L’épouvantable encyclopédie des fantômes, textes de Pierre Dubois, illustrations de Carine M. et Elian Black’mor

Quatrième de couverture :

Dans les combles de l’au-delà, voyez-vous, quand les ombres s’abandonnent, les douze coups de minuit enfantent des chimères…
Les fantômes parlent peu, mais ils se font comprendre… Il suffit d’être à l’écoute, de s’abandonner à leur rencontre, de recueillir les signes.
C’est un état d’esprits. Peter C.

 

Il y a des craquage parfois, au niveau achat. Ce fût le cas pour cette encyclopédie achetée aux Utopiales en 2012. En plus les auteurs étaient là pour la dédicace! J’ai pris mon temps pour le lire, voulant le savourer et encore plus pour le chroniquer. Difficile d’écrire quand j’ai juste envie de dire : j’aime c’est trop bien, achetez le, lisez le.

 

Mon ressenti :

Dans le prologue Peter C., pneumatologue de son état (pour information la pneumatologie est la science des esprits), nous présente les fantômes, qui sont-ils, où sont-ils, comment les voir. Vous savez immédiatement si le livre va vous plaire ou pas. Les textes sont de Pierre Dubois, son talent de conteur est indéniable et il nous envoûte dès la première page. Ce livre est une encyclopédie, aussi les fantômes vont être détaillés par type (enfance et petites ombres, membres égarés…)., mais le texte ne sera jamais rébarbatif et ne se réduira jamais à un simple catalogue. Bravo M. Dubois! Outre les descriptions plusieurs contes sont présentés, des brefs qui font peur, des moins court et qui font peur aussi et des conte de fantômes NDLR.

Si le texte ne suffisait pas, il  y a les magnifiques illustrations de Carine M. et Elian Black’mor. Pages complètes ou insertions dans le texte, ils rendent les fantômes vivants. Le texte s’anime sous nos yeux et notre imagination est dépassée par les réalisations.

La mise en page de l’encyclopédie est réalisée à merveille : pas une page est blanche, un effet usé est donné à chaque page, les fonds de vieilles tapisseries s’accordent au texte.

Difficile de ne retenir qu’un texte, un petit plus peut-être pour L’ANKOU et la morte pour la conclusion : l’amoureux sauve sa fiancée de l’Ankou et le paye toute sa vie du fait des mœurs légères de son épouse.

J’aime particulièrement l’illustration de la couverture qui représente le fantôme de la veuve Shrimp, ensanglantée à souhait, elle n’en reste pas moins esthétique.

Au final :

Une lecture qui m’a ravit, d’autant plus que j’adore les encyclopédie de mondes ou animaux merveilleux. Et une bonne nouvelle car L’effroyable encyclopédie des revenants devraient paraître en octobre 2014.

Pour vous donner envie :

L’avis de Petitetrölle et de Tigger Lilly

Samedi 19 octobre : Fantômes et cimetières britanniques et irlandais

 

Memories of Retrocity de Bastien Lecouffe Deharme

Quatrième de couverture :

A la veille de l’hiver 2004, William Drum, ex-inspecteur de la police criminelle de Chicago, est exilé par ses superieurs à Retrocity.
Retrocity, la Cité déchue, fermée sur elle-meme, que l’on tente de faire disparaitre des consciences depuis plus d’un demi-siècle.
A l’aide d’une machine à écrire trouvée dans son appartement, William se lance dans la rédaction de son journal de bord, et s’enfonce dans la ville.
Une ville hors du temps, que les citoyens ont depuis longtemps désertée.
Une ville où la mécanique remplace les organes humains.
Une ville malade et rongée par un étrange virus.
Une ville de laquelle on ne revient pas.

 

 Mon ressenti :

Il y a des couvertures qui vous attirent, celle-ci en fait partie. Lors de Zone franche à Bagneux, je suis passé devant un stand  et j’ai été arrêtée par cette magnifique couverture. Quelques pages de feuilletées et j’étais conquise. Memories of Retrocity est un livre à part, ni livre, ni BD, beau livre plutôt. Au premier abord ce sont les illustrations qui vous happent. Elles vous entraînent dans le monde de Retrocity, un zeste de l’ambiance de Blade runner, une pincée de Dark city. Bastien Lecouffe Deharme dessine des êtres mi animaux mi machines, atrocités qu’il rend esthétique. Les jeux de lumières sont impressionnant sur ces dessins qui explorent les palettes sombres.

Le texte me rappelle de vieux polars, bien noirs. La note de Liz, personnage qui a sauvé le journal du « héros », au début du livre ne nous laisse aucune chance d’échapper au récit et nous plonge dans son histoire, celle de William et celle de Retrocity.

J’ai perdu son enfant ce matin. sur le sol de ma chambre d’hôtel, juste après le petit déjeuner. Mes entrailles mécaniques ne pouvaient plus contenir ce bout de vie.

La forme de journal intime nous emmène dans les entrailles de Retrocity au gré des découvertes de William, il nous emporte avec lui du début au fin du récit. Le texte est bien servi par la présentation et la typographie, qui présentent des pages jaunies de textes comme tapés sur une vieille machine à écrire. Le style de l’auteur n’est pas en reste. Il sait décrire avec poésie un monde apocalyptique. Les alternances entre souvenirs racontés et dialogues rythment le récit efficacement. Le rêve ne s’arrête pas depuis le début et la recette fonctionne jusqu’à la fin, que j’aurais souhaité ne jamais voir arriver.

Plus que pour le personnage principal je me suis prise d’affection pour les habitants de Retrocity. Oubliés du monde, oublieux du monde extérieur ils construisent leur propre espèce humaine en essayant de maîtriser les changements que la ville provoque sur leur corps.

Memories of Retrocity est très difficile à définir et à évoquer. C’est un gros coups de cœur au niveau graphique, mais également au niveau de l’histoire, de l’univers créé. A lire, à voir, à découvrir, surtout si des univers un peu sombre vous attirent.

Guide du savoir survivre en compagnie des monstres de Carine M., Elian Black’Mor et Patrick Jézéquel

Comment parler de ce beau livre que j’ai adoré, dégusté avec plaisir et que je feuillette de temps en temps pour le plaisir des yeux et de la bonne humeur?

  • Tout d’abord il faut savoir que j’adore les encyclopédies/guides des mondes merveilleux/imaginaires/créatures mytiques….
  • Je raffole des beaux livres avec de belles illustrations, imprimés sur du papier qui change du papier ordinaire
  • Enfin le thé c’est sacré! (Thé le matin sinon rien)

Cet ouvrage nous propose, accrochez-vous, toutes les clés pour réussir à prendre sont thé avec un monstre, en y survivant ce qui est encore mieux. Ahhhhh troppppp bien génial!!!! (sous-titrage : cris hystériques). Voilà pour l’histoire (même si ce n’est pas vraiment une histoire puisque c’est un guide…).

Le ton est des plus sérieux et fait comprendre au lecteur immédiatement que prendre son thé avec un monstre, ça ne s’improvise pas! J’aime beaucoup ce mélange entre notre vie de tous les jours et un univers fantastique où les lapins sont naufrageurs (et préfèrent le rhum au thé), où le dragon s’appelle Fabien.

Les dessins sont magnifiques, j’adore particulièrement les couleurs. Je me suis prise à rêver à prendre un thé avec une sirène spectrale au fond d’un océan d’un noir d’encre.

Vous l’aurez compris, c’est un livre à lire, à avoir entre les mains. un gros coup de coeur pour moi!

Et pour le plaisir, un rappel de la dédicace  que Carine M. m’a faite aux Utopiales :