales 2013

Quatrième de couverture :

« Son épée lui battait les bottes. Le gel avait durci le chaume
qui hérissait les plaines et serait brûlé au printemps pour les nouvelles
semences. Les craquements des tiges de paille sous les chaussures de l’Elfe
facilitaient la poursuite. Il lui sembla qu’il gagnait du terrain sur
la fugitive. Il se devait, il lui devait, de la tuer de près, corps à corps,
de recevoir sa dernière exhalaison comme une douce récompense,
de la fixer dans les yeux lorsqu’elle franchirait le seuil. »

Réalisée en partenariat avec les Imaginales, le festival d’Epinal où les plus grands auteurs de l’imaginaire se retrouvent chaque année, l’anthologie Elfes et Assassinss’inscrit dans la lignée de Rois et Capitaines, de Magiciennes et Sorciers, de Victimes et Bourreaux et de Reines et Dragons, des recueils salués par une critique enthousiaste qui y voit le meilleur de la fantasy francophone.

 

Les elfes sont beaux, puissants, séducteurs ; ou bien sombres, dominateurs et effrayants… Dans l’ombre, les assassins se montrent froids, méthodiques, grisés par la chasse, mais ils sont parfois fragiles, rongés par le doute, ou encore poussés par une cause qui les dépasse. À travers toutes les nuances de la fantasy, médiévale, héroïque, urbaine voire post-apocalyptique, découvrez leurs aventures et leurs mystères, de la tragédie à l’humour, de l’épique à l’émotion – entrez dans la danse des Elfes et Assassins !

Voilà une belle façon de prolonger les Imaginales, lire l’anthologie de l’année en prenant son temps et en partageant sa lecture avec Snow et Blackwolf. Cette anthologie va également me servir de cobaye, car c’est la première que je chronique.

Mon ressenti : 

Tout d’abord un petit tour des différentes nouvelles, une véritable occasion de découvrir tous ces auteurs français que je n’ai jamais lu (oui je l’avoue).

  • Pierre BORDAGE, La Dernière affaire de Sagamor

Voici un récit très bien écrit. L’auteur arrive à nous entraîner en quelques paragraphes dans la traque menée par son assassin. Malheureusement l’approche est très classique et ne révèle pas de surprise. 

  • Raphaël ALBERT, La Seconde Mort de Lucius Van Casper

Le mode épistolaire implique directement le lecteur dans l’histoire. L’écriture de l’auteur est très plaisante et pleine d’humour « Dans la salle du bar tabac de la rue des satyrs ». Le monde dans lequel évolue le héros m’a également énormément plu : un Paris ou se mélangent humains, elfes, pixies, sorciers… Par contre j’ai trouvé l’histoire un peu plate, dommage.

  • Nathalie LE GENDRE, La Légende d’à peu près Punahilkka

 Je m’interroge toujours sur le titre… Comme je me suis interrogée sur la fin de l’histoire que je n’avais pas bien compris (merci mes trinômes de lecture pour l’explication). La façon de narrer l’histoire est captivante, car elle l’est par un conteur et je me suis retrouvée comme son apprenti à attendre la suite de son histoire à chaque interruption. L’histoire est au départ assez classique et m’intriguait mais je n’ai pas adhéré avec la fin.

  • Anne DUGUËL, Le Sourire de Louise

Un conte de fée qui vire au cauchemar. Le récit tient plutôt du fantastique que de la fantasy. L’auteur manie le suspens avec brio et l’angoisse monte progressivement. De quoi vous donner des cauchemars, avec des petites fées. Les elfes ne sont pas vraiment là, mais les assassins sont bien présents. Une nouvelle qui dénote (en bien).

  • Jean-Philippe JAWORSKI, Le Sentiment du fer

J’ai eu du mal avec le style de l’auteur, surtout avec le vocabulaire utilisé. Je pense qu’il faut avoir déjà lu du Jaworski avant pour pleinement apprécier la nouvelle. J’aurais même voulu avoir un glossaire… L’elfe de l’histoire semble un peu parachuté, il aurait aussi bien pu être un chevalier.

  • Anne FAKHOURI, Du rififi entre les oreilles

 L’introduction nous plonge directement dans le bain et celui-ci est particulier, on y croise des elfes et la mafia. Les échanges sont plein de gouaille et amusant. Franchement un elfe qui fait de la psychanalyse à des assassins de la mafia, c’est plutôt hasardeux? Et c’est complètement réussi. Alors bravo, même si la fin est un peu facile, mais il fallait bien qu’il y ait une fin. Une lecture qui donne le sourire.

  •  Rachel TANNER, La Nature de l’exécuteur

 Je n’ai pas du tout adhéré à la place donnée à l’actualité (manifestation contre l’implantation d’un aéroport à notre Dame des Landes) dans la nouvelle. Le mélange n’a pas pris.

  • Fabien CLAVEL, Libera me

 J’ai apprécié l’écriture presque poétique. Le texte est décousu, ce qui établi un parallèle avec l’état de son héros, qui ne sait plus que faire, comment vivre dans un pays en déliquescence. Par contre je ne suis toujours pas sure d’avoir compris la fin (et là on est trois dans ce cas). Mais j’ai quand même aimé.

  • Jeanne-A DEBATS, Eschatologie du vampire

 Dès le début, le ton est donné, beaucoup d’humour distillé par un vampire désabusé. J’ai adoré ce personnage et les descriptions qu’il fait de son contact, une elfe. L’emprise qu’elle a sur les personnages, dont le héros, est très bien décrite, les phrases la présentant sont toujours complétées de la manière suivante : par exemple il parle de ses doigts de pied et la phrase est aussitôt complétée par ongles nacré perles d’eau douce. L’histoire est vraiment originale et les situations les plus improbables s’enchaînent pour finir sur un couple gay Antéchrist-fils caché de la reine des elfes (un joli clin d’œil à l’actualité). Ce curieux mélange fonctionne à merveille, sans lourdeur. Ma nouvelle préférée de l’anthologie.

  •  Xavier MAUMÉJEAN, Elverwhere

 Le début de la nouvelle est assez dure, l’humanité a été écrasée par les elfes et vie sous leur joug. A nouveau une utilisation du thème des elfes qui change. Le héros fait partie d’une conjuration mais quel jeu joue-t-il? Double? Triple? Un jeu de dupe sur fond de révolte que j’ai vraiment apprécié.

  •  Fabrice COLIN, Sans Douleur,

 L’auteur  à une façon très originale d’utiliser le thème des elfes. Ils sont au cœur d’un conte, d’une fable, où ils font disparaître les personnes, aussi bien physiquement que leur souvenir. La nouvelle n’est pas très longue, mais on n’en attend pas plus.

  •  David BRY, J’irai à la clairière

 Le thème développé est intéressant : l’opposition entre l’église et les croyances populaires, la première jalouse la seconde qui s’avère efficace pour le peuple. Au delà de cet intérêt, je n’en n’ai pas trouvé d’autre.

  •  Johan HELIOT, Grise Neige

 L’auteur nous mène en bateau dans cette nouvelle, le héros que l’on croyait elfe n’en ai pas un, les assassins font parti de notre histoire…  Cette nouvelle qui semblait s’apparenter à la fantasy s’avère ancrée dans le réel. Un tour de passe passe intéressant.

J’ai essayé de trouver qu’elle avait pu être la trame d’enchaînement des nouvelles, mais cela n’était pas évident : peut-être part-on des visions les plus classiques des elfes et des assassins pour arriver aux plus originales ? Ce fût une lecture en demi-teinte. J’ai vraiment adoré certaines nouvelles, qui m’ont donné envie de découvrir d’autres œuvres de l’auteur, d’autres m’ont laissée indifférente.

Cette lecture a été fortement enrichie par les échanges que j’ai partagé avec Snow et Blackwolf et je vous invite à aller découvrir leur avis sur leur blog.

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La dernière terre, tome 1 : l’enfant Merehdian de Magali Villeneuve

Quatrième de couverture :

Un monumental ruban de pierre se dresse en sentinelle au bord des brumes éternelles. 

Les hommes leur ont donné un nom : la Dernière Terre. 

Dans la cité-capitale des Cinq Territoires, Cahir, jeune homme frêle, maladif, aux mœurs et aux allures bien éloignées des codes stricts qui font loi autour de lui, subsiste envers et contre la réprobation générale. Il est issu des Giddires, un peuple rejeté, au ban de la paix politique qui unit les autres contrées. Malgré cela, entre intelligence et ingénuité, il parvient à se rapprocher de certains locaux, dont Ghent, fils du Haut-Capitaine à la tête des forces militaires des Basses-Terres.

Au fil de ces jours paisibles, s’il advenait un événement capable de bouleverser tous les dogmes établis, quel poids l’existence de Cahir aurait-elle dans la balance des certitudes ?

 

Mon ressenti :

Au début j’ai eu un petit peu de mal à rentrer dans l’histoire. Le prologue nous plonge dans une ambiance noire, mais je n’ai pas trouvé le lien avec la suite de l’histoire, qui là se présentait beaucoup plus lumineuse et insouciante. C’est comme un avant goût de temps sombre à venir, que nous comprendrons plus tard (en tout cas que je comprendrais plus tard). Il y a aussi tous les personnages à découvrir. Passé les présentations et la centaine de page, je me suis retrouvée emportée par le récit (comme quoi il ne faut pas s’arrêter au premier petit obstacle) jusqu’à la fin. Il y a beaucoup de jalons posés pour la suite, ce tome 1 est plus une introduction à la saga et la fin m’a laissée sur ma faim! 

Une illustratrice qui passe à l’écriture? Pari réussi! Le style est fluide et agréable à lire. Les descriptions sont efficaces et l’on se représente sans peine les différentes terres, les villes, les personnages… Point de lourdeur, le vocabulaire créé est distillé tous le long du texte et il y a un glossaire à la fin au cas où l’on se perde.

Les personnages principaux sont nombreux et chacun pourra en trouver un à aimer, tant leurs caractères sont différents. Personnellement j’ai craqué pour Cahir, un Giddir au milieu des Agrevins, qui doit faire face aux à priori et au rejet. Son esprit acéré compense sa faible constitution et parfois sa carapace se craquelle et l’on peut entrevoir la tristesse qui l’habite. L’auteur a très bien créé ses personnages, j’ai eu envie de serré Cahir dans mes bras et lui dire que tout allait s’arranger (mais bon je n’ai pas trouvé comment rentrer dans le livre).

Étonnamment le moment que j’ai préféré est la fin. Elle est plein d’injustice, dure, difficile, révoltante, mais annonciatrice de tant d’histoire à venir.

Même si on retrouve les éléments classiques de la fantasy épique, un héros (ici plusieurs : Cahir c’est évident, mais Feor sera sans doute aussi concerné) qui va suivre une quête initiatique, je  trouve que ce livre présente des originalités. Le récit n’est pas linéaire et l’auteur empreinte une route sinueuse pour parvenir à ses fins, nous présentant ainsi de nouveaux personnages, de nouveaux éléments sont nous ne comprendrons sans doute l’utilité que plus tard. J’ai vraiment apprécié ce livre même si j’ai eu un peu de mal à rentrer dedans au départ et je vais voir de quoi me régaler puisque 6 tomes au total sont prévus.

 

A noter : histoire de bien rentrer dans l’univers un livret de 16 pages d’illustrations autour de la saga accompagne le livre et la couverture nous plonge directement dedans.

Fin(s) du Monde – 20 récits pour en finir avec l’Apocalypse par Les Éditions des Artistes Fous

Quatrième de couverture :

Prévue le 21 décembre 2012 (selon les Mayas ou Hollywood) ou pour dans 3 milliards d’années (selon les astrophysiciens) ; consécutive à un désastre écologique (toujours Hollywood) ou à la collision de notre galaxie avec sa voisine (toujours les astrophysiciens) ; qu’elle soit d’origine humaine ou d’intervention divine… la fin du Monde a toujours été au cœur de nos fantasmes et de nos peurs. Pour perpétuer la tradition, Les Artistes Fous Associés vous invitent à découvrir dans ce recueil 20 récits d’Apocalypse illustrés. Épopée cosmique et bouffonne en rimes et en vers, odyssée hallucinatoire d’un dernier survivant sans cesse rêvant d’un ailleurs hors du temps, recueil de fragments de vie étranges et menaçants dessinant la fin du monde façon puzzle, farce fellinienne sexuelle et féroce, et tant d’autres : venant des quatre coins de la francophonie, des auteurs et des illustrateurs débutants comme confirmés vous font partager leur imaginaire et une part de leur folie. Comme un baroud d’honneur face à l’anéantissement collectif.

Mon ressenti :

Très inégale suivant les nouvelles, je vais donc donner quelques impressions pour chacunes. Je ne dirais rien sur les illustrations car j’ai lu en format numérique et le rendu n’est pas au rendez-vous en noir et blanc.

  • Émancipation (Southeast Jones, illustré par StanleyGrieves)

Première nouvelle pour attaquer l’anthologie, elle nous présente une fin du monde assez classique : il ne reste plus personne sauf un homme. Mais la réaction de celui-ci est des plus surprenantes. De quoi commencer avec le sourire.

  • Bibliophobia (Mathieu Fluxe, illustré par Xavier Deiber)

Je n’ai pas adhéré au style, même s’il retranscrit bien les intentions de l’auteur. Il décrit le fonctionnement d’une secte. Plus de la fiction que de la Science-Fiction.

  • Ma fin du Monde (Vincent Leclercq) (inédit)

L’acceptation de son suicide? Certes c’est la fin d’un monde, mais de là à dire que c’est la fin du monde…

  • Canicule (Adam Roy, illustré par Christophe Huet) (inédit)

Une nouvelle bien construite. La situation de départ est sympathique (même si c’est la canicule en plein hiver), à force de répétition de petits éléments, l’auteur fait monter l’angoisse et le lecteur devine que ça va mal finir, que quelque chose va dérailler. Et c’est le cas. Une nouvelle sympathique.

  • De terre et de sang (Herr Mad Doktor, illustré par Ana Minski)

Une idée très originale : la terre représentée comme une vieille dame. Mais une morale peut être un peut trop simple, si on ne fait rien la terre va mourir.

  • Clic ! (Southeast Jones)

Petit texte que je dirais humoristique, il ne faut pas toucher à n’importe quel bouton dans un aéronef…

  • La prophétesse (François Ali Wisard, illustré par Minuit57) (inédit)

L’histoire aurait pû être intéressante, une voyante qui profite de ses pouvoirs pour faire croire à la fin du monde, pour l’y mener, pour se venger de l’humanité. Mais ça n’a pas pris.

  • Noxos (Aurélien Clause, illustré par Nicky)

L’histoire n’est pas très claire. Des sortes de zombies, un seul homme apparemment restant, qui chercherait sa femme qui serait sur une île? L’écriture se veut poétique, mais le voyage ne m’a pas emporté.

  • Contrat (Southeast Jones, illustré par Nicky)

Une idée classique qui s’avère originale (un homme qui demande la vie éternelle), bien servit par l’écriture. Humoristique au départ elle devient poétique pour accompagner le héros dans sa dissolution dans l’univers. Une de mes préférées.

  • Je meurs comme j’ai vécu (Vincent Leclercq, illustré par Christophe Huet)

Une nouvelle pleine d’humour. Pour une fois on a l’avis du zombie, ça change!

  • Le carnaval de Cobalt (Ludovic Klein, illustré par Gwendal)

Euhhh je n’ai pas tout compris. L’écriture est entraînante, très esthétique. Mais l’histoire était un brin trop complexe pour moi.

  • L’Apocalypse selon le Prince Jean (Vincent T., illustré par l’auteur)

Le classique du dernier homme sur terre repris, mais sans trop d’originalité cette fois-ci. Je n’a pas vu l’intérêt non plus de l’identité du dernier homme.

  • Souvenirs (Vincent T.)

Ici aussi, on retrouve le dernier homme sur terre, mais ce classique sert une idée intéressante. Il vole des souvenirs pour se rappeler des autres êtres humains et qu’ils ne soient pas oubliés. Une belle idée, bien portée par l’écriture.

  • Youpi, on va tous mourir ! (Marie Latour, illustré par Sébastien « Stab » Bertoa) 

L’idée est bien sympathique, puisqu’on va tous mourrir faisons la fête. Mais je ne la trouve pas du tout réaliste.

  • Khao-Okh (Ana Minski, illustré par l’auteure)

Peut-être la nouvelle que j’ai préférée. Quand il n’y a plus ni animal ni plante, que reste-t-il à l’homme pour se nourrir?  Une très bonne idée, une écriture adéquate. J’ai adoré.

  • Crises tentaculaires (Herr Mad Doktor, illustré par Xavier Deiber)

La fin du monde narrée en alexandrin ça vaut le détour. Comment réveiller Cthulhu en un clic de souris aussi. Et le tout est bien lié et marche à la perfection.

  • Le club de la fin du monde (Maniak, illustré par Kenzo Merabet)

Bof bof bof, peut-on vraiment appeler Satan par erreur ? Cette orgie était-elle nécessaire. Je n’ai pas accroché.

  • Clic 2 : Le Blouglou (Ludovic Klein)

Un clic de trop et c’est la fin (faut pas toucher aux boutons!).

  • Fin d’un monde (Corvis, illustré par deadstar44 et Minuit57)

Une idée de départ, la destruction de la terre vue par des astronautes, intéressante. Que devient la société humaine en huis clos ? Mais une fin qui s’éternise et une révélation finale peu crédible.

  • … (Southeast Jones)

De l’originalité : les humains seraient les personnages d’un opéra, quand il s’arrête… Mais il n’y a  rien d’autre. Je suis restée sur ma « fin » (joke, jeu de mot ect).

  • Le grand Lamento (Diane) : nouvelle présente uniquement en version numérique

L’écriture est fluide, mais l’histoire désordonnée. Il y a pleins de morceaux de récits collés les uns aux autres, à force ça en devient désagréable à lire. Quel en est l’intérêt, l’objectif?

 

Dans cette anthologie qui nous présente plusieurs versions de la fin du monde, il y a de tout. Du très bon et du peu plaisant. Je n’ai pas trouvé de fil directeur entre les différentes nouvelles. Un avis par conséquent mitigé.

 

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Memories of Retrocity de Bastien Lecouffe Deharme

Quatrième de couverture :

A la veille de l’hiver 2004, William Drum, ex-inspecteur de la police criminelle de Chicago, est exilé par ses superieurs à Retrocity.
Retrocity, la Cité déchue, fermée sur elle-meme, que l’on tente de faire disparaitre des consciences depuis plus d’un demi-siècle.
A l’aide d’une machine à écrire trouvée dans son appartement, William se lance dans la rédaction de son journal de bord, et s’enfonce dans la ville.
Une ville hors du temps, que les citoyens ont depuis longtemps désertée.
Une ville où la mécanique remplace les organes humains.
Une ville malade et rongée par un étrange virus.
Une ville de laquelle on ne revient pas.

 

 Mon ressenti :

Il y a des couvertures qui vous attirent, celle-ci en fait partie. Lors de Zone franche à Bagneux, je suis passé devant un stand  et j’ai été arrêtée par cette magnifique couverture. Quelques pages de feuilletées et j’étais conquise. Memories of Retrocity est un livre à part, ni livre, ni BD, beau livre plutôt. Au premier abord ce sont les illustrations qui vous happent. Elles vous entraînent dans le monde de Retrocity, un zeste de l’ambiance de Blade runner, une pincée de Dark city. Bastien Lecouffe Deharme dessine des êtres mi animaux mi machines, atrocités qu’il rend esthétique. Les jeux de lumières sont impressionnant sur ces dessins qui explorent les palettes sombres.

Le texte me rappelle de vieux polars, bien noirs. La note de Liz, personnage qui a sauvé le journal du « héros », au début du livre ne nous laisse aucune chance d’échapper au récit et nous plonge dans son histoire, celle de William et celle de Retrocity.

J’ai perdu son enfant ce matin. sur le sol de ma chambre d’hôtel, juste après le petit déjeuner. Mes entrailles mécaniques ne pouvaient plus contenir ce bout de vie.

La forme de journal intime nous emmène dans les entrailles de Retrocity au gré des découvertes de William, il nous emporte avec lui du début au fin du récit. Le texte est bien servi par la présentation et la typographie, qui présentent des pages jaunies de textes comme tapés sur une vieille machine à écrire. Le style de l’auteur n’est pas en reste. Il sait décrire avec poésie un monde apocalyptique. Les alternances entre souvenirs racontés et dialogues rythment le récit efficacement. Le rêve ne s’arrête pas depuis le début et la recette fonctionne jusqu’à la fin, que j’aurais souhaité ne jamais voir arriver.

Plus que pour le personnage principal je me suis prise d’affection pour les habitants de Retrocity. Oubliés du monde, oublieux du monde extérieur ils construisent leur propre espèce humaine en essayant de maîtriser les changements que la ville provoque sur leur corps.

Memories of Retrocity est très difficile à définir et à évoquer. C’est un gros coups de cœur au niveau graphique, mais également au niveau de l’histoire, de l’univers créé. A lire, à voir, à découvrir, surtout si des univers un peu sombre vous attirent.