Le requiem de Lieunoir de Fabrice Colin (OCDC 2014)

Quatrième de couverture :

— Je vous écoute madame, l’invité-je.
— C’est-à-dire que ce n’est pas facile à dire…
— Ne vous inquiétez pas, madame, des affaires d’adultère, on en gère plusieurs par mois, alors, soyez à l’aise.
— Vous n’y êtes pas du tout, me coupa-t-elle, l’air offusqué. En fait, si je viens vous voir aujourd’hui, c’est pour une affaire bien plus importante.
— C’est-à-dire ?
— Voilà… Je voudrais que vous retrouviez ma fille. Elle a disparu depuis trois jours.?

Le détective à l’humour décalé se lance à la recherche de la demoiselle disparue, malgré les déconvenues et les gueules de bois.

 

Remarque : Ne pas confondre l’auteur qui publie son premier roman avec un homonyme célèbre et plus prolixe.

 1ère lecture

Mon ressenti :

Dès le début l’auteur plante le décor et nous plonge dans l’ambiance en présentant la victime, son réveil dans un lieu inconnu. L’auteur a réussi à attiser ma curiosité. Ensuite il nous présente le personnage vedette, le détective privé Lieunoir. L’univers a tout du polar des plus classique avec le privé qui picole, ses liens avec la police, les filatures ect. Pour finir l’histoire l’auteur ne tombe pas dans la facilité et c’est louable, mais si un happy end de temps en temps ne fait pas de mal.

C’est le style qui m’a beaucoup plus. Le lecteur retrouve ses marques dans ce genre d’univers sans soucis et l’auteur nous le dépeint à merveilles. Par contre j’ai un peu décroché quand l’auteur se met à parler au lecteur mais en mélangeant en fait la parole du détective à celle de l’auteur lui-même. J’ai trouvé qu’à partir de ce moment là, l’écriture marchait un peu moins bien et qu’il y avait un mélange des genres pas forcément heureux.

Je me suis prise d’affection pour l’équipe de Lieunoir. Entre le privé adepte de jazz et de whisky, la secrétaire punk et son ami geek, comment ne pas succomber ? 

Au final une lecture très agréable, un bon petit polar avec quelques passages que j’ai moins apprécié vers la fin.

Improbable destin de Andrée MAURIN (OCDC 2014)

Quatrième de couverture : 

Dans ce roman, Andrée Maurin décrypte avec justesse l’évolution du sentiment amoureux entre les deux personnages qui succombent à un véritable coup de foudre dès leur première rencontre

Jeanne, la trentaine passée, divorcée depuis quelques années d’un mari ombrageux et jaloux, partage son temps entre son métier de professeur, son chat, qu’elle a recueilli la nuit même de sa rencontre avec Jean, et son journal intime ; c’est à ces deux derniers qu’elle confie ses états d’âme.

Jean, marié à Eléonore, bien plus âgée que lui, est conscient qu’il doit tout à sa femme ; il se débat entre la passion qu’il éprouve pour Jeanne et ses scrupules, sa dette morale envers Eléonore qui l’a accueilli chez elle avec ses deux petits garçons, à la mort de Cécile, sa première femme. A essayer de refouler cet amour qu’il se refuse, il tombe dans une dépression dont rien ne peut le distraire.

Après une année d’attente et de désespoir, un Improbable destin les remet en présence : Jean et Jeanne se retrouvent au cours d’une soirée littéraire et sont emportés malgré eux dans une relation passionnée

 1ère lecture

Mon ressenti (attention avec des gros spoilers) :

Le début du livre présente immédiatement le thème principal du livre, à savoir l’amour de Jeanne pour Jean, qui est marié. Même si la romance n’est pas mon genre de prédilection, je me suis attachée à être objective. Habituellement mes avis sont plutôt subjectifs, mais là pour un genre que je n’affectionne pas particulièrement il me fallait prendre de la distance.  Celle-ci n’aura pas suffit pour que j’apprécie ma lecture. La première moitié du livre alterne entre texte et vers en alexandrin. Les vacances de Jeanne chez sa sœur offrent une digression sur le couple de sa soeur qui bat de l’aile, avec des commentaires du genre si on veut on peut, quand le mari change de point de vue et se met à « aimer sa vie ». Autant vous dire que je n’aime pas trop ces leçons sur la vie… Je casse le suspens, Jean trompe sa femme pour Jeanne, mais en gros l’auteur nous explique que c’est de la faute de son épouse, la méchante de l’histoire… Histoire de se débarrasser de celle-ci et que Jean n’ai pas à affronter sa culpabilité, elle meurt à la fin du livre après avoir essayer de l’assassiner, ça résout tout une bonne vieille mort. Ah! J’oubliais pour pimenter le tout, le paranormal s’invite vers la fin du livre avec de la communication télépathique entre Jeanne et Jean, qui est  dans le coma. Là je me suis vraiment demandé ce que ça venait faire là.

L’auteur écrit certes dans un très bon français. Ce que j’ai trouvé bizarre, est, que j’avais l’impression d’être dans un reportage avec des descriptions très froides du genre « Jeanne vit dans un appartement à tel étage rue machin » pour un peu avec le nombre de m² et de fenêtres. On a le droit à des pedigrees pour les personnages, mais sans qu’il y ait d’émotions qui passent. En lisant j’avais l’impression d’entendre une voie off d’envoyé spécial. Les émotions des deux héros sont très détaillées, par contre quand les fils de Jean perdent leur mère adoptive et que leur père a disparu, une seule ligne indique qu’ils sont désemparés, un peu léger quand même.

Le héros s’extasie entre autre en recevant des vers de son aimée, d’une manière générale j ‘ai trouvé ses réactions  peu crédibles. J’ai dû mal à imaginer les hommes d’aujourd’hui parler de « mon aimée ». Cela ressemble plus à du vocabulaire du 19ème siècle. L’héroïne est présentée comme une femme parfaite. Toutes ses réactions, ses commentaires sont les bons, tombent à point, mais la perfection ça n’existe pas. Je n’ai pas non plus apprécié les raccourcis du genre, Jeanne étant une littéraire est rêveuse, son amie plus scientifique est forcément cartésienne, ici encore des raccourcis un peu faciles.

Au final je n’ai pas du tout apprécié cette lecture, que j’ai trouvé ennuyeuse au début, puis incohérente. Je n’ai accroché ni à l’histoire ni au style. 

Opération coup de coeur pour auteurs peu médiatisés

Vous vous rappelez peut-être qu’en 2013 j’avais participé à l’opération Coup de coeur pour auteurs peu médiatisés. Le gagnant restera d’ailleurs affiché sur ma page jusque mi 2014, il s’agit du tome 1 du Puits des mémoires de Gabriel  Katz. Il n’était pas prévu que je reparte pour l’édition 2014, mais le hasard a fait que j’ai ressigné. Un petit clic sur la bannière et vous irez vers le blog dédié à l’évènement.

La phase de présélections des livres qui seront lus est terminée. Et ce n’est pas 12 livres qui ont été retenus mais 16!!! (merci l’égalité).

Voici les sélectionnés :

 

 

                                           

 

                               

J’en avais choisi 6 sur les 16, j’ai l’impression qu’il va y avoir beaucoup de romance. Je verrais ce que ça donne à la lecture. Mes avis à venir au fur et à mesure et jusq’au 31 août 2014.

Opération Coups de cœur pour auteurs peu médiatisés : fin de l’édition 2013 et palmarès

 

 

Petit flash-back : en juillet 2012 je m’inscrivais pour être jury de cette opération dont le but est de » donner un coup de pouce aux jeunes auteurs et de faire découvrir, à travers la toile, ces petites pépites littéraires peu connu du grand public ».

En août j’apprenais que j’étais sélectionnée comme juré.

En septembre je rendais ma préselection parmi tous les ouvrages présentés. il y avait déjà dans ma liste le livre d’un mystérieux inconnu Gabriel Katz dont on n’entendait pas encore parler.

En octobre la liste des sélectionnées étaient annoncée, Yukarie et Ptitebelge démarrait les envois de livre et je rendais ma première chronique le 18 octobre.

Depuis j’ai lu les 7 autres titres retenus, rendu mon classement fin mai.

Et le 15 juin nous avons enfin eu la réponse à :

Le grands gagnant est Gabriel Katz pour le tome 1 du Puits des mémoires, la traque (depuis il a « juste » obtenu le Prix Imaginales 2013, roman francophone).

A la seconde place
Pourquoi les Gentils ne se feront plus avoir de J-Heska

A la troisieme place:

Pas ce soir de Charline Quarré et Eclat de rêve de Maïwenn Soler (égalité)
 
Une belle aventure, avec de belles découvertes!
Retrouvez toutes le chroniques et le classement en détail sur le blog de l’opération (il suffit de cliquer sur la bannière en haut du message).

La zygène de la filipendule de Ricardo Salvador dans le cadre de coups de cœur pour auteur peu médiatisé

Quatrième de couverture :

Dans l’enceinte d’un zoo en faillite voué à une reconversion en centre de loisirs, un des repreneurs chargés de fermer le site est retrouvé assassiné. Un commissaire – qui souffre d’une homonymie fâcheuse avec un célèbre policier belge – mène l’enquête, aidé en cela par un médecin légiste déjanté et un inspecteur aussi dévoué qu’inefficace. L’autopsie aboutit à un premier constat improbable : c’est un éléphant qui aurait fait le coup ! Ou un ours… ou peut-être bien les deux ? Mais ce n’est qu’un début, un second cadavre fait bientôt son apparition, puis un troisième… Dans cette jungle urbaine, tout le monde se retrouve dans le collimateur du commissaire : Nestor, le soigneur du zoo, son frère Pollux, bohème notoire et joueur endetté, le directeur du zoo idéaliste alcoolo, l’ambitieux sous-directeur, les membres du conseil d’administration, Joséphine la femme de service, sorcière à ses heures, et Ginette, la caissière, qui se prépare à une nouvelle invasion teutonne… Immergé dans un univers où les plus dangereux prédateurs ne sont pas forcément ceux que l’on croit, le policier patauge et l’enquête piétine. Ajoutez à cela des vautours rigolards, un orang-outan amateur d’équations différentielles, un lama psychopathe, un tigre végétarien, un couple de dendrobates, sans oublier la fameuse « zygène », et vous obtiendrez un roman dé-zoo-pilant…

 

Après avoir lu la quatrième de couverture j’avais très très envie de lire ce livre qui s’annonçait complètement loufoque (j’avais d’ailleurs voté pour qu’il soit retenu dans le cadre de l’opération coups de coeur pour auteur peu médiatisé).

Mon ressenti :

Le début du livre démarre très bien, un crime perpétré dans d’étranges circonstances, un cadre, le zoo, propice aux intrigues étranges, des idées farfelues et une sacrée dose d’humour de la part de l’auteur. Mais au bout de 200 pages, j’ai eu l’impression qu’il se répétait faisait durer, ou essayer de caser absolument toutes ses blagues. La lecture s’est donc avérée un peu pénible pendant plus de cent pages.En se rapprochant de la fin , l’intrigue a repris le dessus et j’ai finis le livre avec plaisir.

Le texte est bien écrit et est très riche en vocabulaire (j’avoue qu’il y a quelques mots qu’il faudrait que je vérifie). L’humour est omniprésent avec parfois une bonne dose de second degré (un exemple, Mme le sous-Préfet s’appelle Mme Lapaud-de Loursse).Les anecdotes animalières sont également très bien racontés. Bref un style fluide et un texte agréable à lire.

Un personnage à retenir : Albert Albert! Mais quel est le secret de cet Orang-outan qui sait charmer son monde? Par l’affection que lui portent quasiment tous les protagonistes, on se prend à l’aimer et à vouloir le rencontrer. Dans le quand des gentils, à savoir ce qui ne veulent pas fermer le zoo, touts les personnages sont sympathiques, qu’ils soient au premier plan ou pas. Pollux, glandeur professionnel,  a une vision du monde et du travail des plus étonnants. On s’intéresse et on semble comprendre rapidement Joséphine, certes un personnage secondaire, mais qui en quelques paragraphe est bien vivante dans notre esprit (je goûterais bien son rhum d’ailleurs). Quelques bémols concernant le nom du commissaire, je ne vois pas ce que ça apporte qu’il s’appelle Maigret, l’histoire n’a pas besoin de cela, ni de son subalterne Lucas, complètement stupide qui ne comprends rien (certes cela nous offre un quiproquo entre cornac et Carnac… mais l’intrigue déjà bien « chargée » (au rhum?) n’était pas en manque de rebondissement).

Un de mes moment préférés parmi tant (difficile de choisir) est quand Pollux décide de devenir riche… Le fait qu’il évoque à peine la possibilité de travailler est désopilante. J’ai adoré toutes les descriptions d’animaux et les réactions des humains vis à vis d’Albert Albert. J’ai moins aimé l’hécatombe de la fin qui devient juste systématique.

Pour conclure, ce roman est plein d’atouts, que ce soit le style ou les idées farfelues de l’auteur. A la lecture je n’ai pas pu m’empêcher de fredonner « Mon copain Bismark » de Nino Ferrer. Par contre j’ai regretté le rythme, qui a douché mon enthousiasme, peut-être aurait-il pu être un peu plus court? Ou alors avec quelques digressions en moins?

Celle lecture est la dernière de la catégorie suspense dans le cadre de l’opération Coups de cœur pour auteur peu médiatisé.

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