Quatrième de couverture :

Prévue le 21 décembre 2012 (selon les Mayas ou Hollywood) ou pour dans 3 milliards d’années (selon les astrophysiciens) ; consécutive à un désastre écologique (toujours Hollywood) ou à la collision de notre galaxie avec sa voisine (toujours les astrophysiciens) ; qu’elle soit d’origine humaine ou d’intervention divine… la fin du Monde a toujours été au cœur de nos fantasmes et de nos peurs. Pour perpétuer la tradition, Les Artistes Fous Associés vous invitent à découvrir dans ce recueil 20 récits d’Apocalypse illustrés. Épopée cosmique et bouffonne en rimes et en vers, odyssée hallucinatoire d’un dernier survivant sans cesse rêvant d’un ailleurs hors du temps, recueil de fragments de vie étranges et menaçants dessinant la fin du monde façon puzzle, farce fellinienne sexuelle et féroce, et tant d’autres : venant des quatre coins de la francophonie, des auteurs et des illustrateurs débutants comme confirmés vous font partager leur imaginaire et une part de leur folie. Comme un baroud d’honneur face à l’anéantissement collectif.

Mon ressenti :

Très inégale suivant les nouvelles, je vais donc donner quelques impressions pour chacunes. Je ne dirais rien sur les illustrations car j’ai lu en format numérique et le rendu n’est pas au rendez-vous en noir et blanc.

  • Émancipation (Southeast Jones, illustré par StanleyGrieves)

Première nouvelle pour attaquer l’anthologie, elle nous présente une fin du monde assez classique : il ne reste plus personne sauf un homme. Mais la réaction de celui-ci est des plus surprenantes. De quoi commencer avec le sourire.

  • Bibliophobia (Mathieu Fluxe, illustré par Xavier Deiber)

Je n’ai pas adhéré au style, même s’il retranscrit bien les intentions de l’auteur. Il décrit le fonctionnement d’une secte. Plus de la fiction que de la Science-Fiction.

  • Ma fin du Monde (Vincent Leclercq) (inédit)

L’acceptation de son suicide? Certes c’est la fin d’un monde, mais de là à dire que c’est la fin du monde…

  • Canicule (Adam Roy, illustré par Christophe Huet) (inédit)

Une nouvelle bien construite. La situation de départ est sympathique (même si c’est la canicule en plein hiver), à force de répétition de petits éléments, l’auteur fait monter l’angoisse et le lecteur devine que ça va mal finir, que quelque chose va dérailler. Et c’est le cas. Une nouvelle sympathique.

  • De terre et de sang (Herr Mad Doktor, illustré par Ana Minski)

Une idée très originale : la terre représentée comme une vieille dame. Mais une morale peut être un peut trop simple, si on ne fait rien la terre va mourir.

  • Clic ! (Southeast Jones)

Petit texte que je dirais humoristique, il ne faut pas toucher à n’importe quel bouton dans un aéronef…

  • La prophétesse (François Ali Wisard, illustré par Minuit57) (inédit)

L’histoire aurait pû être intéressante, une voyante qui profite de ses pouvoirs pour faire croire à la fin du monde, pour l’y mener, pour se venger de l’humanité. Mais ça n’a pas pris.

  • Noxos (Aurélien Clause, illustré par Nicky)

L’histoire n’est pas très claire. Des sortes de zombies, un seul homme apparemment restant, qui chercherait sa femme qui serait sur une île? L’écriture se veut poétique, mais le voyage ne m’a pas emporté.

  • Contrat (Southeast Jones, illustré par Nicky)

Une idée classique qui s’avère originale (un homme qui demande la vie éternelle), bien servit par l’écriture. Humoristique au départ elle devient poétique pour accompagner le héros dans sa dissolution dans l’univers. Une de mes préférées.

  • Je meurs comme j’ai vécu (Vincent Leclercq, illustré par Christophe Huet)

Une nouvelle pleine d’humour. Pour une fois on a l’avis du zombie, ça change!

  • Le carnaval de Cobalt (Ludovic Klein, illustré par Gwendal)

Euhhh je n’ai pas tout compris. L’écriture est entraînante, très esthétique. Mais l’histoire était un brin trop complexe pour moi.

  • L’Apocalypse selon le Prince Jean (Vincent T., illustré par l’auteur)

Le classique du dernier homme sur terre repris, mais sans trop d’originalité cette fois-ci. Je n’a pas vu l’intérêt non plus de l’identité du dernier homme.

  • Souvenirs (Vincent T.)

Ici aussi, on retrouve le dernier homme sur terre, mais ce classique sert une idée intéressante. Il vole des souvenirs pour se rappeler des autres êtres humains et qu’ils ne soient pas oubliés. Une belle idée, bien portée par l’écriture.

  • Youpi, on va tous mourir ! (Marie Latour, illustré par Sébastien « Stab » Bertoa) 

L’idée est bien sympathique, puisqu’on va tous mourrir faisons la fête. Mais je ne la trouve pas du tout réaliste.

  • Khao-Okh (Ana Minski, illustré par l’auteure)

Peut-être la nouvelle que j’ai préférée. Quand il n’y a plus ni animal ni plante, que reste-t-il à l’homme pour se nourrir?  Une très bonne idée, une écriture adéquate. J’ai adoré.

  • Crises tentaculaires (Herr Mad Doktor, illustré par Xavier Deiber)

La fin du monde narrée en alexandrin ça vaut le détour. Comment réveiller Cthulhu en un clic de souris aussi. Et le tout est bien lié et marche à la perfection.

  • Le club de la fin du monde (Maniak, illustré par Kenzo Merabet)

Bof bof bof, peut-on vraiment appeler Satan par erreur ? Cette orgie était-elle nécessaire. Je n’ai pas accroché.

  • Clic 2 : Le Blouglou (Ludovic Klein)

Un clic de trop et c’est la fin (faut pas toucher aux boutons!).

  • Fin d’un monde (Corvis, illustré par deadstar44 et Minuit57)

Une idée de départ, la destruction de la terre vue par des astronautes, intéressante. Que devient la société humaine en huis clos ? Mais une fin qui s’éternise et une révélation finale peu crédible.

  • … (Southeast Jones)

De l’originalité : les humains seraient les personnages d’un opéra, quand il s’arrête… Mais il n’y a  rien d’autre. Je suis restée sur ma « fin » (joke, jeu de mot ect).

  • Le grand Lamento (Diane) : nouvelle présente uniquement en version numérique

L’écriture est fluide, mais l’histoire désordonnée. Il y a pleins de morceaux de récits collés les uns aux autres, à force ça en devient désagréable à lire. Quel en est l’intérêt, l’objectif?

 

Dans cette anthologie qui nous présente plusieurs versions de la fin du monde, il y a de tout. Du très bon et du peu plaisant. Je n’ai pas trouvé de fil directeur entre les différentes nouvelles. Un avis par conséquent mitigé.

 

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