L’homme qui savait la langue des serpents de Andrus Kivirähk

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Auteur :  Andrus Kivirähk – Editions : Le Tripode – Parution :  01/08/2013 – 440 pages – prix : 23€ – genre : conte fantastique

 

Quatrième de couverture:

Voici l’histoire du dernier des hommes qui parlait la langue des serpents,
de sa sœur qui tomba amoureuse d’un ours, de sa mère qui rôtissait compulsivement des élans, de son grand-père qui guerroyait sans jambes, d’une paysanne qui rêvait d’un loup-garou, d’un vieil homme qui chassait les vents, d’une salamandre qui volait dans les airs, d’australopithèques qui élevaient des poux géants, d’un poisson titanesque las de ce monde et de chevaliers teutons épouvantés par tout ce qui précède…

 

Je me rappelle avoir entendu Blackwolf parler de ce livre, l’avoir vu à la librairie Scylla et enfin jai lu la chronique de Lelf à son sujet. Tout cela m’a fortement donné envie de lire ce livre. Il a également reçu le Grand Prix de l’Imaginaire 2014 dans la catégorie Roman étranger. Plus d’excuse, il fallait se lancer.

 

Mon ressenti :

Attention! OLNI en approche! Un livre pas comme les autres ça c’est sûr. D’ailleurs sa lecture peut être un peu déconcertante au départ. En effet, on en entend le plus grand bien et on se retrouve propulsé dans une histoire d’homme habillé de peaux de loups, de femmes qui couchent avec des ours… sic. Une entrée en matière qui dépote. 

Concrètement l’auteur nous raconte l’histoire de Leemet, le dernier homme à apprendre la langue des serpents. Sa tribu vie dans la forêt en Estonie, avant la christianisation. Il grandit à une époque charnière pour son peuple. Les forêt se dépeuplent au profit du village, du régime carnivores ses camarades deviennent des mangeurs de pain et les anciens dieu sont reniés pour le dieu des chrétiens. Nous allons suivre Leemet, déchiré entre le passé de son peuple et l’avenir qui se dessine, qui va tenter de continuer à vivre en harmonie avec les animaux et le savoir ancestrale de ses ancêtres.

Je dirais que c’est le premier niveau de lecture. Ce qui est vraiment intéressant, c’est ce que porte le récit. L’histoire sert de prétexte pour dénoncer, entre autres, les comportements humains, la guerre, les travers de la religion… Ceci a constitué mon deuxième niveau de lecture. Le troisième aurait été impossible sans la postface passionnante du traducteur, Jean-Pierre Minaudier. Il y explique la critique que fait l’auteur de la société estonienne, que ce soit de la tentation d’accepter sans réflexion ce qui vient de l’extérieur, sous prétexte que cela vient de l’étranger, ou au contraire d’une apologie d’un passé glorieux, mais imaginaire.

Ce qui fait un OLNI de ce livre, c’est la structure narrative utilisée pour porter les propos de l’auteur. Il nous propose un conte fantastique, où un homme cul de jatte peut voler grâce à des ailes en os humains, où les hommes peuvent parler aux serpents et chevaucher les loups… Et avec ces histoires invraisemblables, il arrive à faire passer ses messages. 

Au final, une lecture étonnante et enrichissante. Andrus Kivirähk a réussi à trouver un subtil équilibre lui permettant à travers la narration d’un conte fantastique, de faire passer sa critique de l’humain et plus précisément de la société estonienne. A lire.

 

« Rien de nouveau sous le soleil. Les gens sont toujours en train d’inventer un quelconque croquemitaine pour se décharger sur lui de leur responsabilités. »

« Mais enfin, pour pourquoi est-ce qu’il faudrait que je devienne l’écuyer de quelqu’un ? demandais-je. Encore un de ces traits répugnants communs à tous ces gens à la mode – l’envie de se mettre au service d’un maître. »

« Même si tu connais la langue des serpents et si ce n’est pas la langue du diable, à quoi elle peut bien te servir au jour d’aujourd’hui ? Avec qui vas-tu la parler ? La jeunesse, c’est à Jésus qu’elle s’intéresse, tout le monde n’a que son nom à la bouche, c’est un succès phénoménal »

 

D’autres avis chez :  Blackwolf, Lelf, Joyeux Drille

 n°2

Newsflesh, tome 1 : Feed de Mira Grant

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Auteur : Mira Grant   – Editions : Gallimard, Folio SF – Parution :  30/10/2014 – 683 pages – prix : 10 € – genre : science-fiction

 

Quatrième de couverture:

Lorsque le virus s’est propagé, en 2014, tout le monde a cru à une blague, alors que ça pouvait aussi bien être la fin du monde.
Aujourd’hui, en 2039, chacun a appris à éviter les zones infectées et les rassemblements publics. Mais lorsqu’il s’agit de suivre la campagne pour les présidentielles aux États-Unis, certains, comme les blogueurs Georgia et Shaun Mason, au nom de la vérité, sont prêts à affronter le danger : les meetings, les hordes de journalistes et d’agents chargés d’assurer la sécurité des candidats… Autant de risques de se retrouver en présence d’un infecté, face à face avec un zombie.

 

Voici un livre que j’ai envie de lire depuis sa sortie, encensé par des blogueurs dont je partage les avis. Difficile à trouver d’occasion… Il est enfin sorti en poche, aussitôt acheté et lu (c’est suffisamment rare pour que je le souligne).

 

Mon ressenti :

Je n’ai pas relu la quatrième de couverture avant d’attaquer cette lecture. Aussi, j’ai été totalement surprise par l’histoire. Ici, il n’est pas question de survivre à une invasion zombie, ils sont déjà là depuis 25 ans. Vivre en se protégeant des zombies fait partie du mode de vie de chacun. Il est donc question, notamment, de ce que l’apparition des zombies a modifié dans le mode de vie des gens ; et plus largement de l’impact de la peur sur les populations et de son utilisation en tant qu’outil de contrôle des masses. Car, oui il s’agit de zombies, mais ils servent de « prétexte » à de nombreuses réflexions de fond. La place des médias, que ce soit la télé, les journaux et les blogs, sert également de trame de fond. J’ai trouvé ce parti-pris très intéressant. Les blogueurs représentant la source d’information la plus sure dans ce monde peuplé de zombie, car ils se rendent au plus près du terrain. Ils ont été les premiers à alerter le public sur l’épidémie zombie et à croire les témoignages qui leur parvenaient. Ajoutez à tout cela des intrigues politiques… Vous l’aurez compris ce livre m’a passionné de la première à la dernière page. L’auteur n’a d’ailleurs pas choisi la facilité avec sa fin, mais chut je n’en dis pas plus.

Mira Grant nous propose un monde post infection-zombie très cohérent et réaliste. Son écriture sert parfaitement l’histoire et les réflexions sous-jacentes. Le tempo de l’action est parfaitement mené, entre scènes d’action et réflexions. Une lecture prenante et très fluide.

Nous allons suivre quatre personnages principaux : Georgia, fan de mécanique et tête pensante du blog qu’elle tient avec Shaun, son frère, un brin casse-cou mais très terre à terre et leur amie Buffy, reine de l’électronique. Le quatrième protagoniste est Peter Ryman, homme politique trop parfait pour être vrai (d’après Georgia). Le duo Georgie-Shaun fonctionne très bien. Leur passé crée une certain alchimie dans leurs actions, que l’on a plaisir à suivre. Autour d’eux naviguent de très nombreux personnages secondaires, créant un univers passionnant.

Au final, je m’attendais à quelque chose de très léger, en pensant zombie. Grossière erreur, mais pas grave. Même s’il y a des scènes de zigouillage de zombie, de fuites, d’invasions, il y a également de nombreuses réflexions passionnantes sur notre société. Comme quoi, on peut lire des histoires de décérébrés, en utilisant son cerveau. Et c’est bien.

« On vit, on meurt, après on revient, on se lève, et on traîne des pieds en essayant de dévorer ses amis ou sa famille. Et c’est pareil pour tout le monde.« 

« La peur rend les gens stupides, et le virus Kellis-Amberlee a semé la terreur dans la population ces vingt dernières années. Il arrive un moment où il est nécessaire de surmonter sa peur et de recommencer à vivre ; bon nombre de gens semblent en être incapable désormais. Des tests sanguins aux enclaves résidentielles protégées, nous avons sacrifiés au culte de la peur, et maintenant nous ne savons pas comment revenir en arrière. »

D’autres avis chez : Lelf,Blackwolf,Zina, Herbefol, LuneTigger Lilly

n°3 n°59

 n°16 

Anthologie 2014 des Utopiales

 

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Auteur : Collectif   – Editions : ActuSF, collection : Les 3 souhaits – Parution :  07/11/2014 – 416 pages – prix : 15 € – genre : science-fiction – Couverture :  Laura SAVA

 

Quatrième de couverture:

Donnez « Intelligences » comme thème à des auteurs d’imaginaire et vous obtiendrez des résultats géniaux, fous et déconcertants. Préparez la révolution avec Jo Walton, ressuscitez une momie avec Sylvie Denis, enquêtez avec un célèbre albinos et Michael Moorcock, plongez dans le monde des échecs avec Léo Henry, découvrez les dernières volontés un peu folles d’un père avec K. W. Jeter ou bien sortez en plein cauchemar post-apocalyptique avec Dmitry Glukhovsky.

 

Depuis que je vais aux Utopiales, j’achète l’anthologie de l’année. Souvent je mets un an à la sortir des étagères où elle prend la poussière. Cette année je l’ai lu dans le cadre d’une lecture commune avec Blackwolf, du coup point de poussière et une lecture étalée sur deux semaines!

 

Mon ressenti :

Chaque texte étant d’un auteur différent, je vais les traiter séparément. A chaque fois, j’ai cherché le rapport avec le thème, puisqu’il est clairement affiché : intelligence (ce qui me donne envie de trinquer en disant « la santé on l’a déjà » … désolée).

  • Intelligence(s) de Yannick Rumpala (Préface)

Une préface assez pointue sur tous les types d’intelligence, en proposant des exemples de la littérature. Instructif.

  • « Chaperon » de Laurent Genefort

L’auteur nous propose une nouvelle de type space opéra. Une nouvelle « espèce » intelligente est découverte, surprise! elle fait la taille d’une galaxie. J’ai trouvé le parti pris de l’auteur, de ne pas impliquer d’humain intéressant.

  • « Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer » de Léo Henry (INÉDIT)

Une nouvelle très déconcertante, mais passionnante, qui suscite beaucoup de réflexions. L’auteur explique le comportement fantasque et paranoïaque du génie des échecs Bobby Fisher grâce à la science fiction. Qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui ne l’est pas ? On se prend à douter. Deux pages de pure SF viennent éclairer sous un nouveau jour la vingtaine de pages précédentes. Bien joué !

  • « En sommeil » de Jo Walton (Traduction : Sylvie Denis – INÉDIT)

J’ai trouvé ce texte trop court pour tout ce qu’il porte. Il m’aurait fallu un peu plus d’explications. Dans un futur où les libertés sont restreintes, une journaliste fomente une révolution en créant une simulation d’un auteur dont elle écrit la biographie. J’aurais souhaité en savoir plus sur ces simulations, leur création, leur fonctionnement… La nouvelle se termine sur son point fort, en quelques lignes l’auteur glisse le germe du doute : après-tout, cette simulation étant créée, n’est-elle pas manipulée par l’auteur ?

  • « L’Évangile selon Artyom » de Dmitry Glukhovsky (Traduction : Denis E. Savine – INÉDIT)

Plus qu’une nouvelle, c’est apparemment un complément au livre Métro 2033, le petit plus qui explique tout. N’ayant pas lu ce livre, ce texte est comme un condensé du dit roman (post apocalyptique). Un lecture très facile et entraînante, qui donne envie d’en savoir plus sur l’histoire.

  • « Pas de deux sur la planète des ombres » de Dominique Douay (INÉDIT)

Le début de la nouvelle, bien que très classique, est prenant. Le lecteur y trouvera facilement ses marques (voyage spatial, deux « aventuriers », exploration…). Par contre à partir de la moitié du récit, j’ai un peu décroché de l’histoire. Le récit était moins fluide, comme s’il manquait des pages (peut-être dû au format nouvelle). L’histoire n’a pas assez de place pour se développer comme il faudrait. Je suis donc restée sur ma fin malgré un début prometteur.

  • « Les Dracula anonymes » de Barbara Sadoul (INÉDIT)

 Première lecture de l’auteur et pour faire très court, cette nouvelle ne m’a pas donné envie de lire d’autres de ses textes.

  • « L’Affaire du Bassin des Hivers » de Michael Moorcock (Traduction : Nicolas Cluzeau)

Une nouvelle qui nous plonge dans un Paris alternatif. S’il fallait définir le style, je dirais de l’urban fantasy. J’ai beaucoup apprécié cet univers, que je verrais bien plus développé. En effet, il y a beaucoup de personnages pour une nouvelle et un déséquilibre entre la première partie descriptive, qui prend son temps et la seconde, où est concentrée toute l’action avec de gros raccourcis. Une lecture quand même positive.

  • « L’Esprit de la roche » de Jean-Marc Ligny (INÉDIT)

Voici une belle histoire, qui redonne le sourire. Une façon intéressante d’expliquer l’origine de la vie sur les planètes. Je ne veux pas en dire plus pour vous garder la surprise, alors en quelque mot il y a : du voyage spatial, d’autre espèces plus intelligentes que les humains…

  • « Le Sage qui entre dans la paix » de Sylvie Miller & Philippe Ward (INÉDIT)

Une nouvelle qui met en scène le détective des dieux : Lasser. C’est une histoire très « classique » de Lasser, c’est à dire complètement loufoque et très récréative. Lasser se retrouve mandaté par les dieux égyptiens pour enquêter dans une université. De quoi baigner dans l’intelligence, mais aussi le complot, car une fois de plus il sera le dindon de la farce.

  • « Le court roman de la momie » de Sylvie Denis (INÉDIT)

C’est une nouvelle à retardement. Qésako ? Eh bien, à la fin de la lecture, j’étais dubitative, me demandant où voulait en venir l’auteur. Et c’est en réfléchissant au texte lu, que tout son intérêt prend forme! Du coup je me suis retrouvée à rire une demi heure après l’avoir lu … (bon j’étais peut-être dans un état bizarre). Le background est très intéressant et donnerait envie de lire un livre entier se passant dans cet univers : l’Europe est dépassée par le réchauffement climatique, ses citoyens ne se déplacent qu’en fonction de points carbones obtenus, par conséquent, des blogueurs leur permettent de vivre des évènements par procuration. Cela nous fournit le héros : Philippe. Celui-ci se retrouve propulsé docteur Frankenstein malgré lui, en donnant vie à une momie qu’il trouvait magnifique. Point de monstre physique ici, mais une beauté très brillante, mais pas que… Je n’en dirais pas plus. Un texte qui donne à réfléchir sur ce qu’est l’intelligence, avec une bonne dose d’humour.

  • « Dernières volontés » de K. W. Jeter (Traduction : Jean-Daniel Brèque)

Un texte qui m’a énormément plu, même si sa place dans le recueil m’a surprise, n’étant si SF, Fantastique ou Fantasy. Avec beaucoup d’humour, parfois grinçant, et de justesse, l’auteur va nous dépeindre un amour filiale et paternel sur fond de famille italienne, de bimbo, de papotage entre copines, d’hôpital, d’Halloween… Un sacré mélange, réussit à la perfection. J’ai très envie de  découvrir l’auteur maintenant ! Je ne résiste pas à vous faire partager une de mes répliques préférées :

« On s’habitue à tout. Tu t’es bien habituée à coucher avec Brian

-Hélas pour moi. J’aurais mieux fait de m’acheter un chien. Eux, au moins, on peut les faire couper ; si t’emmènes ton mec chez le véto, on te regarde d’un drôle d’air.(…) « 

 

Au final, une anthologie avec des hauts et des bas. Je finis sur un sentiment global positif. Y ai-je gagné de l’intelligence, je ne sais pas. Mais je me suis posé des questions, j’ai ri, j’ai passé un bon moment.

 

L’avis de blackwolf. 

D’autres avis chez : Vert, Amarüel

n°1 n°7

Le Dernier loup-garou de Glen Duncan

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Auteur : Glen Duncan   – Editions : DENOËL, Lunes d’Encre  – Parution : 10/01/2013   – 357 pages – prix : 22,50€ – genre : fantastique

 

Quatrième de couverture:

Jake Marlowe est le dernier de sa race.

Pourchassé par des tueurs fanatiques qui ont juré de lui trancher la tête, protégé contre son gré par une organisation secrète désireuse de vivre au grand jour, Jake a décidé d’arrêter de fuir. La prochaine pleine lune sera sa dernière.
« Va où tu peux, meurs où tu dois. »
Mais pour le vieux loup-garou suicidaire et blasé, rien ne va se dérouler comme prévu.
Par définition, l’amour est imprévisible.

 

Nominé dans le cadre du Prix Julia Verlanger 2013, j’avais été séduite par la présentation faite au public lors des Utopiales. Un an après, j’ai donc décidé de le lire.

 

Mon ressenti :

Cette chronique va être très difficile à écrire, car j’ai encore du mal à savoir si j’ai aimé cette lecture ou pas. Tout d’abord, il est important de préciser que ce n’est pas du tout de l’urban fantasy, Jake Marlowe évolue bien dans notre monde, agrémenté de vampires et d’un loup-garou. Le livre se décompose en trois parties, pas forcément égales en termes de pages. Au début, Marlowe attend la mort, la souhaite, rejette son entourage, conspue sa vie… une partie qui finit par se traîner en longueur, l’auteur nous faisant vivre parfaitement certains sentiments de son héros, comme l’ennui. Puis il rencontre l’amour. L’élément sexuel était déjà très présent au départ, là il devient omniprésent. Les scènes de sexe très crues (avec une obsession pour l’anus de ses partenaires…), mélangées au dégoût d’eux-même qu’ont les personnages, donnent un mélange malsain, monstrueux, qui m’a mis mal à l’aise. La fin du livre est pleine d’actions : enlèvement, bagarres.. là je m’y suis plus retrouvée.

Le parti pris de l’auteur est de présenter des lycanthropes qui n’ont pas d’autre choix que de se nourrir de chaire humaine. Les protagonistes se retrouvent donc confronté au plaisir qu’ils ressentent lors de la chasse sous forme de loup et à l’horreur de leurs actions une fois redevenus humain. Comment concilier bestialité et morale ? La narration se fait à la première personne, sous forme de journal intime, le lecteur se retrouve directement impliqué dans les actes de Marlowe. J’aurais sans doute été plus à l’aise avec un peu plus de distance.

Au final, une lecture très particulière, inconfortable. L’auteur nous propose un loup-garou très bestial, à la sexualité dérangeante. Un texte bien écrit, pour une lecture qui ne peut pas laisser indifférent le lecteur. 

« Baisetuemange »

« Il y a toujours un père, une mère, une épouse, un fils quelconque. C’est ça, le problème, quand on tue et qu’on mange des gens. Un des problèmes. »

 D’autres avis chez : Tigger Lilly, Lorkhan

Loup-garou n°58

Dark Lord, tome 1 : Un démon au collège de Jamie Thomson

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Auteur : Jamie Thomson  – Editions Seuil Jeunesse – Parution : 02/10/2014  – Pages : 300 – Prix : 13,50 € – Genre : fantastique, jeunesse

 

Quatrième de couverture 

Après une chute vertigineuse et inexpliquée, Dark Lord, un prince du mal démoniaque venu d’un autre monde, se retrouve dans une rue de Londres, prisonnier dans le corps d’un garçon de 13 ans. Recueilli par les services sociaux, il est placé dans une famille d’accueil et inscrit dans le collège du quartier. Ayant perdu tous ses pouvoirs, il ne peut réagir, et, en attendant de trouver une solution, il est obligé de se plier aux règlements du collège et aux coutumes étranges et ridicules des adolescents. Mais attention, Dark Lord n’a pas dit son dernier mot, sa vengeance sera terrriiiible !

Il y a des présentations de livres qui vous font vraiment craquer. Grâce à Babelio et à son opération Masse critique j’ai pu découvrir ce livre, à la quatrième de couverture tentatrice! Mouah ouah ouah! (clin d’œil à la lecture).

Mon ressenti :

Pas de déception à la lecture le ce livre, le ton  colle parfaitement à la quatrième de couverture. J’ai donc découvert avec grand plaisir un texte plein d’humour. Le héros Dirk Loyd ,alias Dark Lord, est donc un maxi méchant, qui cherche à dominer le monde, mais qui se retrouve parachuté dans le corps d’un humain (adolescent) de 13 ans. Le temps qu’il réalise la situation, il est placé dans une famille d’accueil. Les premiers pas sur terre de ce seigneur de la mort, sont vraiment tordant, entre sa peur bleue dans les voitures et ses tentatives de magie avortées. Il y a vraiment de quoi se régaler. Ses premiers pas au collège sont aussi tordant, imaginez le maître du mal qui doit se plier à l’autorité des professeurs… J’avoue qu’au deux tiers du livre les mêmes blagues à répétition, les mêmes ficelles utilisées, ont commencé à me lasser. Je me demandais donc, ce que l’auteur allait bien pouvoir trouver pour finir le livre. Eh bien, un bon vieux cliffhanger de derrière les fagots, pas mal du tout.

L’écriture est tout à fait adaptée au public et à l’histoire. C’est bien écrit et avec un humour qui régale petits et grands, sans trop de gros mots. Les petits n’étant sans doute pas sensible, comme moi, à la répétition.

Ce Dark Lord est le grand méchant par excellence, mais je n’ai pas pu m’empêcher de le trouver sympathique, perdu parmi les humains. Et au contact de ses amis (il découvre ce que c’est que d’en avoir), son caractère évolue positivement. Il est un peu difficile, par contre, d’avoir une idée arrêtée sur son entourage, car leur point de vue n’est qu’effleuré.

Des illustrations égrènent le récit et rappellent agréablement celles des livres de Roald Dahl. Mention + pour la carte du début.

Au final, une lecture très amusante, une idée de départ très bien exploitée. Elle ravira les petits, un petit risque d’ennui vers la fin pour les plus grand.

« Je dédie ce livre à la personne la plus géniale que j’aie jamais rencontrée – à savoir, moi-même : Dark Lord. »

n°3 n°56