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Auteur : Christopher Priest – Traducteur : Jacques Collin – Edition : Denoël, Lunes d’Encre – Parution : 13/10/2016 – 398 pages – Prix : 23€- Genre : Science Fiction
Quatrième de couverture :
Compositeur de musique renommé, Alesandro Sussken est né dans un pays en guerre, clos, dirigé par une impitoyable junte militaire. Parti au front, son frère Jacj n’est jamais revenu. Un jour, on propose à Alesandro une tournée de neuf semaines dans certaines îles de l’Archipel du Rêve, dont la volcanique Temmil, sur laquelle vit And Ante, un guitariste de rock qu’Alesandro considère comme un plagiaire éhonté. Cette tournée, aux distorsions temporelles incompréhensibles, va changer la vie d’Alesandro d’une façon inattendue. Il va tout perdre : sa femme, ses parents, sa liberté. Pour comprendre sa descente aux enfers, il n’aura pas d’autre solution que de retourner dans cet Archipel du Rêve, aussi séduisant que dangereux… Avec ce langoureux roman sur le thème du double et la nature graduelle du temps, Christopher Priest prouve une fois de plus sa maestria littéraire.
Mon avis :
Un nouveau livre de Christopher Priest, je ne pouvais pas rater ça ! Quel plaisir de retrouver cette plume si particulière, qui prend son temps pour poser les choses et laisse deviner des déroulements à venir, très complexes.
Le héros annonce dès le départ qu’un évènement a ruiné sa vie. Nous allons donc le suivre dans son récit, avec cette idée en tête, dans l’attente du dit évènement et de la ruine à venir. Mais en fait, c’est tout autre chose que nous propose Christopher Priest. Il nous embarque avec Alesandro Sussken dans un voyage à travers les îles de l’Archipel du rêve, un voyage à travers le temps, porté par la création musicale. Drame ou pas, à vous de choisir, mais rien n’est vraiment assuré. Je n’ai pas lu Les Insulaires, où l’histoire se passe dans les mêmes îles. Cela m’aurait peut-être permis de mieux profiter de ma lecture.
Le rythme de ce livre est très surprenant (un brin déstabilisant). Il épouse celui des voyages, un peu comme quand on passe de longues heures en train, le temps change et ne s’écoule pas de la même façon. Plutôt bien choisi pour parler du temps et de sa manipulation, ou encore de la création musicale. C’est comme toujours très bien écrit, mais peut-être un peu trop contemplatif pour moi parfois.
Christopher Priest, utilise quelques personnages surprenant. La musique est l’un des personnages principaux de ce livre, à travers le vecteur d’Alessandro. Sa création est évoquée, ses rythmes, l’importance qu’elle a dans la vie des musiciens, ce qu’elle peut créer. Au niveau des personnages secondaires, il y a Madame, dictatrice caricaturale de la junte Glaudienne, à travers laquelle l’auteur évoque la guerre et son absurdité. Et bien entendu, les nombreux musiciens et les mystérieux adeptes.
Pour conclure, cette fois-ci Christopher Priest prend vraiment son temps pour dérouler son histoire. Adepte des voyages, de balade en bateau, ou encore musicien, compositeur, mélomane, vous y trouverez sûrement votre compte. L’auteur parle du temps, de son défilement, de sa manipulation et cela… prend du temps. Vous le comprendrez j’ai été un peu déconcertée par le rythme de son récit, mais je me suis laissée portée par la musique et la marée.
« Quand on voyage, on emporte ses espoirs avec soi, ses préjugés, sa propre vision de la normalité. On voit ce que l’on voit à travers des yeux formatés chez soi. »
D’autres avis chez : Blackwolf, Nanet, Naufragé volontaire…