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Auteur :Jo Walton  – Traducteur : Florence Dolisi – Edition : Denoël, collection Lunes d’encre – Parution : 21/09/2017 –   400 pages – Prix : 21.90 € – Genre : fantasy

 

Quatrième de couverture :

Bon Agornin repose sur son lit de mort, à proximité de son trésor. Il vit ses derniers instants et toute sa famille est là : son fils Penn, qui est prêtre ; sa fille Berend, qui a fait un beau mariage ; Avan, qui suit son petit bonhomme de chemin à Irieth ; Haner et Selendra, les cadettes. Bon Agornin tient absolument à se confesser à son fils aîné. Il veut partir absous de ses péchés, d’autant que ceux-ci sont immenses : afin de pouvoir devenir un dragon de soixante-dix pieds de long, capable de voler et de cracher du feu, Bon a dévoré son frère et sa soeur. C’était une autre époque , se justifie-t-il, avant de mourir. Avant d’être dévoré à son tour par ses héritiers, comme le veut la coutume chez les dragons

Mon avis :

J’ai commencé à lire les livres de Jo Walton dès les premiers traduits et depuis je n’arrête plus. J’avoue que la présentation de Les griffes et les crocs m’a beaucoup intriguée, car il semblait radicalement différent de ses autres livres. Finalement, on retrouve pas mal de point commun.

« Radicalement différent » car ici, il est question de dragons. Attention, pas le dragon qui interagit avec les humains, non, des dragons qui ont des histoires entre dragons, qui portent des robes, travaillent, se marient… Il faut donc s’habituer dans un premier temps à cette ambiance un peu particulière. Passé cela, j’ai découvert une histoire à la Jane Austen (oui vous avez bien lu, Jane Austen chez les dragons).  Les problématiques rencontrées par les dragonnelles sont les même que les jeunes anglaises de l’époque victorienne : avoir une bonne réputation, une belle dote afin de faire un mariage convenable. Ici le risque est plus flagrant, les dragonnelles pouvant finir dévorées… L’auteur a retranscrit les codes de l’époque dans le monde des dragons et les appétits humains, en appétits plus visibles : les plus faibles se font manger par les plus forts.

Je ne rentrerai très en détail dans l’histoire à proprement parlé. Bon Agornin vient à mourir, ce père de famille qui s’est élevé dans la société par le travail, a 5 enfants : un fils prêtes, un fils qui travaille dans les affaires, une fille déjà mariée (dont la dote a bien puisé dans le trésor familiale) et deux autres jeunes filles encore à marier. Que va-t-il se passer à sa mort, que vont devenir les différents protagonistes ? Là je vous laisserai lire le livre.

J’évoquais des points commun avec les précédents romans de Jo Walton (précédent dans l’ordre de parution en France). On retrouve la même ambiance, un peu insouciante, avec des personnages féminins souvent naïfs et démunis. Les mêmes thèmes sont abordés comme la place de la femme dans la société, ou encore l’éducation et les conditions de vie/droit des personnages en fonction de leur naissance. L’auteur dénonce encore plus ces différents points en utilisant les dragons.

Pour conclure, j’ai apprécié cette lecture, même si parfois j’ai été gênée par l’ambiance un peu naïve du roman. L’utilisation de cette société de dragon à la sauce victorienne est vraiment surprenante, d’autant plus qu’elle véhicule de nombreux messages.

« Vous avez pris ce détail pour argent comptant, car vous êtes d’aimables lecteurs.
Vous ne faites pas partie de ceux, cruels et voraces, qui se rendent parfois au siège des éditeurs pour déchiqueter et dévorer les auteurs qui les auraient contrariés.  » 

D’autres avis chez : Nanet, Bouch‘, Dup, Albédo