Synopsis

Ora, une femme séparée depuis peu de son mari Ilan, quitte son foyer de Jérusalem et fuit la nouvelle tant redoutée : la mort de son second fils, Ofer, qui, sur le point de terminer son service militaire, s’est porté volontaire pour « une opération d’envergure » de 28 jours dans une ville palestinienne.

Comme pour conjurer le sort, elle décide de s’absenter durant cette période : tant que les messagers de la mort ne la trouveront pas, son fils sera sauf.

La randonnée en Galilée qu’elle avait prévue avec Ofer, elle l’entreprend avec Avram, son amour de jeunesse, pour lui raconter son fils. Elle espère protéger son enfant par la trame des mots qui dessinent sa vie depuis son premier souffle, et lui éviter ainsi le dernier.

Année de parution française : 2011

Année de parution originale : 2010

Titre VO : Icha boharat mibsora

 

A l’automne dernier, de nombreuses émissions radio m’ont donné envie de lire ce livre. La lecture m’a pris 6 mois. Pourquoi autant de temps ? C’est un livre spécial, une aventure. Je ne l’ai lu qu’en ayant le temps (jamais entre deux tartines le matin). C’était à chaque fois un bout de voyage que je m’offrais.

La lecture peut s’avérer parfois difficile, pas à cause du style, mais parce que le récit suit vraiment le cours de la vie et des souvenirs : la randonnée se poursuit avec des aspects parfois monotone et un souvenir, une histoire surgit au milieu de la description d’un paysage.

L’histoire au premier abord semble très simple, quand on lit la quatrième de couverture. Elle se passe en Israël. Une mère, Ora, part en randonnée pour fuir l’annonce éventuelle de la mort de son fils, Ofer, qui s’est porté volontaire pour une nouvelle mission militaire. N’ayant personne avec qui partir, elle est séparée de son mari depuis peu, a des relations assez distante avec son autre fils, Adam, elle entraine de force son ami, ancien amant, Avram.

Très rapidement le lecteur comprend que le récit ne sera pas linéaire et empruntera les chemins tordus de la mémoire et des émotions d’une mère devant ses enfants, qui en grandissant lui échappe. Cette odyssée permet également à Ora de ramener peu à peu Avram à la vie, en lui racontant son fils, qui est Ofer. L’histoire d’Avram nous fait découvrir les horreurs de la guerre, le traumatisme de la séquestration et de la torture. Celle d’Ora nous fait appréhender la vie quotidienne en Israël et les tourments que peut rencontrer une mère et une épouse. Ce livre est d’une richesse infinie, c’est un millefeuille d’histoires : le récit à proprement parlé de l’histoire d’Ora, l’histoire du conflit israélo-palestinien, la vie quotidienne en Israël, la relation parent enfant (ou comment la mère doit faire face à l’individualité de son propre enfant qui peut être loin de son idéal).

Il est difficile de faire une synthèse rapide de ce livre et de se limiter à quelques mots pour en parler. Le mieux c’est de le lire et même si cela peut prendre du temps, jusqu’au bout. Laissez-vous emporter comme par un road movie.

En conclusion : à déguster lentement, ma note 9 sur 10