Le chat noir d’Edgar Allan Poe

Aujourd’hui dans le cadre du challenge d’Halloween la thématique proposée est : Chats noirs. « Les chats noirs portent bonheur. La preuve les sorcières en sont accompagnées. »

L’occasion pour ouvrir le magnifique recueil d’Edgar Allan Poe : Les contes macabres, illustré par Benjamin Lacombe.

Pour ne pas frissonner d’angoisse je préfère lire ces nouvelles à petite dose.

Il est très difficile de vous parler du génie de Poe, il parle de la noirceur humaine avec beauté, rend presque élégant le macabre, le tout dans une ambiance  glauque. Le personnage principal incarne la bonté au début du récit pour finir par être un infâme meurtrier, nous allons le suivre dans sa dégringolade au fur et à mesure du récit. Point de happy end, car si le méchant est attrapé il a déjà accompli bien des méfaits.

Le texte est superbement illustré par Benjamin Lacombe. Les images nous plongent en plein XIXème siècle.

Dans un autre genre, il y a les illustrations de Gris Grimly. elles valent égalment le coup, mais dans un tout autre registre.

C’est fou comme ces illustrations différentes donnent l’impression de lire deux textes différents…

 

Les damnés de l’asphalte de Laurent Whale

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Auteur : Laurent Whale  – Editions : Critic  – Parution :  06/06/2013 – 484 pages – prix :  22€ – genre : Science fiction

 

Quatrième de couverture:

Quinze ans ont passé depuis l’invasion venue du Nord, mais le monde ne s’est pas amélioré, bien au contraire… La misère et la famine règnent sur un pays ravagé. Villes fantômes, bandes organisées, soldats de fortune et sectes d’illuminés en tout genre se partagent la route du Sud. Il faudrait être fou pour l’emprunter. Fou… ou déterminé.
Lorsque son frère est porté disparu, Miki, le jeune mécano, se met en tête de rallier la péninsule ibérique. A ses côtés, Toni, le pilote, et Cheyenne, le hors-mur, reprennent du service !
Commence pour eux un périple à travers un pays en proie aux flammes et au chaos. Et, alors que les survivants se disputent les miettes de la civilisation, une menace resurgit des abysses du monde d’avant. Un cauchemar sans nom qui pourrait bien barrer la route aux damnés de l’asphalte…

 

Laurent Whale, quand on le croise en festival, on ne peut pas l’oublier ! Beaucoup d’humour, très souriant. Mais jusqu’à présent, je n’avais pas encore découvert sa plume, c’est chose faite.

Mon ressenti :

Découvrir un nouvel auteur, c’est partir à l’aventure. Je ne savais pas à quel point ce serait vrai avant de démarrer ce livre. En effet, Laurent Whale nous emporte dans un road trip post-apocalyptique bien stressant. Il nous plonge dans le bain très rapidement en commençant pas une scène d’action, humain vs ours… Un petit flash-back recadre l’histoire. Puis l’on repart pour le voyage de Miki et de ses acolytes vers une Espagne ravagée. Cette Europe en ruine est très réaliste et effrayante. Et ce à deux niveaux : d’une part je me suis inquiétée pour les personnages, comme dans un thriller je n’arrêtais pas de me demander ce qui allait leur arriver (ce qui se traduit chez moi par des petits sauts, des « rho pitin rho pitin » « gneuueuuu », et au final un chat traumatisé) ; d’autre part, la lente dégradation des relations inter et intra étatique est explicitée par des brèves en début de chaque chapitre, elles donnent un goût très réaliste aux événements, qui conduisent à cette Europe post-apocalyptique. Alors pourquoi est-ce que cela ne nous arriverait pas ? On peut également se demander comment nous réagirions en cas d’effondrement de notre société. Au deux tiers du livre, je m’étais bien habituée à cette ambiance stressante et j’ai terminé le livre sans avoir le temps de dire ouf.

L’écriture est très bien rythmée, entre actions et petits momentd de repos (mes nerfs n’auraient pas tenu autrement). L’univers est très réaliste. Quand on a eu l’occasion de faire un peu le voyage de nos héros : partir de Port Leucate pour aller déjà jusque Barcelone, cela fait très bizarre de visualiser leur déplacement, de les imaginer évoluer à cheval sur l’autoroute détruite.

En plus d’un univers bien construit, l’auteur a choisi des personnages avec un sacré capital sympathie. Comment ne pas avoir envie de suivre les aventures de Miki, qui veut retrouver ses frères et se voit propulsé chef de leur petit groupe, ou encore Cheyenne, le spécialiste de la survie, un peu brute de décoffrage, mais au grand cœur … Et tant d’autres.

Au final, une très bonne découverte, je suis ravie. Une histoire qui se tient vraiment, bien écrite. Il ne me reste plus qu’à lire l’opus précédent à savoir : Les étoiles s’en balancent (et puis le prochain puisque l’auteur n’a pas fini d’écrire dans cet univers).

 

D’autres avis chez : Blackwolf, Cornwall, Sia 

 n°51

Fils-des-Brumes, tome 1 : L’Empire ultime de Brandon Sanderson

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Auteur : Brandon Sanderson  – Editions : Le livre de poche – Parution : 12/10/2011 – 906 pages – prix :  9,60 € – genre : Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Les brumes règnent sur la nuit, le Seigneur MaÏtre sur le monde.

Vin ne connaît de l’Empire Ultime que les brumes de Luthadel, les pluies de cendre et le regard d’acier des Grands Inquisiteurs. Depuis plus de 1000 ans, le Seigneur Maître gouverne les hommes par la terreur. Seuls les nobles pratiquent l’allomancie, la précieuse magie des métaux.

Mais Vin n’est pas une adolescente comme les autres. Et le jour où sa route croise celle de Kelsier, le plus célèbre voleur de l’Empire, elle est entraînée dans un projet fou : renverser l’Empire.

 

Dans la liste des livres que je n’avais pas encore lu, mais dont je n’arrêtais pas d’entendre : c’est trop bien, il faut le lire, tu dois le lire… Il y avait Fils des brumes. Il avait déjà failli sortir de ma pal pour un « LDPA » cette année, mais je manquais un peu de temps. Je me suis donc enfin rattrapée avec ce LDPA avec Mypianocanta.

 

Mon ressenti :

Pression pression! Après autant de bonnes recommandations, je suis toujours inquiète quand j’ouvre un livre. Il y a toujours le risque qu’il ne me plaise pas, rien de grave certes. Mais là pas de soucis (oh joie, oh bonheur). En quelques pages j’étais passionnée par ma lecture. Et d’une parce que l’histoire est très prenante et deux, car c’est formidablement bien écrit. Quel plaisir de découvrir un nouvel univers, très sombre. Certains auteurs ont vraiment la capacité à nous transporter dans sur une autre planète et c’est fantastique. Le thème dans le fond est classique, un héros (qui n’est pas forcément celui qu’on attend) orphelin, une quête… Malgré cela, la surprise est là, la découverte entière. Sanderson propose une magie reposant sur l’absorption de métaux , qui est très intéressante. 900 pages de plaisir et une histoire qui pourrait s’arrêter à la fin de ce tome 1, pas de cliffhanger, de suspens intenable. Ce qui est plutôt agréable. Mais aussi une suite, pour notre plus grand plaisir. Car à la fin, on en redemande !

Le texte est très agréable à lire, sans être simple. Il y a très bon équilibre au niveau rythme entre les moments d’actions et ceux de réflexions. Les dénouements ne sont jamais caricaturaux, les descriptions ne sont pas lourdes.Tout ceci fait que la lecture coule, sans qu’on s’en rende compte.

L’auteur a su créé des personnages attachants, loin d’être parfaits. Kelsier, meneur charismatique, est avant tout un voleur mené, apparemment, par son orgueil. Vin, l’orpheline,  ne sait pas ce qu’est un ami et découvre avec grande difficulté ce qu’est la confiance. Nos deux héros sont accompagnés d’une cohorte de personnages secondaires plus sympathiques les uns que les autres. Mon préféré est Sazed le gardien, qui se dissimule derrière un poste d’intendant. Qui est-il vraiment ? Quels sont ses pouvoirs ? Tant de questions auxquelles on aimerait pouvoir répondre.

Au final, une très bonne lecture que je recommande chaudement. De la très bonne fantaisie! Maintenant il faut que je lise la suite.

 

D’autres avis chez : Mypianocanta, Snow, Ptitetrolle, Licorne, Xapur, Lorhkan, Lelf, Blackwolf, Phooka

 n°9   n°43

Le Cycle de Lanmeur, intégrale, tome 2 : Les enfants du Léthé de Christian Léourier

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Auteur : Christian Léourier – Editions : Ad Astra- Parution : /12/2012 – 368 pages – prix : 19,80 € – genre : science-fiction

 

Quatrième de couverture:

Lanmeur, planète-mère du Rassemblement, poursuit son grand dessein de colonisation…
Sur ces deux planètes que sont Borgœt et Ti-Grid, sa domination est totale. Borgœt, la planète bagne, et Ti-Grid, la pacifique, en sont les exemples frappants. Tandis que depuis sa prison à ciel ouvert, le Camp 23, Garth survit aux côtés de l’étrange Iwerno et tente d’échapper aux effets du Léthé, la drogue de l’oubli, Skiath part en quête de son nom véritable, celui qui lui dictera sa propre loi, sur son monde où le Lagad, l’épice rituelle, apporte perception et vérité… Mais la seule issue possible, pour ces deux hommes, n’est-elle pas dans la révolte ?

 

J’ai eu le grand plaisir de lire pour la première fois Christian Léourier, l’année dernière. Une première lecture qui m’avait conquise et qui m’avait donné envie de continuer le voyage (mon avis sur la première intégrale).

 

Mon ressenti :

Ce tome présente trois textes, les deux derniers ayant plutôt un format de novella : Les racines de l’oubli, La loi du monde et Le secret (inédit). Avant de parler des différentes histoires, ce qui m’a frappée en entamant la lecture de cette intégrale, est l’écriture de Christian Léourier. Je ne l’avais pas vraiment oubliée en un an, mais elle est vraiment très belle. Elle est difficile à décrire, parfois presque poésie, elle porte des réflexions sur l’humanité avec une grande force. Je me rends compte que tout cela ne veut pas dire grand chose, alors en bref, c’est beau, c’est agréable, c’est prenant, envoûtant, comme texte et en plus, cela fait réfléchir.

L’auteur arrive aussi , en quelques mots, à nous plonger dans des mondes étranges qui pourraient servir de théâtre à de nombreux récits. Dans Les racines de l’oubli, voilà notre héros, Dato, qui évolue dans un bagne à ciel ouvert, une forêt monstrueuse et mortelle sert de mur. Je me suis demandée comment Léourier avait pu inventer un monde aussi atroce d’ailleurs. Cette planète, bien loin de Lanmeur, servira de prétexte à une réflexion plus profonde sur  le sens de la vie (le bagne en lui -même n’a pas de sens, de raison d’être, alors pourquoi lutter), la lutte, les révolutions et les histoires qui se répètent.  L’histoire est très prenante et laisse comme un goût de déjà vu, un peu amère. 

Dans La loi du monde, nous découvrons encore une nouvelle civilisation. L’être se défini par sa loi, qui régule tout. Lanmeur, anciennement bienveillante, est là pour coloniser, uniformiser. Les Lanmeuriens ne voient pas la richesse des autochtones, aveuglés par leur connaissance. A travers la quête d’identité de Skiath, nous allons apprendre beaucoup plus sur Ti-grid, sa planète, que ne l’a fait Lanmeur en des décennies.

Dans Le secret, ce qui m’a le plus marqué est ce grand-père Askell, qui essaye de transmettre son savoir à sa petite fille Ewith, mais sans lui révéler tous les secrets de leur planète puisqu’elle est moitié lanmeurienne du côté de son père. Quel dilemme, sacrifier le bonheur de sa petite fille pour protéger son peuple…

Ces différents récits ne laissent pas indifférents et j’ai apprécié que les deux premiers textes soient introduits par des réflexions de l’auteur.

Au final, une lecture savoureuse, qui fait voyager et réfléchir, trembler et sourire. A lire absolument !

 

D’autres avis chez : Jae-Lou, Phooka, Lune, Xapur

n°2 n°41 n°11

L’alchimiste de Khaim de Paolo Bacigalupi

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Auteur : Paolo Bacigalupi – Editions : Au Diable Vauvert – Parution : 04/09/14 – 120 pages – prix : 7 € – genre : fantasy, conte

 

Quatrième de couverture:

A Khaim, pour chaque sort lancé, des ronciers vénéneux et indestructibles envahissent le monde. L’usage de la magie est un crime puni de mort mais pourtant, lentement et sûrement, les ronces dévorent tout…
Après y avoir consumé ses biens, sa vie et sa famille, un alchimiste trouve enfin la formule pour les détruire. Croyant fortune faite, il va trouver le maître de la cité…

 

 J’ai choisi ce titre dans le cadre de La voie des indés car c’était l’occasion de lire Paolo Bacigalupi dans un registre différent de la SF.

 

Mon ressenti :

Le récit se présente sous forme de novella, un texte assez court. L’auteur ne doit donc pas rater son début, afin de plonger le lecteur au cœur de l’histoire.  Paolo Bacigalupi réussit avec brio ce challenge,  en quelques lignes, il  nous plonge dans un pays qui sent le sable chaud et les épices. Un événement, la vente du lit de Jiala, la fille de Jeoz, nous fait appréhender la ruine qui  a touché la maison de cet alchimiste. Comment s’est-il retrouvé dans cette situation ? Comme souvent dans les histoires, il a consacré tout son temps et son argent à trouver une solution aux ronces mortelles qui envahisse Khaim. Ces ronces apparaissent quand la magie est utilisée. Tous ses efforts vont aboutir, mais les puissants n’utilisent pas toujours les inventions comme leur créateur l’ont imaginé. Ceci va nous mener vers la fin de l’histoire, un peu précipitée à mon goût.

Ce conte sert principalement de prétexte pour développer deux réflexions : l’utilisation des nouveaux outils par les « puissants » (avec une vision plutôt négative), la responsabilité de chaque individu dans le bien-être collectif  (les habitants continuent à utiliser la magie en se disant qu’un tout petit peu, ce n’est pas grave, de ce fait les ronciers continuent à se développer).

 

Au final, sur fond de fantasy l’auteur nous propose  une fable, dont la morale pourrait être : commence par faire le bien à ton niveau. Malheureusement, je ne suis pas une grande fan des fables.

D’autres avis chez : Lune

 n°42