#JeSuisCharlie

L’attentat meurtrier contre la rédaction du journal Charlie Hebdo m’a laissée sans voix, choquée.

Je ne pensais pas pouvoir publier de billet aujourd’hui tant il m’était difficile d’écrire. 

 

Mais même si je tiens pas de propos engagés, arrêter d’écrire, même si ce n’est que mon humble avis sur mes lectures, c’est le début du renoncement.

Alors, j’ai tenté de faire le calme dans ma tête et de publier tout de même une chronique aujourd’hui, qui suivra ce billet.

 

Et maintenant, une fois cette chronique terminée, je renvoie toutes mes pensées vers les victimes et leur proche.

Mes lectures de décembre 2014

Un beau mois de décembre, très varié, avec enfin une lecture en anglais. Et beaucoup de choses à chroniquer.

 L’âge du feu, tome 1 : Dragon de E. E. Knight 16

Chronique du tueur de roi, tome 2 : La Peur du sage, partie 1 de Patrick Rothfuss :  Une écriture que j’aime d’amurrr! bref chronique à venir et lisez-le !18

Rois du Monde, tome 1 : Même pas Mort de Jean-Philippe Jaworski : Fantasy ou récit historique celtique, il est souvent très difficile de trancher. La plume est remarquable et j’ai apprécié la lecture. sans le coup de coeur de beaucoup toutefois. 17

Bird Box de Josh Malerman  : Un thriller SF halletant, qui ne révolutionnera pas le genre mais qui permet de passer un très bon moment. 16

Zombie thérapie, tome 2 : Zombie Business de Jesse Petersen : de la chick-lit zombie c’est possible? Oui! Chronique à venir, stay tuned. 16

L’effroyable encyclopédie des revenants de Pierre Dubois & Carine M. & Élian Black’mor 19

L’Héritage, tome 4 de Christopher Paolini : J’ai retrouvé avec grand plaisir cette histoire de dragon; je dirais bien encore une fois chronique à venir (argh ça en fait beaucoup) 17

Le Tout va bien de Adrien Gingold  : Certains connaissent mon intérêt pour les titres de fait d’hiver. Ce livre en est un recueil. Sur une seule année on découvre des titres amusant, désopilant, navrant, désespérant.  Lu le soir du 24 décembre en famille, nous nous sommes quand même bien amusé. 17

Rachel Morgan, book 07 : White Witch, Black Curse  de Kim Harrison : une de mes héroïnes d’Urban fantasy préférée. J’ai eu grand plaisir à la retrouvée, même si la pauvre se retrouve toujours dans des histoires dramatiques. Action, baston, sorts, vampire et autres et pas de scènes de sexe! Parfait.  Qu’un petit 16 car rien de neuf par rapport aux autres tomes.

Thinking eternity de Raphaël Granier de Cassagnac

 

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Auteur : Raphaël Granier de Cassagnac – Editions Mnémos – Parution :  22/08/2014 – 288 pages – prix : 19 € – genre : science-fiction

 

Quatrième de couverture:

Adrian Eckard, biologiste de talent, réchappe à un attentat de dimension planétaire en perdant la vue. Bénéficiaire de la première greffe cybernétique oculaire mais bouleversé par l’évènement, il quitte tout pour parcourir le monde et enseigner la science la plus fondamentale dans les endroits les plus reculés. Humble et charismatique, soutenu par des compagnons convaincus, il fonde un mouvement mondial, le thinking, qui rencontre un succès foudroyant et bientôt, le dépasse. Pour le meilleur comme pour le pire…
Sa soeur Diane, neuro-informaticienne de génie, est au même moment recrutée par Eternity Incorporated, entreprise philanthropique vouée à la survie de l’espèce humaine par-delà d’hypothétiques catastrophes en tout genre. Elle y développe les premières consciences artificielles destinées à oeuvrer pour notre bien. À moins qu’elles ne finissent par nous remplacer…
Dans un monde en proie aux questions brûlantes des dernières découvertes scientifiques, Thinking Eternity est à la fois un thriller haletant, une enquête journalistique et une anticipation visionnaire qui nous montre en direct la marche de l’humanité vers sa singularité, ce moment-clé où les capacités technologiques dépasseront l’être humain. Pour l’éternité ?

 

Entre la couverture que j’ai trouvé très belle et le pitch, j’ai eu très envie de lire ce livre, quand je les ai découvert. Grâce à Masse critique de Babelio et aux Editions Mnémos, j’ai eu le plaisir de le lire.

Mon ressenti :

Je n’avais encore lu aucun texte de l’auteur (même si j’ai deux ouvrages auxquels il a participé en stock), c’était donc une découverte totale à l’ouverture du livre. J’ai littéralement dévoré le début du récit (non je n’ai pas mâché les feuilles), les pages se tournaient toutes seules et j’avais vraiment hâte de découvrir l’histoire. Il faut dire que le début est très rythmé, avec l’un des personnages principaux, Adrian, qui s’échappe du métro en plein attentat… et qui va se faire greffer des yeux cybernétiques.  En parallèle, nous découvrons l’histoire de sa sœur, Diane, qui travaille sur les intelligences artificielles. Nous allons suivre leur histoire en parallèle, avec parfois des interactions. La première moitié du livre (à peu près), va présenter le développement du mouvement Thinking, initié par Adrian et l’évolution des travaux et de la vie de Diane. J’ai trouvé le concept du Thinking passionnant : en décidant d’enseigner les sciences à des tribus africaines, c’est presque une nouvelle religion qui se développe. Celle-ci opposant la connaissance à la croyance. Même si l’adhésion des peuples à la connaissance scientifique est très utopistes je me suis laissée bercée par ce rêve d’idéal. La deuxième partie tiens plus du thriller, avec des machinations, des meurtres, des gentilles ou très méchantes IA.  Les ficelles étaient parfois un peu grosses, mais j’ai quand même lu avec grand plaisir l’histoire jusque la fin.

La présentation de l’histoire la rend dynamique. En effet, il s’agit d’interviews, de recueil de témoignages, de dialogues, de récits, toujours très courts. Le récit alterne entre les histoires d’Adrian et de Diane, on ne s’ennuie jamais.

J’ai beaucoup aimé le personnage d’Adrian, notamment son côté un peu naïf et humble, quand il ne souhaite pas être mis sur le devant de la scène en tant que créateur du Thinking. Il a une sacré bande d’acolytes riche en caractères et origines. Du côté de Diane,c’est plus l’IA qu’elle a créé qui m’intéresse : Artémis. Diane m’interpellait en tant que scientifique au départ, mais l’évolution de son personnage m’a moins plu.

A un second niveau de lecture, l’auteur nous propose des sujets de réflexions sur qu’est-ce que l’humain, religions versus science, la singularité technologique… il y a de quoi faire chauffer ses neurones.

Au final, une lecture qui m’a bien plus, surtout son début, où l’on découvre les personnages et le mouvement du Thinking. Une lecture qui ouvre la voie à de nombreuses réflexions sur l’humain, les religions, les machines, le tout sur fond de thriller. Un joyeux mélange, qui malgré quelques couacs, reste très prenant.

 

 Pour en savoir plus :  http://www.eternity-incorporated.com/

 D’autres avis chez : Naufragé volontaire

n°6

Un feu sur l’abîme de Vernor Vinge

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Auteur : Vernor Vinge – Editions : LGF , collection : Le Livre de Poche  – Parution :  17/06/1998 –  797 pages – prix : 8,10 € – genre : science-fiction

 

Quatrième de couverture:

L’expédition straumlienne est tombée sur un trésor aux confins de la Galaxie : une mine de programmes inconnus dans les Archives d’une civilisation disparue.
Mais, en l’explorant, elle éveille une Perversion, une Intelligence Artificielle qui ne songe qu’à soumettre et à détruire. Toutes les civilisations. Toutes les formes de vie.
Deux enfants parviennent à s’échapper. Ils emportent avec eux le seul remède possible. Mais ils sont incapables de diriger leur navire…

 

Ce livre m’avait été chaudement conseillé lors d’une discussion, il y a bien longtemps, sur le tchat de Livraddict. Voyant qu’il figurait également dans la liste des chefs d’oeuvre de la SFFF ( prix Hugo 93), je m’était laissée tenter. Mais je ne l’avais toujours pas lu. La fin d’année, armée de bonne résolutions je me suis attelée à  sa lecture.

 

Mon ressenti :

Pourquoi utiliser le terme atteler? Il faut dire que l’ouvrage peut faire un peu peur : 797 pages en format poche, avec des pages très remplies et un début de livre un peu complexe. Tout commence par un prologue où des entités parlent des humains qui habitent la même planète, (tout cela est bien mystérieux). Puis certains humains arrivent à s’enfuir et arrivent sur la planète des Dards. Là, le lecteur peut croire qu’il va suivre l’histoire des survivants, mais non, commence un deuxième histoire parallèle : celle de l’impact de ces entités sur le reste de l’univers. C’est surtout à ce moment là que j’ai eu le plus de difficulté, le temps de comprendre les concepts de base utilisés par l’auteur. Il y avait bien un petit schéma au début du livre, mais qui m’était resté totalement imperméable (je vous rassure ce n’est plus le cas). 

Tout d’abord, il se base sur celui de La singularité technologique et là merci wikipedia :

« est un concept, selon lequel, à partir d’un point hypothétique de son évolution technologique, la civilisation humaine connaîtra une croissance technologique d’un ordre supérieur. Pour beaucoup, il est question d’intelligence artificielle, quelle que soit la méthode pour la créer. Au-delà de ce point, le progrès ne serait plus l’œuvre que d’intelligences artificielles, elles-mêmes en constante progression. Il induit des changements tels sur la société humaine que l’individu humain d’avant la singularité ne peut ni les appréhender ni les prédire de manière fiable. »

Ensuite, il place une limite physique à cette singularité dans la galaxie, au delà se trouve « l’en delà », espace hyper développé et en dessous « les lenteurs » où comme son nom l’indique tout est plus lent, moins développé (ahhhh c’était ça ce schéma au début du livre!!!!). Une fois tout ces concepts compris, la lecture s’est avérée plus facile.

C’est la partie, qui traite de voyage dans la galaxie, des réflexions sur cette entité maléfique, qui m’a le plus plu. L’autre partie, qui se passe sur la planète des Dards s’est avérée parfois un peu longue, même s’il est intéressant de voir les différences entre humains et Dards (un individu dard est composé de 2 à 8 membres qui peuvent sembler autonomes, mais qui, en fait, ne font qu’un). Il est également passionnant d’étudier l’impact que le mode de pensée des dard a eu sur le développement de leur civilisation. Je me serais peut-être contenté de moins. Bien entendu ces deux parties se rejoignent, voir vont se confronter à la fin.

Vous l’aurez compris, ce roman est très dense, avec des concepts à bien appréhender,  de nombreuses espèces pensantes, des histoires en parallèle, de nombreux  personnages… Et c’est ce qui fait sa richesse. Si vous dépassez les difficultés du début vous serez entraîné dans un monde riche et complexe. Et maintenant, il faut que je lise la suite !

 

D’autres avis chez : A.C. De Haenne, Gromovar

n°9  n°7

Métamorphoses de Samantha Bailly

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Auteur : Samantha Bailly – Editions : Bragelonne – Parution : 19/11/2014  – 550 pages – prix : 25 € – genre : Fantasy

 

Quatrième de couverture :

Dans la cité de Lyneroy, les commerces éclatants cohabitent avec les plus sombres marchés noirs…

Sonax a treize ans lorsque sa vie bascule. Jeune garçon androgyne destiné à suivre une voie marchande, il quitte tout pour le théâtre solaire, un lieu où il se découvre une nouvelle famille. Mais derrière la scène, entre faux-semblants et jeux de pouvoir, la réalité d’Hélderion n’a rien à envier aux drames qui se jouent sur les planches. Il ignore alors à quel point il va devoir apprendre à jouer un rôle en permanence, en découvrant les dangereuses coulisses de la cité la plus riche du royaume. Entraîné dans des intrigues politiques qui le dépassent, il sera changé en polymorphe, un être capable de modifier son apparence à volonté…

Car quel acteur n’a jamais rêvé de contrôler l’histoire au gré de ses métamorphoses ?

 

Je n’avais lu que des nouvelles de l’auteur, que j’avais bien aimées. J’avais entendu beaucoup de bons retours et fini par acheté Oraisons, que je n’ai pas encore commencé. Grâce à Livraddict et aux Editions Bragelonne, je me suis lancée et j’ai lu le dernier roman de Samantha Bailly, qui se déroule dans le même univers qu’Oraisons.

 

Mon ressenti :

On peut clairement scinder l’histoire en trois parties. Certes cela est rendu très facile par le découpage du livre en trois actes (comme au théâtre), mais même sans cela, les césures sont évidentes tant par le sujet, que l’ambiance des différents récits ou l’écriture.

Le début de l’histoire va nous présenter l’enfance/adolescence du héros Sonax. Le récit est très facile à lire et entraîne le lecteur. J’ai apprécié cette lecture tout en me demandant comment cela allait évoluer. Cela ressemblait à un livre pour adolescent, bien ficelé, agréable à lire, mais pas vraiment révolutionnaire, une fois que l’on avait découvert le monde d’Hélderion .

Quelle ne fût pas ma surprise, en débutant la deuxième partie ! Celle-ci est très noire et injuste. Le héros et ses amis, qui semblaient bien sous tous rapports, se révèlent avec leurs défauts et leur vices. L’auteur nous entraîne dans les bas fonds de la cité de Lyneroy. Toutes les certitudes que le lecteur a pu acquérir durant la première partie sont retournées J’ai trouvé cela très bien fait et je ne l’ai pas vu venir ! Je tire mon chapeau à Samantha Bailly pour m’avoir ainsi roulé dans la farine. La couverture prend toute sa signification dans cette partie.

La troisième partie sera celle du dénouement. La fin arrive un peu rapidement avec des nouveaux personnages à peine dévoilés, n’ayant pas lu Oraisons.

Le personnage principale est très intéressant. Durant toute l’histoire nous allons le voir grandir, évoluer. Le gentil garçon, candide, de la première partie, que l’on ne peut qu’apprécier, devient un être ambivalent, manipulateur, en tant que trafiquant d’objet interdit dans la partie deux. Difficile alors de continuer à l’adorer et à lui souhaiter le meilleur. Enfin, dans la troisième partie, le temps de l’émancipation est venue, ainsi que du rachat moral (ceci dit cela ne changera pas la vie des personnes que Sonax a pu abandonné ou trahir). De nombreux personnages secondaires l’entourent et ont également une personnalité riche.

Au final, j’ai été emportée par ma lecture. Quand j’ai cru m’être forgée une opinion du genre « pas mal mais sans plus », l’auteur a complètement rebattu les cartes avec réussite pour proposer un récit plus profond et trouble (une métamorphose du texte). Je n’ai plus le choix je dois absolument lire Oraisons.

 

D’autres avis chez : Amarüel, Ptitelfe

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