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Anthologie dirigée par : Jean-Claude Vantroyen – Illustration : Hélène Larbaigt – Edition Mnémos – Parution : 01/06/16 – 288 pages – Prix : € – Genre : nouvelles
Auteurs : Paul Beorn, Pierre Bordage, Charlotte Bousquet, Fabien Cerutti, Lionel Davoust, Jean-Claude Dunyach et Mike Resnick, Estelle Faye, Pierre Gaulon, Gabriel Katz, Nabil Ouali, Benoît Renneson, Adrien Tomas, Cindy Van Wilder
Quatrième de couverture :
Le thème de l’anthologie des Imaginales 2016 ose le face à face entre deux personnages archétypaux provenant de mondes différents. La fée, figure principale de la rêverie médiévale, du fantastique, de la fantasy, et l’automate, un produit de la culture quasi industrielle, de la pensée scientifique, de la science-fiction. Deux univers qui s’opposent sans doute, mais dont la rencontre est propice à l’imagination et fait jaillir des étincelles. Cette anthologie va vous étonner et vous passionner.
Mon avis :
Voici venu le temps de la traditionnelle lecture commune autour de l’anthologie des Imaginales et cette année notre petit groupe compte cinq personnes. Cela demande un peu d’organisation, mais quel bonheur de discuter le soir même de nos lectures de la journée! (entre autres).
Un mot sur la couverture, que je trouve magnifique (normal c’est une œuvre de Hélène Larbaigt). Cette année elle est en plus en lien avec l’affiche des Imaginales et c’est une très bonne idée.
- Préface de Jean-Claude Vantroyen
Nous découvrons un nouvel anthologiste cette année. La préface est surtout l’occasion de faire un peu connaissance avec lui. Il nous glisse au passage deux trois mots sur les automates et les fées.
- Smoke and mirrors d’Estelle Faye
Une ambiance mystérieuse, des références au cinéma, des héros amochés… on retrouve bien la plume d’Estelle Faye pour une nouvelle étrange. On voit la société évoluer et les fées se faire déposséder de leur pouvoir de bénédiction/malédiction de manière surprenante. Le merveilleux fait peu à peu place au pragmatisme pour le meilleur et pour le pire.
- Le rouet noir de Charlotte Bousquet
Une écriture magnifique pour une histoire qui malheureusement ne m’a pas portée. Le début et l’univers m’ont beaucoup plu, puis j’ai trouvé qu’il y avait quelques longueurs et que la fin était assez abrupte. Elle est décevante par rapport à tout ce qui est développé.
- Le crépuscule et l’aube de Fabien Cerutti
Le récit est très bien maîtrisé et l’histoire entraînante. La nouvelle se déroule dans l’univers des livres de Fabien Cerutti. Je ne les ai pas lus, mais cela ne m’a pas du tout gêné. L’auteur arrive à développer un univers complet très rapidement. J’ai beaucoup apprécié la relation surprenante entre l’automate et les fées. Les personnages sont percutants. Un texte qui m’a vraiment donné envie de découvrir les romans de Fabien Cerutti.
- Le comte et l’horloger de Benoît Renneson
Un texte assez classique, sans grande surprise. Les personnages, l’histoire sous forme de conte, sont plutôt simplistes.
- L’énergie du désespoir de Adrien Tomas
Un très bon moment de lecture avec cette histoire très bien menée. En peu de pages, l’auteur développe un univers complet. Le rythme est enlevé, les personnages ont du caractère (notamment la chasseuse, qui m’a beaucoup plu). Les réflexions de l’automate sont également savoureuses. Enfin le lien entre les fées et les automates est très intéressant.
- L’étalon de Paul Beorn
Une très bonne idée de départ (je n’en dit pas plus pour ne pas vous spoiler), une écriture agréable et un point de vue qui change pour une fois sur l’évolution des hommes par rapport aux fées. Un texte sympathique, mais avec un ou deux raccourcis.
- Magie de Noël de Gabriel Katz
Ambiance… un Paris plutôt dark, un peu post-apocalyptique, des quartiers fermés, des produits interdits… Tout pour me plaire, mais quelques points auraient pu être un peu plus développés. Ce qui a donné lieu à de longs débats sur la durée de vies des automates, l’arrivée de la police etc.
- Al’Ankabüt de Nabil Ouali
J’ai retrouvé avec plaisir l’écriture très poétique de Nabil Ouali. Le choix du contexte est très intéressant : un pays en pleine guerre qui n’est pas sans faire penser à la Palestine, la Syrie… avec un message sur la beauté et l’art en temps de guerre, qui fait réfléchir. Par contre j’ai trouvé quelques incohérences concernant le personnage principale. Cette enfant se comporte comme une enfant très jeune, parfois comme un adulte, c’est assez déstabilisant. Le lien avec le thème n’est pas des plus évident.
- Le tour de Vanderville de Pierre Gaulon
Un début de nouvelle très prenant et intéressant, avec une ambiance un peu freak show. Malheureusement cela ne dure qu’au début et l’auteur retombe très vite dans un récit très classique avec une fin trop gentille.
- AuTOMate de Pierre Bordage
Une nouvelle qui m’a laissée perplexe, avec un début de texte qui m’a mis très mal à l’aise. L’idée de comparer des hommes à des automates est intéressante, mais le texte est bourré de clichés et les ficelles bien trop grosses.
- Son dernier coup d’échecs de Jean-Claude Dunyach et Mike Resnick
Une histoire très riche, un récit bien construit, une fin intelligente… une bonne nouvelle pour synthétiser ! Pour vous donner envie de la lire, imaginez un conflit interstellaire qui se termine par une partie d’échec avec des limaces extraterrestres ! Si vous souhaitez plus de profondeur, il y a aussi toute la construction du robot joueur d’échec, mais chut ! Je n’en dis pas plus.
- Tsimoka de Cindy Van Wilder
Une nouvelle qui colle parfaitement au thème, sans lourdeur. Elle se déroule dans l’univers des Outrepasseurs, mais si vous n’avez pas lu les livres cela ne gêne absolument pas la compréhension. Le texte est très bien construit et l’on retrouve la patte de l’auteur. L’histoire entre les deux héroïnes est très bien menée. Une lecture très agréable.
- Le plateau des chimères de Lionel Davoust
J’ai mis un peu de temps pour rentrer dans la nouvelle, mais dès l’échange du « combattant » avec « l’entité » j’ai été intéressée par la joute verbal. Peu habituée à l’univers d’Evanégyre, je n’ai pas du tout vu venir la chute contrairement à certains. Un texte très bien construit.
Pour conclure : Une lecture comme un grand huit avec quelques très bons hauts, mais aussi des bas. Un bilan mitigé pour cette septième anthologie des Imaginales. L’art de la nouvelle est décidément bien difficile. Je retiens les très bons textes de : Estelle Faye, Fabien Cerutti, Jean-Claude Dunyach & Mike Resnick, Adrien Tomas, Cindy Van wilder et Lionel Davoust.
Les avis de mes camarades de lecture commune : Blackwolf, Rose, Snow et Ptitetrolle.
D’autres avis chez : Boudicca…
Les années précédentes : Trolls & Licornes, Bardes et Sirènes, Elfes et Assassins.