Quelques nouvelles proposées par la revue Anglemort

« Angle Mort est une revue électronique de littératures de genre (science-fiction,fantasy, fantastique, etc.). Elle propose des nouvelles en ligne d’auteurs francophones ou traduits, en accès gratuit sur le web ou à l’achat d’un numéro complet. » http://www.angle-mort.fr/

J’ai lu la majorité des nouvelles ci-dessous, car elles étaient sélectionnées pour le prix Rosny aîné 2013. Aucune n’a été retenue pour le second tour, ce qui ne les empêche pas d’avoir de nombreuses qualités. N’ayant lu aucun ouvrage de ces auteurs, cela m’a donné un premier bon aperçu de leur style. Les trois premières m’ont énormément plu.

  • Resolute Bay de Lucia Renart (Anglemort n°6)

En quelques pages l’auteur arrive a créé une histoire de science fiction riche et complexe. Elle crée une ambiance tendue, pleine d’attente en quelques mots. Le lecteur est appâté et souhaite en savoir plus.

  • Glamour Über Alles de Eric Holstein (Anglemort n°6)

J’ai mis un certain temps à comprendre vers où nous amenait l’auteur. Il faut dire qu’il le fait avec subtilité. Je n’en dirais pas plus pour préserver la surprise aux prochains lecteurs. Cette histoire fantastique est surprenante, voir inquiétante. Une écriture efficace pour une intrigue rondement menée.

  • Paysage avec intrus de Jean-Claude Dunyach (Anglemort n°8)

Science fiction ou fantastique, voilà une nouvelle bien difficile à définir. L’auteur arrive à mêler grands espaces et petits hommes verts. Un mélange intéressant emprunt de rêveries.

  • Sept seconde pour devenir un aigle (Anglemort n°7)

Une nouvelle contemporaine, un combat écologique, des concepts décroissants sur fond d’héritage indien. Ou la même chose mais en mélangeant l’ordre des mots. Une écriture percutante, un texte comme un extrait d’un livre plus long, mais une histoire à laquelle je n’ai pas accroché.

  • Down there by the train de Léo Henry (Anglemort n°8)

Dans ce monde post-apocalyptique, les humains sont devenus des rats, ils se comportent en tant que tel, il n’y a plus d’espoir. Cette nouvelle m’a laissée un peu circonspecte et interrogative : où l’auteur veut-il aller? A-t-il transmis son message? Un texte que j’ai moins apprécié.

 N° 4

Cycle des Hérauts de Valdemar, Les Serments et l’honneur, tome 1 : Soeurs de sang de Mercedes Lackey

Quatrième de couverture :

Une magicienne et une guerrière ivre de vengeance vont unir leurs forces pour faire régner la justice. Tarma, la guerrière, est la seule survivante de son clan et elle a juré de venger les siens. Kethry, la magicienne, a échappé à l’esclavage en prenant refuge auprès de l’école de magie de l’Ordre des Vents Blancs et a juré de consacrer ses dons à la défense du bien. Mais l’âme de Kethry est liée à celle d’une épée fabuleuse nommée Besoin. Et en échange des pouvoirs qu’elle procure, l’arme exige que sa porteuse vienne en aide à toutes les femmes en détresse. Tarma et Kethry seront-elles un jour libérées de leurs voeux ? Et la quête périlleuse qu’elles entreprennent ensemble suffira-t-elle à accomplir leur destin ?

 

Mon ressenti :

L’auteur nous présente immédiatement les deux héroïnes Tarma et Kethry en pleine action.  Dans les premières pages du roman elle va nous narrer le passé de ces deux femmes.  C’est assez surprenant, car ce livre pourrait être une suite d’un premier tome narrant le début de leur histoire, mais ce n’est pas le cas. Elle nous sont fournit « clé en main » avec un lourd passé (la tribu de Tarma a été décimée) et une histoire de vengeance accomplie. Le livre présente la suite de leurs aventures. Durant toute ma lecture la construction du récit m’a déstabilisée, j’ai eu l’impression de suivre plusieurs nouvelles reliées entre elles. Les héroïnes rencontrent plusieurs défis, à chaque fois, elle les remportent et en rencontre d’autres,  et leur histoire est présentée à nouveau.

Je trouve habituellement l’écriture de Mercedes Lackey fluide et facile à lire. Cette fois-ci je l’ai trouvée un peu moins adroite, avec des répétitions.

Tarma et Kethry sont sympatiques, elles incarnent des femmes fortes et indépendantes, même si l’allure de Kethry peut le cacher. Leur relation est intéressante, mais à part celle-ci elles ne présentent pas de grande originalité. J’ai trouvé le personnage/animale de Warrl plus intéressant et mystérieux. On en apprend peu sur lui mais l’histoire donne envie de découvrir cet animal très étrange et très intelligent.

J’ai particulièrement apprécié le passage où elles sont dans les Mont Pélagirs, c’est là qu’elles vont rencontrer Warrl. Et le paysage au niveau bizarrerie n’est pas en reste sur ce drôle de loups. Les arbres semblent être des arbres carnivores appâtant les humains avec de faux meubles… L’ambiance qui y règne est très étrange.

Au final cette lecture a été agréable mais en dessous des autres livres que j’avais pu lire de l’auteur. J’ai donc été un peu déçue. Je compte tout de même lire la suite et je vais me renseigner pour savoir dans quel cadre il a été publié au départ (ce qui pourrait peut-être expliquer le déroulement du récit).

Session 18 « Soeur »

 

Dans les veines de Morgane Caussarieu

Quatrième de couverture :

La canicule enflamme les nuits bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l’on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune nocturne. Chargé d’enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock’n’roll, bien décidés à saigner la cité girondine.
Vampires… Le mot, absurde, échauffe les esprits, sans que personne n’ose encore le prononcer. Et alors que l’investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s’entiche de l’inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son mal-être.

 

Les chroniques publiées sur  ce lvire m’intriguaient beaucoup. Lors des Imaginales Joyeux Drille m’a convaincue d’acheter ce livre et la discussion avec l’auteur a confirmé ce choix. Un des objectifs de Morgane Caussarieu est d’aller à l’encontre des héros de bit-lit, gentils vampires tout propres et charmants. Âme sensible s’abstenir.

 

Mon ressenti :

Pas de doute, ça va être gore et décalé, le ton est posé dès le prologue quand une vampire boulotte un bébé. Et cela ne va pas s’arranger durant l’histoire : drogue, viol, scène sado-masochiste … Mais le décor ne fait pas tout, il y a une véritable histoire policière bien construite avec une intrigue et des révélations. Il y a aussi l’histoire d’une adolescente, sa façon d’affronter la vie et les traumatismes de son existence. Je ne me suis donc pas ennuyée, me demandant à chaque page ce qu’allait encore nous sortir l’auteur et ce que les différents protagonistes allaient devenir.

Une ambiance cradingue, ça peut m’amuser un temps, mais pas tout un roman. Heureusement l’écriture de Morgane Caussarieu transcende le milieu glauque et interlope, où se déroule l’histoire. Les scènes décrites peuvent être trash, l’écriture n’est jamais vulgaire. Elle sait trouver les mots pour parler d’horreurs bien réelles comme l’inceste, dans sa réalité crue.

Comment ne pas se prendre d’affection pour Lily, adolescente paumée, qui essaye de survivre parmi les humains, qui peuvent s’avérer aussi monstrueux que les vampires. Les signes d’agressivité, qu’elle donne au monde extérieur, ne sont que des tentatives désespérées de se protéger. Du côté obscur, des crocs, il y a Damian. On peut facilement imaginer qu’il pourrait changer, passer du côté bienveillant. Morgane Caussarieu nous laisse un peu d’espoir avec lui. Ce n’est pas le cas avec Gabriel, qui est pervers, manipulateur. Ce côté pervers est renforcé par le fait que ce vampire habite le corps d’un enfant. Ce sont les principaux personnages qui m’ont marquée, mais il y en a d’autres, des humains cassés et abîmés par la vie et des vampires monstrueux.

Rien ne sera épargné au lecteur, mais pour moi le plus dur est tout ce qui arrive à Lily. Son histoire est injuste jusqu’au bout. Alors je ne dirais pas que j’ai des passages préférés dans ce livre, mais des passages que je trouve pires que les autres.

Ce qui m’a le plus plu dans ce livre est ce côté décalé, sorte d’ovni dans les parutions actuelles qui traitent de vampire. Je m’attendais presque à pire (mais que serait le pire?), cependant je pense qu’il peut gêner certains lecteurs. Il y a plusieurs niveau de lecture, qui sont intéressants au delà de l’histoire de vampire, Morgane Caussarieu nous interroge, qui sont les monstres ?

A note : la couverture a été réalisée par Bastien Lecouffe-Deharme.

 

Retrouvez d’autres avis chez Joyeux Drille, Blackwolf

Métaphysique du vampire de Jeanne-A debats

Quatrième de couverture :

Raphaël est un drôle de vampire. Non seulement il est vieux et immortel, mais il entretient un rapport ambigu avec le Vatican. Pour tout dire, il travaille en sous-main pour lui… comme espion assassin. Normal, avec ses dons de vision, ses capacités surnaturelles, Raphaël ne peut être qu’un agent hors normes ! Or, voici qu’il doit se rendre au Brésil, mis sur la trace d’un dangereux nazi en fuite, qu’il doit capturer… ou éliminer. Accompagné d’un prêtre, Ignacio, et d’une vampire, Dana, le voici embarqué dans une sombre aventure où la moindre erreur peut se révéler fatale. Mais Raphaël pense. Lui.

 

L’anthologie des Imaginales 2013 m’a permis de découvrir Jeanne-A Debats à travers les aventures de Raphaël. J’en voulais plus ! Je me suis donc empressée d’acheter Métaphysique du Vampire aux Editions Ad Astra. 

 

Mon ressenti : 

Le début du livre colle le lecteur directement dans le bain, le héros est un vampire, certes, mais pas n’importe lequel. Il bosse quand même pour le Vatican ! Les choses sont tellement bien présentée que cela ne parait pas aberrant, comme le reste de l’histoire, d’ailleurs, qui semble couler de source. Pourtant on se retrouve avec un joyeux mélange de nazis, d’expérimentation sur le vampirisme, de divinités païennes… le tout sur fond de carnaval de Rio. Il y a de quoi avoir peur des couacs. nulle inquiétude à avoir, l’histoire se dévore du début jusqu’à la fin sans soucis.

Qu’est-ce qui fait fonctionner ce joyeux « bordel » ? L’écriture de Jeanne A Debats bien sûr. Elle arrive à lier tous ces sujets à grand renfort d’humour et d’ironie. Les situations sont dépeintes sans compromis. Le langage est familier, mais jamais vulgaire. Bref tout est bien dosé.

Et il y a bien sûr Raphaël. Voilà un sacré personnage. Comment ne pas craquer pour son humour, son ironie, son sarcasme, son oeil avisé sur la société, sans concession. J’adorerais lire Les maximes de Raphaël, ça vaudrait le détour. Il n’est pas tout seul dans cette histoire, bien sûr, mais son personnage suffit pour remplir l’histoire et éclipser les autres personnages.

J’ai adoré le début du livre car il présente Raphaël et en quelques mots on saisi la teneur du personnage. Celui-ci n’hésite pas à faire un détour pour aller tâter les fesses de la statue de Saint Michel en haut du Château Saint Ange (on les retrouve sur la couverture du livre, en position tout à fait honorable).

Une lecture réjouissante, mais avec l’effet de surprise en moins concernant le personnage de Raphaël, puisque j’ai lu une nouvelle à son sujet. J’ai hâte de retrouver ce personnage dans d’autres nouvelles déjà parues.

A comme Association, tome 1 : La Pâle Lumière des ténèbres d’Erik L’Homme

Quatrième de couverture :

Prénom : Jasper. Age : 15 ans. Description : grand, maigre, peau blafarde et yeux charbon. Profession : agent stagiaire à l’Association et lycéen (à ses heures perdues). Signes particuliers : pratiques la magie et joue de la cornemuse dans un groupe de rock médiéval. Aime : les mauvais jeux de mots, Donjons et Dragons, l’Agent stagiaire Ombe. Mission : démanteler un trafic de drogue chez les vampires.

Apparemment voilà un livre qui se classe dans les incontournables en  jeunesse, écrit par des français. En effet, le projet a été travaillé par Eric L’Homme et Pierre Boterro. Celui-ci a signé le tome 2 et le tome 4. Eric l’homme a décidé de poursuivre le projet après sa disparition. 

Mon ressenti :

Le récit à la première personne embarque immédiatement le lecteur dans les aventures de Jaspert. J’ai suivi cet adolescent sympathique dans ses pérégrinations et ses enquêtes surnaturelles. L’histoire est assez courte, n’oublions pas le public jeunesse, un peu trop courte pour une adulte, signe que j’ai apprécié du début à la fin.

Le style est tout à fait adapté au public, mais jamais abêtissant. Le je omniprésent et les dialogues donnent beaucoup de vie au texte, ce qui est parfait pour un livre d’aventures jeunesse.

Jaspert est vraiment chouette, il a beaucoup d’humour, une bonne dose de curiosité, qui n’est pas sans danger d’ailleurs. J’ai envie de savoir comment il va évoluer et grandir. De nombreux personnages secondaires laissent présager des développements ultérieurs intéressants : Ombe, un autre agent stagiaire, mais une fille, Walter le chef, le sphinx qui s’occupe des réserves, la mère de Jaspert sorte de sorcière new age…

Tout le livre est sympathique, mais j’ai particulièrement apprécié les visites de la réserve, pleine de mystères et d’ingrédients bizarres et avec un gardien, surnommé le sphinx vraiment intrigant.

Au final, une lecture agréable, une bonne histoire pleine d’aventure, pas moralisatrice. Un très bon roman jeunesse, qui me donne envie d’en lire une version pour adultes.

 Session 17 : Lumière