Accords Imparfaits de Rose Darcy (OCDC 2014)

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Auteur : Rose Darcy – Edition : Artalys  – Parution : 04/09/13 – 200 pages – 14,90 Prix : – Genre : romance, contemporain

Quatrième de couverture :

Quand Derrick rencontre Laura, cela fait des étincelles. Toutes sortes d’étincelles, de toutes les couleurs. Les deux jeunes gens savent qu’ils sont faits l’un pour l’autre, mais cela ne signifie pas pour autant qu’ils pourront s’entendre car pour eux, se disputer devient tout un art. Ni l’un ni l’autre ne savent s’ils auront un avenir ensemble ni même s’ils devraient s’y essayer. Pourtant, ils vont s’efforcer d’abattre un à un les obstacles qu’ils se sont eux-mêmes employés à dresser pour découvrir ce qu’aimer veut dire…

10/16 3/5

Mon ressenti :

Sans l’Opération Coup De Cœur je n’aurais sans doute jamais lu ce genre de livre. La romance pure, ce n’est pas ma tasse de thé. J’ai donc essayé de rester la plus objective possible lors de ma lecture. 

Le début du livre nous place dans une maison, qui va abriter plusieurs étudiants. Nous ne la quitterons quasiment pas, tout ou presque s’y déroule. Un nouveau colocataire arrive et dès le départ flashe sur une des colocataires. Qui flashe aussi sur lui. C’est beau… sauf que comme ils sont un peu bouchés, il vont se tourner autour pendant quatre ans. Toute l’histoire est ainsi quasiment résumée.Chacun a vécu des drames dans sa vie (ils ont perdus un de leur parents), ce qui les rapprochent encore plus. Du coup, Derrick (c’est son prénom) va devenir pompier ( et un beau pompier un!) et Laura est étudiante. En quoi, nous ne le saurons jamais. Car c’est ce qui manque à ce texte, un peu plus de contenu, de liant. On se retrouve à quatre ans après sans avoir vu passer les années, ni avoir eu un indicateur de temps.

Un détail qui m’a fait tiquer, vraiment est-ce qu’un homme peut se dire qu’il aime un style « négligé chic » en parlant de cheveux?

Au final, une histoire mignonnette, qui m’a fait sourire mais qui manque un peu de contenu.

Engels Düster 1.0 de Helka Winter

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Auteur : Helka Winter – Edition  Bookelis collection Artefact – Parution : 19/07/2013- 370 p – Prix : 16,90€ – Genre : SF, YA

Quatrième de couverture :

Timo vit dans un monde étouffant, hanté par les ombres du passé : sa mère partie trop tôt, sa sœur jumelle Anna disparue sans laisser de traces, son père dur et froid… Encore une journée comme les autres, pluvieuse et grise, à Darktown, cette ville qui les retient tous prisonniers.
Et pourtant, au détour d’une rencontre avec les Engels, un mystérieux groupe de contestataires, il comprendra qu’il a le pouvoir de modifier sa destinée.
Peu à peu se lèvera le voile qui dissimule les lourds secrets de la ville.

 

9/16  Catégorie :  2/3

Mon ressenti :

Ma lecture avait plutôt bien démarré (oui ce n’est pas bon signe comme introduction). L’histoire s’annonçait comme celle d’une dystopie assez classique, avec comme héros Timo, un adolescent plutôt sympathique. Il y avait en fond une Londres glauque nommée Dark city, entourée de barrières géantes (tiens ça me fait penser à divergente). Mais à partir de la moitié du livre j’ai commencé à trouver sa lecture très pénible et fastidieuse.
Deux choses m’ont bloquée : l’histoire et l’écriture. L’histoire car elle part dans tous les sens. Il y a un monde dystopique, des androïdes, des rêves dirigés, des mondes parallèles auxquels on accède par télétransportation, un monde étranger auquel on accède par des portes, la mafia, des histories de familles, de nombreuses vengeances, une technologie : la turbine mais on ne sait pas du tout ce que c’est, du trafique d’organe, des archanges, des jumeaux, un mariage arrangé, une prophétie…. Tout ceci fait beaucoup de choses.

Et ce qui rend l’histoire encore plus bancale, c’est que le tout n’est pas bien lié. Il n’y pas de problème de syntaxe, mais un problème de rythme, d’enchaînement. Le tout est très haché et l’on passe son temps à être brinqueballé d’une scène à l’autre. Et ça finit par être pénible.

Au final, de bonnes idées, mais trop et pas assez ordonnées.

 

  n° 20       n°5   N°3

Une saison à Longbourn de Jo Baker

 

 

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Auteur : Jo Baker  – Edition Stock, collection La cosmopolite – Parution : 02/04/2014396 pages – Prix : 21.50 € – Genre : historique

Quatrième de couverture :

Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier.
À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir.

 

La cosmopolite, la collection de Stock qui propose de la Littérature étrangère, a changé de peau (nouveau design). Pour fêter cela Liblfy et Stock m’ont permis de découvrir une des nouveautés. Ce qui me permet d’avoir des lectures un petit peu plus cosmopolite, en effet ce livre change de mon domaine de prédilection : la SFFF. Je les en remercie.

 

Mon ressenti :

L’histoire a pour cadre le domaine de Longbourn où vivent les Bennett. Vous ne rêvez pas il s’agit bien des personnages d’Orgueil et préjugés de Jane Austen. J’ai lu ce classique il y a cinq ans, je suis désolée pour les fans mais je n’en garde pas beaucoup de souvenir à part des bruits de froufrous, des froissements de jupons et des soupirs de jeunes femmes. Ce qui m’a tout de suite plu dans Une saison à Longbourn est que l’histoire se place au niveau des domestiques, pales fantômes des romans du 18ème siècle. En effet, pour que tout ce petit monde mange des mets délicats et soit toujours bien habillé il fallait une armée de domestiques. La première partie du livre va nous plonger dans leur vie quotidienne, la corvée de la lessive (depuis j’aime encore plus mon lave linge), nourrir les cochons, faire le savon (j’ai eu plus d’une pensé émue pour mon super marché …).  Mais ces domestiques (bonnes, valet, intendante…) ne sont pas que des esclaves modernes, ils ont également des sentiments, des envies. Et c’est sur ceux-ci que se penchera la deuxième partie du livre. Les rêves de Sarah , bonne chez les Bennet, vont se heurter à sa condition. Quelle liberté peut-elle avoir quand elle accompagne ses maîtres comme leur bagages ? La troisième et dernière partie, avant la conclusion, dévoile les secrets cachés derrière cette mécanique bien huilée et prouve qu’il est possible de choisir une autre voie que celle de domestique. Le cadre de l’histoire dépassera également le cadre de vie des Bennett, en nous transportant vers la guerre en Espagne. 

Ce livre est très agréable à lire. L’écriture de Jo Baker est très fluide sans être pauvre et l’histoire est très bien rythmée. Des moments plus contemplatifs suivent à des dialogues entre les personnages, le tout étant parfaitement dosé.

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Sarah. On la voit grandir à travers le récit, ses aspirations sont au départ très basiques (du repos, à manger), puis elles évoluent vers des envies de voyage, de découvertes. Ses comportements sont très réalistes et il m’a été plus facile de m’identifier à elle, qu’à l’intendante dont la passion est le travail bien fait (du moins en apparence) ou aux filles Bennett qui font peu de cas du monde en dehors de leur personne.

Au final, cette lecture m’a plu car elle apporte un nouvel éclairage sur la société anglaise de l’époque. Le roman ne reste pas centré sur un microcosme mais replace l’histoire des personnages dans celle plus grande de l’Angleterre du début du 19ème siècle.

« C’était là un de ces étranges handicaps dont les gens de bonne famille éaient affligés : ils ne pouvaient ouvrir une porte, ni sortir de leur voiture sans assistance »

« Sarah se demanda ce que cela faisait de mener ainsi sa vie comme une dans de village où tout est charmant, gracieux, ordonné, chaque tour parfaitement réglé, sans un pas de travers. Cela n’avait rien à voir avec les allées et venues de Sarah tantôt par la boue, tantôt  par le vent comme aux premiers bourgeons et rayons du soleil. »

Le prestige de Christopher Priest

 

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Auteur : Christopher Priest – Edition : Gallimard collection Folio Science-Fiction – Parution : 09/112006 – 496 pages – Prix : 9,40 € – Genre : fantastique

Quatrième de couverture :

Dans l’Angleterre de la fin du XIXe siècle, où les numéros de magicien et le spiritisme attirent les foules, deux prestidigitateurs, Alfred Borden et Rupert Angier, se rendent célèbres grâce à l’audace de leurs tours. Cette notoriété ne les protège pas de la jalousie, et bientôt les deux hommes se lancent dans une tragique compétition, chacun mettant au point un numéro de téléportation. Quelle folie ont-ils osé commettre pour devenir le plus grand des magiciens ?

 

 Mon ressenti :

Je ne connaissais pas du tout l’auteur quand j’ai commencé ma lecture, il m’avait « juste » été chaudement recommandé (tellement que j’avais reçu Le Prestige dans le cadre d’un swap). Dès le début de ma lecture j’ai été ravie car quelques pages m’ont suffit pour voir que j’aimais beaucoup le style de Christopher Priest et que la lecture me procurait un grand plaisir. Que l’histoire plaise c’est très bien mais qu’en plus la lecture du texte soit un régale, c’est parfait ! Le livre est découpé en 5 parties, narrées par des personnages différents. Le lecteur n’a aucune difficulté à s’adapter à cette variété de narrateurs, car l’écriture change brutalement, rendant concret ce changement de personnage. Le texte va partir du présent avec la rencontre du descendant d’Alfred Borden avec celle de Rupert Angier, puis nous allons faire un voyage dans le passé à travers l’histoire d’Alfred Borden, suivi d’un saut dans le présent, d’un retour dans le passé avec l’histoire de Rupert Angier et enfin retour au présent avec le dénouement. La trame narrative est très intéressante car l’on va vivre l’histoire des deux grands magiciens et de leur relation à travers le point de vue de chacun. Chaque partie pose plus de questions qu’elle n’apporte de réponses et donne envie d’avancer plus vite dans la lecture. Et l’on finit par arriver au terme du récit. Le style est alors encore très différent et donne l’impression de se retrouver dans un roman fantastique du XIXème siècle. L’ambiance est pleine de mystère, un peu lourde et l’on se prend à frissonner.

Andrew Weasley (descendant de Borden) et Kate Angier sont des personnages secondaires. Ils servent plus de prétextes pour découvrir leurs aïeux. Ce sont les personnages des magiciens qui sont passionnants. Alfred Borden va présenter son métier avec passion, cet homme semble habité et son discours n’est pas toujours très cohérent. Rupert Angier en comparaison semble très calme et est plus facile à apprécier. Nous apprendrons moins de la magie à travers son récit, mais plus de l’humain. Son récit fait revoir celui de Borden sous un tout autre jour. Mais peut-on le croire à 100 % ?

Si je devais retenir un seul moment de cette lecture, j’aurais bien du mal car tout m’a plu. Peut-être un petit plus pour la fin et son ambiance si particulière.

Au final, cette lecture s’est avéré passionnante. L’élément fantastique y est subtilement dosé. Christopher Priest utilise une palette de styles différents qui plonge le lecteur au cœur de récit. J’en suis sortir ravie et la tête pleine d’interrogations.

 

D’autres avis chez : Ptitetrolle, …

 N°5   N° 21

Ce que cache ton nom de Clara Sanchez

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Auteur : Clara Sanchez  – Edition LGF, Le livre de poche policier – Parution : 29/01/2014 – 475 pages – Prix : 7,60€ – Genre : policier

 Quatrième de couverture :

Sandra, une jeune femme d’une trentaine d’années, a décidé de venir s’installer dans un village isolé de la côte est espagnole. Un peu paumée, Sandra – qui vient de quitter un emploi qu’elle détestait et un homme qu’elle n’aimait pas mais dont elle attend un enfant – ne sait pas quoi faire de sa vie. Alors qu’elle passe de longues heures sur la plage, perdue dans ses pensées, Sandra fait la connaissance des Christensen, un couple d’octogénaires norvégiens installés dans le village depuis des années. Rapidement, le lien qui unie Sandra à ce couple devient plus qu’une simple amitié. Ils la prennent sous leurs ailes, décident de l’aider et la traitent comme la petite-fille qu’ils n’ont jamais eue. Mais un vieil homme tout juste débarqué d’Argentine, Julian, va venir perturber cette union fragile. Il révèle en effet à Sandra qu’il est un survivant du camp de Mauthausen, et que les Christensen ne sont ceux qu’ils prétendent être. Donnant au départ que peu de crédit à l’histoire de Julian, Sandra, étudiant les allées et venues de Karin et Fredrik et considérant leurs silences, finit tout de même par considérer le couple de Norvégiens sous un nouveau jour. Mais elle ne réalise pas encore que la fin de son innocence met sa vie en danger.

 

Mon ressenti :

L’auteur prend son temps pour installer histoire, présenter les différents protagonistes. Aussi j’ai eu un peu de mal à accrocher au début de la lecture. Passé une centaine de pages, je ne les ai plus comptées et j’e n’ai plus lâché mon livre tant qu’il n’était pas fini. Le suspens me tenait en haleine. Sandra avait alors découvert qui était les Christensen et travaillait avec Julian, ancien déporté, à les démasquer. Malheureusement la fin ne m’a pas convaincue. Un peu trop rapide, elle ne résout rien. Les méchants ne sont pas punis comme on le souhaiterait.

Cette fin, qui m’a laissé insatisfaite, révèle peut-être le plus, la qualité d’écriture de Clara Sanchez. En n’écrivant pas un happy end caricatural où « les gentils gagnent et les méchants sont punis », elle ancre son récit dans la réalité, dans le probable. Son ton est toujours juste et ne tombe jamais dans de la dénonciation basique des nazis. Elle dépeint avec justesse le mal au quotidien.

« Avant de connaître Karin, il ne me serait jamais venu à l’esprit que le mal prétend toujours faire le bien. Karin affectait toujours de faire le bien, et avait fait de même lorsqu’elle avait tué ou aidé des innocents. Le mal ne sait pas qu’il est le mal, tant que quelqu’un ne lui arrache pas le masque du bien. »

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Julian. Cet ancien déporté a traqué toute sa vie des « anciens » nazis. A l’aube de sa mort, il n’arrive pas à abandonner cette traque. C’est le personnage le plus humain du récit. Il est resté marqué par son internement et n’a jamais réussi à être totalement heureux. Sandra , elle, suit le mouvement. Elle est bien contente de se lier avec les Christensen au départ, pensant secrètement pouvoir devenir leur héritière. Son comportement est guidé par un intérêt très basique : l’argent. Son personnage m’a donc moins plu.

Au final, après un début laborieux je me suis passionnée pour l’aventure et les risques encourus par les héros. L’effet thriller a donc bien fonctionné, malgré une fin un peu décevante.