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Auteur : Ray Celestin – Traducteur : Jean Szlamowicz  – Edition : 10-18 – Parution : 19/05/16   –  386 pages – Prix : 8,80 € – Genre : policier

 

Quatrième de couverture :

En 1919, un tueur en série s’attaque aux habitants de La Nouvelle-Orléans en laissant sur les lieux de ses crimes des cartes de tarot. La panique gagne peu à peu, on évoque le vaudou, les rivalités ethniques sont exacerbées. Un policier, Michael Talbot, un journaliste, John Riley, une jeune secrétaire de l’agence Pinkerton, Ida, et un ancien policier tout juste sorti de prison, Luca D’Andrea, vont tenter de résoudre l’affaire. Mais eux aussi ont leurs secrets… Alors qu’un ouragan s’approche de la ville, le tueur, toujours aussi insaisissable, continue à sévir. Le chaos est proche.

 

Mon avis :

Il suffit de me parler de la Nouvelle-Orléans et de bayou, pour que j’ai envie de lire le livre concerné. Ne me demandez pas pourquoi, je n’en sais rien. Et cette lecture ne m’a pas déçue à ce niveau (ni à d’autres d’ailleurs). Dès le début, on est immergé dans l’atmosphère de la Nouvelle-Orléans, en suivant un enterrement, entraîné par la musique. Ce qui m’a énormément plu, en plus de l’enquête (j’y reviendrai), est que l’on découvre beaucoup de choses sur la ville et l’époque, que ce soit au niveau culturel : musique, vaudou, qu’au niveau historique : ségrégation, ambiance entre deux-guerres, développement de la mafia

En plus de l’univers et du cadre historique, qui sont déjà très riches, l‘enquête policière est très bien décrite et menée. On va la voir de quatre points de vue différents, ceux d’un policier en service (Michael), d’un ex-policier tout juste sorti de prison (Luca), d’une enquêtrice débutante métis (Ida) et d’un journaliste. Chacun apporte sa richesse, ses anecdotes, son vécu.

Le récit se lit tout seul du début jusqu’à la fin. L’auteur maîtrise vraiment son univers et ryhtme parfaitement son histoire. L’intrigue reste très riche tout du long et ne fait pas dans la facilité.

La richesse des personnages donne vie au récit. Sans aucun mauvais jeu de mots, aucun n’est ni blancs, ni noirs. Luca, le flic corrompu, a aussi des valeurs, des remords, des sentiments. Il s’imagine rentrer dans sa Sicile natale, à la recherche d’un refuge. Michael, symbole de l’autorité, doit faire face à des difficultés permanentes pour l’appliquer, dans un système qu’il réprouve pour son injustice. Ida, du fait de sa couleur, n’est à sa place nulle part. Il y a aussi Simone, la mystérieuse femme des marées… Et tant d’autres !

Pour conclure, j’ai vraiment apprécié cette lecture. Bercée par un fond de jazz, je suis partie à la découverte de la Nouvelle Orléans, de ses fastes et de ses côtés les plus sombres. J’ai tressailli en découvrant les massacres du tueur à la hache (qui a réellement existé), j’ai frémi en suivant l’enquête visant à le découvrir. J’ai adoré découvrir les différents protagonistes. Une lecture extrêmement riche, que je vous conseille.

 

« En Louisiane, les noirs n’avaient guère le droit de faire entendre leur culture et les enterrements permettaient justement d’y donner libre court en public et de traiter les opprimés avec pompe. C’était pour ça qu’elle fronçait les sourcils, parce que la seule fois où un noir pouvait être traité avec grandeur, c’est quand il n’était plus là pour en profiter. »

« Si cette ville était une personne, ce serait une pute sur le déclin. »

 

D’autres avis chez : Lupa, Café Powell, Zina

 Session 3 : Polar/thriller