Les Apparences de Gillian Flynn

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Auteur : Gillian Flynn – Edition LGF, Le livre de poche policier – Parution : 02/10/13 – 687 pages – Prix : 8,60 €- Genre : thriller

Quatrième de couverture :

« À quoi penses-tu ? Comment te sens-tu ? Qui es-tu ? Que nous sommes-nous fait l’un à l’autre ? Qu’est-ce qui nous attend ? Autant de questions qui, je suppose, surplombent tous les mariages, tels des nuages menaçants. »

Amy, une jolie jeune femme au foyer, et son mari Nick, propriétaire d’un bar, forment, selon toutes apparences, un couple idéal. Ils ont quitté New York deux ans plus tôt pour emménager dans la petite ville des bords du Mississipi où Nick a grandi. Le jour de leur cinquième anniversaire de mariage, en rentrant du travail, Nick découvre dans leur maison un chaos indescriptible : meubles renversés, cadres aux murs brisés, et aucune trace de sa femme. Quelque chose de grave est arrivée. Après qu’il a appelé les forces de l’ordre pour signaler la disparition d’Amy, la situation prend une tournure inattendue. Chaque petit secret, lâcheté, trahison quotidienne de la vie d’un couple commence en effet à prendre, sous les yeux impitoyables de la police, une importance inattendue et Nick ne tarde pas à devenir un suspect idéal. Alors qu’il essaie désespérément, de son côté, de retrouver Amy, il découvre qu’elle aussi cachait beaucoup de choses à son conjoint, certaines sans gravité et d’autres plus inquiétantes. Si leur mariage n’était pas aussi parfait qu’il le paraissait, Nick est néanmoins encore loin de se douter à quel point leur couple soi-disant idéal n’était qu’une illusion.

 

J’avais très envie de lire ce nouveau titre de Gillian Flynn, après avoir dévoré ses deux premiers livres. Je l’avais donc déjà acheté quand je l’ai reçu du Livre de Poche. Quelle bonne surprise!

Mon ressenti :

Il ne faut pas se laisser déstabiliser par le début du livre. L’auteur nous y narre une vie de couple, avec ses hauts, ses bas et l’on peut commencer à s’impatienter. Cette vie est racontée tantôt du point de vue du mari , tantôt de celui de l’épouse. Le lecteur peut alors commencer à se poser des questions. En effet, ces récits divergent complètement. Une ambiance malsaine s’installe, une inquiétude sourde prend place et l’on comprend alors que ça va mal tourner. Reste à découvrir le comment du pourquoi. La disparition d’Amy n’est que le début de la descente aux enfers de Nick. Au programme, retournement de situation, découverte inattendue et fin imprévisible. Une fois les cent premières pages passées, je n’ai plus vu passer le temps et j’ai été happée par la lecture.

Quel plaisir de retrouver l’écriture de Gillian Flynn et quel style! L’auteur nous manipule, nous fait prendre partie pour le mari, puis pour la femme (mais en doutant), puis à nouveau  pour le mari… elle nous mène par le bout du nez et c’est formidable.

Les personnages de Nick et de sa sœur Margo sont attachants. Pas forcément des winners, ils tentent de mener leur barque à travers les aléas de la vie et ont ouvert un bar ensemble. Amy est totalement flippante et à de quoi vous donner des cauchemars, j’espère ne jamais rencontrer quelqu’un comme elle.

Au final, une lecture à qui il faut laisser le temps de démarrer, car elle vaut vraiment le coup. Un thriller prenant, stressant, palpitant!

  Mon choix de juin

Prix des Lecteurs 2014 du livre de poche polar : le résultat du mois de mai et la sélection de juin

Pour le troisièle mois de suite je suis en accord avec le reste des jurés.

En effet j’ai voté pour  Désordre de Penny Hancock et lejury aussi :

  • 68 votes pour Désordre  de Penny Hancock,
  • 31 votes pour Une balade dans la nuit de George Pelecanos,
  • 25 votes pour Flic ou caillera de Rachid Santaki.

Vous pouvez retrouver ma chronique ici et tous les avis des jurés .

 

Voici la sélection du mois de juin:

Désordre de Penny Hancock

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Auteur : Penny Hancock – Edition LGF, Le livre de poche policier – Parution : 02/04/2014 – 432 pages – Prix : 8,10€ – Genre : policier, thriller

Quatrième de couverture :

Sonia, la quarantaine, mène une vie confortable solitaire dans sa jolie maison des bords de la Tamise. Greg, son mari, est souvent en déplacement. Kit, leur fille, est partie à l’université. Pourtant, alors que Greg la presse de le rejoindre, Sonia se sent incapable de quitter la maison où elle a grandi et où, adolescente, elle a connu les émois les plus purs.

Lorsque Jez, 15 ans, le neveu de son amie Helen, frappe à sa porte pour lui emprunter un disque, Sonia décide de ne plus le laisser partir. Prise d’une pulson inexplicable, et obsédéee par sa jeunesse, elle va le séquestrer. La police, alertée par Hélène, se lance alors dans une enquête qui prend vite un tour inattendu.

 

Mon ressenti :

On pourrait croire que la quatrième de couverture nous donne toute l’intrigue et que l’on n’apprendra rien de plus du roman. Certes cela indique que Sonia va séquestrer Jez, mais cela se produit très rapidement au début du livre. Alors rassurez-vous, cette présentation ne gâche pas la lecture. Ce que le lecteur découvre c’est la longue plongée dans la folie de cette femme bien sous tout rapport. Très rapidement son comportement devient irrattrapable, elle commence par saouler cet adolescent, puis elle l’endort avec des médicaments et très rapidement l’enferme. Plus le temps passe, plus son passé refait surface, ses aventures avec Thomas, et finit par se fondre avec la réalité. J’ai été prise dans ce naufrage psychologique et une sorte de tension dramatique a habité ma lecture jusqu’à la fin, celle-ci étant incertaine jusqu’à la dernière ligne.  

Je n’aurai jamais cru que c’était un premier roman si je ne l’avais pas lu, Penny Hancock maniant avec brio les ficelles du thriller. Son écriture est tout en finesse et fait apparaître presque avec légèreté des horreurs. Le choix narratif est surprenant. Souvent dans les histoires d’enlèvement, le récit relate les faits soit du côté de la police, soit du côté des proches du disparu, là durant presque tout le récit l’histoire est narrée par la kidnappeuse, ce qui donne un point de vue étrange. 

Le personnage de Sonia est vraiment intrigant. Elle n’est pas décrite comme étant folle et j’ai eu envie de savoir ce qui lui arrivait, ce qui l’avait conduit à cet état. Mais nous ne le saurons jamais, nous ne pouvons que deviner. Un autre personnage omniprésent de ce récit, est la Tamise. Oui j’ai bien dit personnage. Elle est tellement présente, avec ses humeurs, sa place dans la vie de Sonia, qu’elle en devient un personnage fascinant du récit.

Au final, j’ai trouvé cette lecture très étonnante. L’écriture est tout en finesse et plusieurs jours après avoir refermé le livre, je pense toujours à cette histoire et à son personnage principal Sonia, cherchant à deviner les détails qui auraient pu m’échapper.

Tout ira bien Salomé… de Renaud Blondel (OCDC 2014)

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Auteur : Renaud Blondel – Edition : Calepin – Parution : 30/11/13 – 186 pages – Prix : 6,90 €- Genre : policier

Quatrième de couverture :

Matthias n’a plus le temps…
Du haut de ses cinq ans, sa fille Salomé lutte contre une pathologie génétique grave.
Une transplantation pourrait la sauver, mais le greffon n’arrive pas. Désormais, le pronostic vital est engagé à très court terme.

Le hasard d’une rencontre ouvre alors de nouveaux horizons et redonne espoir à ce père attentif. Pour Salomé renaît peut-être enfin un avenir… mais en terre inconnue et au prix d’un impensable dilemme.

 

11/16  4/4 

Mon ressenti :

Je  ne savais pas à quoi m’attendre en attaquant ce livre, la quatrième de couverture laissait la place à de très nombreux scénarii. Et j’ai été très agréablement surprise. L’histoire de cet homme qui veut tout faire pour sauver la vie de sa fille est tout à fait crédible. L’auteur ajouter par petite touche les éléments qui vont faire sa vie basculer. Au début du livre le lecteur découvre la vie de Mathias père de Salomé, veuf, qui tente de s’en sortir dans la vie de tous les jours avec sa petite fille Salomé. Celle-ci a besoin d’une greffe de toute urgence, mais elle ne vient pas. On comprend la douleur de ce père et l’on peut se poser la question : que ferais-je dans cette situation ? Je pense que moi aussi, je serais prête à tout pour sauver mon enfant. Mathias se retrouve embarqué dans une histoire assez improbable, mais on peut le comprendre entre la fatigue, le désespoir, le chronomètre qui tourne et cet ami providentiel qui apparaît comme une béquille dans cette vie qui trébuche. La situation va déraper, sur ce point, pas de surprise, le lecteur, lucide, le voit arriver mais pas ce père au bout du rouleau. Le suspens reste entier, cependant, jusqu’à la fin. Que va-t-il se passer? Que vont-ils devenir ? Et je n’en dirais pas plus pour préserver la découverte de cette histoire. Je préciserais juste que cette fin m’a plu, pour une fois le monde tourne dans le bon sens.

Toute l’intrigue est vraiment bien menée et l’histoire est finement déroulée. C’est ce qui fait la vrai force de ce livre, rendre cette histoire probable. Il est également très bien écrit ce qui ne gâche rien.

Il est facile de s’attacher à cette petite fille malade, mais très courageuse. D’autant plus que l’auteur ne tombe jamais dans une espèce de pathos larmoyant. Mathias est également attachant même si on a envie de le secouer pour lui dire : non ne fait pas ça! tu dois bien te rendre compte que ce n’est pas possible!!! Il m’a donc bien énervé.

Au final, j’ai beaucoup apprécié cette histoire, un bon thriller qui m’a maintenu en haleine jusqu’au bout, qui m’a fait stresser, m’énerver, mais heureusement qui ne m’a pas fait déprimer comme peuvent le faire des livres où intervient la maladie. Alors n’ayez pas peur !

Ce que cache ton nom de Clara Sanchez

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Auteur : Clara Sanchez  – Edition LGF, Le livre de poche policier – Parution : 29/01/2014 – 475 pages – Prix : 7,60€ – Genre : policier

 Quatrième de couverture :

Sandra, une jeune femme d’une trentaine d’années, a décidé de venir s’installer dans un village isolé de la côte est espagnole. Un peu paumée, Sandra – qui vient de quitter un emploi qu’elle détestait et un homme qu’elle n’aimait pas mais dont elle attend un enfant – ne sait pas quoi faire de sa vie. Alors qu’elle passe de longues heures sur la plage, perdue dans ses pensées, Sandra fait la connaissance des Christensen, un couple d’octogénaires norvégiens installés dans le village depuis des années. Rapidement, le lien qui unie Sandra à ce couple devient plus qu’une simple amitié. Ils la prennent sous leurs ailes, décident de l’aider et la traitent comme la petite-fille qu’ils n’ont jamais eue. Mais un vieil homme tout juste débarqué d’Argentine, Julian, va venir perturber cette union fragile. Il révèle en effet à Sandra qu’il est un survivant du camp de Mauthausen, et que les Christensen ne sont ceux qu’ils prétendent être. Donnant au départ que peu de crédit à l’histoire de Julian, Sandra, étudiant les allées et venues de Karin et Fredrik et considérant leurs silences, finit tout de même par considérer le couple de Norvégiens sous un nouveau jour. Mais elle ne réalise pas encore que la fin de son innocence met sa vie en danger.

 

Mon ressenti :

L’auteur prend son temps pour installer histoire, présenter les différents protagonistes. Aussi j’ai eu un peu de mal à accrocher au début de la lecture. Passé une centaine de pages, je ne les ai plus comptées et j’e n’ai plus lâché mon livre tant qu’il n’était pas fini. Le suspens me tenait en haleine. Sandra avait alors découvert qui était les Christensen et travaillait avec Julian, ancien déporté, à les démasquer. Malheureusement la fin ne m’a pas convaincue. Un peu trop rapide, elle ne résout rien. Les méchants ne sont pas punis comme on le souhaiterait.

Cette fin, qui m’a laissé insatisfaite, révèle peut-être le plus, la qualité d’écriture de Clara Sanchez. En n’écrivant pas un happy end caricatural où « les gentils gagnent et les méchants sont punis », elle ancre son récit dans la réalité, dans le probable. Son ton est toujours juste et ne tombe jamais dans de la dénonciation basique des nazis. Elle dépeint avec justesse le mal au quotidien.

« Avant de connaître Karin, il ne me serait jamais venu à l’esprit que le mal prétend toujours faire le bien. Karin affectait toujours de faire le bien, et avait fait de même lorsqu’elle avait tué ou aidé des innocents. Le mal ne sait pas qu’il est le mal, tant que quelqu’un ne lui arrache pas le masque du bien. »

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Julian. Cet ancien déporté a traqué toute sa vie des « anciens » nazis. A l’aube de sa mort, il n’arrive pas à abandonner cette traque. C’est le personnage le plus humain du récit. Il est resté marqué par son internement et n’a jamais réussi à être totalement heureux. Sandra , elle, suit le mouvement. Elle est bien contente de se lier avec les Christensen au départ, pensant secrètement pouvoir devenir leur héritière. Son comportement est guidé par un intérêt très basique : l’argent. Son personnage m’a donc moins plu.

Au final, après un début laborieux je me suis passionnée pour l’aventure et les risques encourus par les héros. L’effet thriller a donc bien fonctionné, malgré une fin un peu décevante.