Créatures : anthologie 2018 des Imaginales

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Sous la direction de Stéphanie Nicot  – Les auteurs : Claire & Robert Belmas, Fabien Cerutti, Jean-Laurent Del Socorro, Jean-Claude Dunyach, Estelle Faye, Fabien Fernandez, Olivier Gechter, Anthelme Hauchecorne, Gabriel Katz, Helene Larbaigt, Patrick Moran, Adrien Tomas, Jean-Louis Trudel, Elisabeth Vonarburg – Illustration : John Howe -Editions  Mnémos- Parution :  07/06/2018 – 281 pages – Prix : 20€– Genre : fantastique, fantasy, science-fiction, nouvelles

Quatrième de couverture :

Golem aux multiples visages (L’Homme d’argile) ou intelligence artificielle en quête de soi (La Machine différente), FFI de 1944 confrontés à des créatures lovecraftiennes (Le Nid de la Sphinge) ou soldat du futur étrangement lié à ceux qu’il a combattus (Casser la coquille), alcoolique au bout du rouleau re-boosté par une fée (Une petite fleur) ou colonie humaine résistant aux extraterrestres (La Traductrice et les monstres), les récits proposés par les quatorze auteurs de l’anthologie des Imaginales 2018 soulignent qu’une créature peut en cacher une autre (En commençant par la faim). Entre lieu étrange (Pied d’ombre) et futur inquiétant (Desdemona), univers parallèles (Les Portes du monde) et île mythique (Légende du premier monde), mais aussi Dr Jekyll et Mr Hyde (La Sixième victime), Créatures nous rappelle également, par-delà la diversité des thèmes abordés, que les dieux aveuglent ceux qu’ils veulent perdre (Les Rêves de Venn Colomax). Elle a tes yeux, affirme pour sa part le narrateur d’Estelle Faye, évoquant un amour qui résiste à la mort, pour s’interroger au final sur ce qui définit l’humain – et donne sens à nos vies.

Mon avis :

Voici le retour de la lecture commune post Imaginales ! Cette fois-ci nous l’avons démarrée très rapidement au mois de juin, avec mon acolyte de lecture commune de nouvelles, j’ai nommé Blackwolf. Nous avons été sérieux, pas trop de digression pour parler de bière et d’autres sujets, ce qui est plutôt bon signe concernant l’anthologie.  La couverture reprend l’affiche des Imaginales, que j’ai trouvé très réussie. Un travail signé John Howe, rien que ça.

  • La Machine différente de Jean-Laurent Del Socorro

L’auteur va chercher son inspiration dans une histoire existante, celle d’Ada Lovelace. Celle-ci, avec deux autres scientifiques, a créé une machine qui s’avère intelligente. Ou commence et ou s’arrête la conscience, l’humanité ? Après un début un peu rapide et caricatural, l’auteur fini la nouvelle avec beaucoup de poésie.

  • En commençant par la faim de Anthelme Hauchecorne

J’ai eu le plaisir de retrouver l’univers si particulier de l’auteur dans cette nouvelle. Cette fois-ci on s’approche de l’horreur, avec une jeune fille innocente au départ, qui a un bien drôle d’ami à la fin… Les personnages sont intéressants et j’ai beaucoup apprécié les deux nones (surtout sœur dodue), qui aident la jeune fille a retrouvé son foyer. Le texte est, de plus, très bien écrit.

  • Le Nid de la Sphinge de Claire & Robert Belmas

Bienvenue dans la 4ème dimension, où chez Xfiles. L’histoire se passe durant la 2ème guerre mondial, d’étranges événement se produisent et les héros se retrouvent dans un village qui semble être dans une autre dimension. Le récit est vraiment prenant malgré quelques passages un peu embrouillés. Une nouvelle qui m’a bien accrochée.

  • Les Rêves de Venn Colomax de Patrick Moran

J’ai peiné à la lecture de cette nouvelle. On suit un érudit qui cherche on ne sait quoi et qui finit par trouver quelque chose d’autre, comme une blague que l’on fait traîner pour arriver à une chute, qui nous laisse interloqué.

  • Une chance sur 6 de Gabriel Katz

Le Dr Jekyll et Jack l’éventreur en plein far-west, il y a de quoi faire. Un homme à la poursuite du meurtrier de sa femme. Mais qui est le véritable monstre ? L’univers est bien construit, c’est rythmé. Une nouvelle qui se suffit à elle-même, bien menée et entraînante.

  • L’Homme d’argile de Adrien Tomas

On retrouve, ici aussi, un classique des monstres, le Golem de Prague. L’auteur va nous le présenter à travers les âges et les pays. Malheureusement je n’ai pas accroché à ce voyage qui manquait d’une intrigue.

  • Les Portes du monde de Elisabeth Vonarburg

En peu de mots, l’auteur nous immerge dans un univers très riche. On a d’ailleurs envie que l’histoire continue tant elle est passionnante. Que va devenir cet enfant, qui a des capacités hors du commun et qui a été sélectionnée pour aller suivre une formation réservée à l’élite de sa planète ? Ce texte ouvre avec subtilité le débat sur la machine, le droit de vivre, l’esclavage…  Il m’a vraiment donné envie de lire l’auteure.

  • Légende du premier monde de Fabien Cerutti

L’auteur revient dans le monde du Batard de Kosigan, mais bien longtemps avant les aventures de celui-ci. J’ai été un peu déçue par ma lecture. Autant j’ai adoré L’ombre du pouvoir, autant cette nouvelle, qui explique la création des elfes, m’a laissé indifférente.

  • Une petite fleur de Olivier Gechter

L’auteur nous offre une nouvelle feel good avec une fleur fée qui vient sauver un homme de la dépression. Ça fait du bien de temps en temps, une histoire qui finit bien. Et la créature vous me direz ? Ici elle est plus intime, c’est le monstre qui peut tous nous dévorer.

  • Pied d’ombre Hélène Larbaigt

Une nouvelle sans doute assez personnelle pour l’auteur, mais qui peut s’avérer hermétique pour le lecteur. On retrouve la thématique des fées qu’elle affectionne, son style qui fait penser au roman gothique. Mais ici ça ne prend pas bien.

  • Desdemona de Fabien Fernandez

Pour sauver l’humanité, un homme cherche à retrouver un vaisseau spatial. Un début assez classique dans le genre space opera, mais une fin qui manque de cohérence. Le message est un peu lourd, il faut tuer les humains ils sont mauvais. Okay mais encore ? Je suis clairement passée à côté de la fin de cette nouvelle.

  • Casser la coquille de Jean-Claude Dunyach

L’humanité est envahie, les derniers humains tentent de lutter au sein de factions rebelles, contre l’envahisseur. Dit comme ça, ça fait super sérieux. Mais voilà, les envahisseurs ressemblent à des sortes d’œufs géants qui phagocytent les humains, les descriptions ont toujours un deuxième niveau de lecture assez olé olé… alors on aime ou pas. Personnellement j’ai apprécié ces envahisseurs, mais j’ai moins accroché aux allusions.

  • La Traductrice et les monstres de Jean-Louis Trudel

Une nouvelle complexe et très surprenante. Pour une fois ce sont les humains qui sont présentés en tant qu’envahisseurs et leur invasion a raté. Jusqu’où vont-ils aller pour s’adapter aux habitants de la planète ? (qui sont plus proches du poulpe que de l’humain). Jusqu’à la manipulation génétique. Une nouvelle qui nous interroge sur de nombreux points et sur Qui sont les monstres ?

  • Elle a tes yeux d’Estelle Faye

Une nouvelle bien construite et bien menée. Cette fois-ci l’auteure s’attaque à la SF tout en gardant l’ambiance si particulière de ses précédents récits. Un homme part en quête des pièces qui constituaient sa compagne. De la poésie dans l’espace et beaucoup d’amour.

 

Un très bon cru cette année pour l’anthologie des Imaginales. Plusieurs textes m’ont vraiment plu voir toucher et il n’y avait rien de vraiment mauvais, la majorité oscillant entre moyen et très bon. Je sors de ma lecture commune ravie. Les textes de nos amis Québécois se démarquent particulièrement.

L’avis de mon partner in crime.

 

D’autres avis chez : Au pays des caves Troll

8 réflexions sur « Créatures : anthologie 2018 des Imaginales »

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