Le Cycle de Lanmeur, intégrale, tome 1 : Les Contacteurs de Christian Léourier

Quatrième de couverture :

Quand les hommes de la planète Lanmeur accèdent au voyage spatial, ils ont la surprise de découvrir que d’autres humanités s’épanouissent dans l’univers. Un hasard ? Peut-être pas. Lanmeur lance alors l’idée du Rassemblement et envoie des contacteurs sur ces mondes plus ou moins avancés, avec pour mission de les intégrer à sa propre civilisation. Mais quel projet se cache derrière ces sociétés si différentes ? Qui sont les Rêveurs de l’Irgendwo, auxquels Lanmeur devra tôt ou tard se confronter ?

 

J’ai connu Le cycle de Lanmeur de Christian Léourier, car Les éditions Ad Astra ont eu le Prix spécial du Grand Prix de l’Imaginaire 2013 pour la publication de l’intégrale du Cycle de Lanmeur (les deux premiers volumes) . Ensuite plusieurs blogueurs l’ont plébiscité (dont Lelf) et oh miracle Book en stock l’a proposé en partenariat dans le cadre de « Le mois de » consacré à Christian Léourier en novembre. J’ai eu la très grande chance d’être retenue ! Et j’en suis plus que ravie, ma chronique devrait vous le démontrer.

 

Mon ressenti :

Ce premier tome présente en fait trois romans du cycle de Lanmeur : Ti-Harnog, L’homme qui tua l’hiver et Mille fois Mille fleuves. Je vais parler des trois en même temps puisque je les ai lus à la suite.

J’ai commencé par le premier roman, Ti-Harnog. Il y a des lectures qui vous surprennent vraiment et ce fût le cas. Je ne m’attendais pas à rencontrer un tel plaisir à lire Le cycle de Lanmeur. J’ai été happée par la lecture et dès la première histoire terminée j’ai enchaîné avec la suivante, L’homme qui tua l’hiver, de même avec la troisième. Chacune présente un monde particulier, aussi bien au niveau de son climat, de sa géographie que de ses habitants. Ils ont chacun leur propre culture, même si dans ces trois romans on peut trouver des similitudes entre les modes de vie des populations, qui utilisent peu ou pas la technologie. Ce qui m’a beaucoup plus est que dans les trois récits on découvre trois facettes différentes de Lanmeur. Dans Ti-Harnog on suit l’arrivée d’un contacteur sur un « nouveau monde » et comme lui on découvre ce nouvel univers, on partage ses surprises, ses réflexions… Dans l’homme qui tua l’hiver, le contact avec Lanmeur est établi depuis longtemps et des Lanmeuriens sont installés sur Nedim, enfin dans Mille fois Mille fleuves plusieurs contacteurs sont présents et reconnus pour ce qu’ils sont, mais il n’y a pas encore d’échange avec Lanmeur.

L’écriture de Christian Léourier est étonnante. Elle est presque poétique et en même temps très précise. Elle mêle des concepts qui ne s’appréhendent pas immédiatement, comme les croyances sur Nedim, tout en étant facile à lire. Un régal.

Dans ce tome mon personnage préféré est Twern, le contacteur envoyé sur Ti-Harnog. Je l’ai accompagné dans sa découverte de Ti-Harnog, j’ai suivi ses réflexions, d’une confiance aveugle en Lanmeur il prend peu à peu du recul. Il s’adapte comme il peut aux légendes locales et démontre au fur et à mesure une force de caractère impressionnante ainsi qu’un grand charisme. Chaque récit a son héros, ses personnages principaux, qui nous en apprennent toujours un peu plus sur l’homme. Car ces mondes imaginaires permettent de mettre en exergue les interrogations de notre société. 

Le roman que j’ai préféré, tout en ayant fortement aimé les trois, est  Mille fois Mille fleuves. Pourquoi ? Peut-être parce que dans ce monde l’eau prédomine et c’est un élément qui me parle particulièrement.

Au final, une lecture qui m’a enchantée, qui m’a fait rêver, qui m’a fait réfléchir et qui m’a poussée à acheter le tome 2 de l’intégrale (c’est malin… 😉 ). Alors si vous voulez voyager n’hésitez pas.

 

D’autres avis chez BookenstockBlackwolf, Marmotte, Tiger Lilly, Lune, Acro

 

 

n°2 

La lettre à Helga de Bergsveinn Birgisson


Quatrième de couverture :

« Mon neveu Marteinn est venu me chercher à la maison de retraite. Je vais passer le plus clair de l’été dans une chambre avec vue plongeante sur la ferme que vous habitiez jadis, Hallgrímur et toi. » Ainsi commence la réponse – combien tardive – de Bjarni Gíslason de Kolkustadir à sa chère Helga, la seule femme qu’il aima, aussi brièvement qu’ardemment, d’un amour impossible. Et c’est tout un monde qui se ravive : entre son élevage de moutons, les pêches solitaires, et sa charge de contrôleur du fourrage, on découvre l’âpre existence qui fut la sienne tout au long d’un monologue saisissant de vigueur. Car Bjarni Gíslason de Kolkustadir est un homme simple, taillé dans la lave, pétri de poésie et d’attention émerveillée à la nature sauvage. Ce beau et puissant roman se lit d’une traite, tant on est troublé par l’étrange confession amoureuse d’un éleveur de brebis islandais, d’un homme qui s’est lui-même spolié de l’amour de sa vie.

 

Les  matchs de la rentrée littéraire de PriceMinister-Rakuten sont une occasion de découvrir des auteurs, des styles, des livres qui changent de nos lectures habituelles. Il a suffit que la quatrième de couverture parle d’Islande pour que je choisisse La lettre à Helga.

 

Mon ressenti : 

L’auteur implique directement le lecteur dans l’histoire. En effet, le texte est narré à la première personne. Bjarni écrit à son amour Helga. Ce texte, sans pudeur, sans chichi, nous emporte dans cette histoire tranquille. J’ai été séduite par l’histoire de cet homme, qui nous narre sa vie sans fard. J’ai cru que l’histoire se limiterait à un amour impossible, fantasmé. Mais non, l’auteur décrit « la vraie vie », celle où l’humain peut céder aux tentations et où il doit continuer à vivre sans vie en supportant les conséquences de ses actes. J’aurais rêvé d’un happy end, mais cela n’aurait pas été congruent avec le reste du texte. 

Le style est parfois poétique, d’autre fois il est très cru et très terre à terre. Soit en accord avec l’imaginaire d’une île, soit en accord avec la réalité d’une vie de berger en Islande : une écriture toujours en adéquation avec le récit.

Le personnage de Bjarni m’a émue, un peu brut de décoffrage il a quand même une grande sensibilité. La lettre qu’il écrit à Helga est très belle, il s’y livre totalement.

Mon passage préféré est la conclusion, mais pour la connaître il vous faut lire le livre.

Au final une lecture qui m’a fait voyager, partager les sentiments du narrateur et qui m’a donné envie de découvrir d’autres écrits de l’auteur. 17

 

Le Livre de Saskia, tome 3 : Enkidare de Marie Pavlenko

Quatrième de couverture :

Après l’attaque du Nid, c’est la débâcle. Obligée de se réfugier à Arion, Saskia héberge les survivants. Mais Tod est gravement blessé, et de nouvelles attaques fragilisent le petit groupe. Saskia ne peut plus reculer : il lui faut trouver le Surclan, et éclaircir le mystère du Cercle des cent. Elle part donc à la recherche de ses ennemis, sans rien soupçonner, ni de leur puissance, ni de leurs effrayants secrets…

Gniiiiiiii!!! Oui cri d’hystérie, j’assume. J’ai attendu ce tome 3 de pied ferme ! Grâce à Livraddict et à Scrinéo jeunesse j’ai enfin pu le lire.

 

Mon ressenti :

Le tome 2 s’était terminé de façon abrupte, après de nombreux drames. Le tome 3 reprend où l’auteur nous avait laissés et démarre sur les chapeaux de roue. Les événements s’accélèrent  et je me suis retrouvée partagée entre l’idée de dévorer le livre pour en connaître la fin et l’envie de le déguster, sachant que c’était le dernier de la série. Dilemme ! Je n’ai surtout pas envie de révéler des informations à d’éventuels nouveaux lecteurs, je dirais juste que ce livre va répondre à certaines questions, mais qu’il n’est pas qu’une fin, Marie Pavlenko nous ayant réservé quelques surprises.

La lecture se fait toute seule et les pages peuvent rapidement défiler, tant les idées sont bien agencées, logiques et l’écriture fluide. Le public visé serait plutôt celui de la catégorie Young Adult, mais la lecture convient très bien à une adulte.

J’ai eu plaisir à découvrir une Saskia plus mature dans ce tome, qui apprenait de ses erreurs (j’aurais aimé avoir autant de recul au même âge). Les caractères des autres personnages sont également plus développés et très différents. J’avoue, j’aurais aimé en savoir plus sur Hector le lynx (même si son rôle n’est pas énorme je craque pour cette bestiole indépendante, intelligente et magique !).

S’il fallait choisir un moment en particulier ? Impossible, je retiendrais tout le livre ! Il n’y a pas de passage qui m’aient déplu, certains étaient peut être moins entraînant ou plus triste, mais ils ont leur place dans le récit et font vibrer le lecteur, même si c’est d’émotions négatives.

Au final, je n’arrive pas à expliquer pourquoi j’ai eu autant de plaisir à lire ce livre. J’ai comme de l’affection pour cette histoire et, si souvent je pense que je ne relirais pas les livres lus, ce n’est pas le cas ici. Est-ce parce que j’aurais aimé lire ce genre de livre plus jeune et qu’il me replonge dans mon adolescence? Mystère. L’essentiel est que cette lecture m’ait fait vraiment plaisir et je vous la conseille.

n°1

Le secret de Crickley Hall de James Herbert

Quatrième de couverture :

Crickley Hall : une vieille demeure comme on en trouve que dans les régions reculées de l’Angleterre. Vaste et sinistre, elle a même l’air un peu menaçant.
Lorsque Gabe et Eve Caleigh viennent s’y installer avec leurs deux petites filles, ils espèrent y trouver la paix, et tourner la page sur le terrible malheur qui a frappé leur famille.
Mais quelque chose ne va pas… Bientôt des bruits inexplicables les arrachent au sommeil. Les enfants sont les seuls témoins d’étranges apparitions. Et, chaque matin, la porte de la cave est entrouverte alors qu on l avait fermée la veille.
Cette maison est le dernier endroit que les Caleigh auraient dû choisir. L’horreur qui les y attend dépasse tout ce qu ils pouvaient imaginer.
Oserez-vous affronter le terrifiant secret de Crickley Hall ?

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ESCALE Photographies : Richard BARON, Textes : Elizabeth GUEURET

Quatrième de couverture : 

« Echelle, escale.Dans la Marine, jusqu’au milieu du XIXe siècle, les deux termes étaient synonymes. Pour avoir la même racine : scala en italien. On pouvait désigner des ports méditerranéens comme des échelles du Levant. Maintenant, on dit seulement escale. Une escale est un lieu où l’on pousse une échelle. »

Richard Baron, photographe, monte à bord par l’échelle de coupée, rencontre les marins de passage, approche leurs regards, leurs attitudes. Elizabeth Gueuret, sociologue, poursuit son étude de la transformation des métiers maritimes et portuaires publiée dans la collection « Long cours » chez Light Motiv. A travers les témoignages des marins, des personnes vouées à leur accueil sur Dunkerque, elle nous parle ici de la transformation du temps de l’escale, un temps de pause devenu progressivement un temps de travail intense.

ESCALE est le cinquième ouvrage de la collection « Long cours ».

 

Grâce à La voie des indés sur Libfly, j’ai pu découvrir cet ouvrage des éditions Light Motiv. Je l’ai choisi  parce que j’aime beaucoup la mer, mais aussi les ports. Pas de fantasy ici, la vie, la vraie.

Mon ressenti :

Ce livre est d’un genre particulier, il allie le texte et les images. Mais les images font partie intégrante de la narration, elles, aussi, parlent et nous narrent l’escale. Elles sont d’ailleurs notre premier contact avec le sujet par la couverture, où figure un escalier, que l’on imagine faire le lien entre le pont et le quai. Le décors est planté. Les photos de Richard Baron vont aussi bien présenter les bateaux, la mer, que les marins. Elles nous plongent dans l’univers de ces hommes fantômes, que l’on ne voit pas à terre car ils ont peu ou pas de temps pour y descendre ou bien parce qu’ils sont cantonnés dans certaines zones. Le photographe a su capté leur essence, hommes un peu effacés, pas vraiment là, ou bien semblant rêver à leur prochain départ. Il nous apporte un témoignage visuel sur le cadre de vie de ces marins, les immenses paquebots, la salle des machines, les zones interdites, la mer… Je trouve ces images à la fois belles et inquiétantes. Quelle place peut trouver l’homme dans cet environnement ?

Le texte d’Elizabeth GUEURET nous narre ce que nous avons pu deviner en partie grâce aux images : les conditions de vie de ces hommes, leurs origines, leur travail… Le texte permet d’aller plus loin et nous donne des billes pour comprend ce qu’est l’escale pour ces hommes toujours en transit. D’un instant jadis plaisant, elles sont maintenant un condensé de contrôles, de travail à faire en peu de temps pour des raisons de productivité. L’auteur nous explique l’évolution des rapports humains entre marins, la technologie a rapproché artificiellement les familles, mais a éloigné les hommes.

J’ai trouvé que textes et images se mêlaient très bien. Ces alternances sont propices au voyage de la pensée, à défaut de voyage en mer.

J’ai particulièrement aimé la photo qui est page 43, il s’agit d’un porte conteneur. On se demande comment il peut flotter tellement il y a de conteneurs. Si j’ai retenu cette image, c’est sans doute parce qu’elle me fait un peu peur en l’imaginant en pleine tempête.

Une citation m’a particulièrement marquée « Et finalement on n’attend qu’une chose, c’est de repartir au large pour pouvoir respirer. » Tout est dit.

Une chose m’a manqué, les légendes pour accompagner les photos. J’aurais aimé connaître le nom de ces hommes, dont l’existence est presque niée, ainsi que les noms des bateaux.

Au final :

Un beau livre qui fait rêver et réfléchir et que l’on se prend à désirer plus gros.