Quatrième de couverture :

La canicule enflamme les nuits bordelaises. Une bande de camés dévaste un supermarché. Et tandis que l’on repêche des cadavres exsangues dans la Garonne, des filles perdues poussent leur dernier soupir sur le son du Bathory, nouveau repaire de la faune nocturne. Chargé d’enquêter sur ces événements, le lieutenant Baron suit la trace de tueurs dégénérés avides de sexe, de drogue et de rock’n’roll, bien décidés à saigner la cité girondine.
Vampires… Le mot, absurde, échauffe les esprits, sans que personne n’ose encore le prononcer. Et alors que l’investigation piétine, Lily, la propre fille de Baron, s’entiche de l’inquiétant Damian, pensant trouver dans cette passion toxique un remède à son mal-être.

 

Les chroniques publiées sur  ce lvire m’intriguaient beaucoup. Lors des Imaginales Joyeux Drille m’a convaincue d’acheter ce livre et la discussion avec l’auteur a confirmé ce choix. Un des objectifs de Morgane Caussarieu est d’aller à l’encontre des héros de bit-lit, gentils vampires tout propres et charmants. Âme sensible s’abstenir.

 

Mon ressenti :

Pas de doute, ça va être gore et décalé, le ton est posé dès le prologue quand une vampire boulotte un bébé. Et cela ne va pas s’arranger durant l’histoire : drogue, viol, scène sado-masochiste … Mais le décor ne fait pas tout, il y a une véritable histoire policière bien construite avec une intrigue et des révélations. Il y a aussi l’histoire d’une adolescente, sa façon d’affronter la vie et les traumatismes de son existence. Je ne me suis donc pas ennuyée, me demandant à chaque page ce qu’allait encore nous sortir l’auteur et ce que les différents protagonistes allaient devenir.

Une ambiance cradingue, ça peut m’amuser un temps, mais pas tout un roman. Heureusement l’écriture de Morgane Caussarieu transcende le milieu glauque et interlope, où se déroule l’histoire. Les scènes décrites peuvent être trash, l’écriture n’est jamais vulgaire. Elle sait trouver les mots pour parler d’horreurs bien réelles comme l’inceste, dans sa réalité crue.

Comment ne pas se prendre d’affection pour Lily, adolescente paumée, qui essaye de survivre parmi les humains, qui peuvent s’avérer aussi monstrueux que les vampires. Les signes d’agressivité, qu’elle donne au monde extérieur, ne sont que des tentatives désespérées de se protéger. Du côté obscur, des crocs, il y a Damian. On peut facilement imaginer qu’il pourrait changer, passer du côté bienveillant. Morgane Caussarieu nous laisse un peu d’espoir avec lui. Ce n’est pas le cas avec Gabriel, qui est pervers, manipulateur. Ce côté pervers est renforcé par le fait que ce vampire habite le corps d’un enfant. Ce sont les principaux personnages qui m’ont marquée, mais il y en a d’autres, des humains cassés et abîmés par la vie et des vampires monstrueux.

Rien ne sera épargné au lecteur, mais pour moi le plus dur est tout ce qui arrive à Lily. Son histoire est injuste jusqu’au bout. Alors je ne dirais pas que j’ai des passages préférés dans ce livre, mais des passages que je trouve pires que les autres.

Ce qui m’a le plus plu dans ce livre est ce côté décalé, sorte d’ovni dans les parutions actuelles qui traitent de vampire. Je m’attendais presque à pire (mais que serait le pire?), cependant je pense qu’il peut gêner certains lecteurs. Il y a plusieurs niveau de lecture, qui sont intéressants au delà de l’histoire de vampire, Morgane Caussarieu nous interroge, qui sont les monstres ?

A note : la couverture a été réalisée par Bastien Lecouffe-Deharme.

 

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