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Auteur : Anthony Breznican  – Traductrice : Mathilde Tamae-Bouhon – Editions : Denoël  – Parution : 20/08/15 – 546 pages – prix : 24.90€ – genre : Contemporain

 

Quatrième de couverture:

Pittsburgh, années 1990. Saint-Mike est un lycée catholique en perdition. Sa réputation désastreuse l’a transformé en décharge à délinquants et le corps enseignant a depuis longtemps baissé les bras, préférant fermer les yeux sur les agissements de certains élèves qui se livrent à un bizutage sans merci sur les plus jeunes. C’est au milieu de cet enfer que Peter Davidek fait son entrée en première année. Il se lie avec Noah Stein, un garçon plein de ressources portant une mystérieuse cicatrice au visage, et la belle et fragile Lorelei, qui rêve d’entrer dans le clan très fermé des filles populaires. À trois, auront-ils une chance de survivre à ce système scolaire cruel où l’on entre innocent et dont on ressort en ayant fait de l’intimidation et de la brutalité un mode de vie ?

 

Mon avis :

Si le synopsis peut sembler un peu caricatural, il m’avait bien fait de l’oeil. Allait-on avoir le droit à une histoire ressemblant à une énième série télévisée américaine ? Et bien non et heureusement d’ailleurs. Le livre démarre au quart de tour avec un élève qui s’enferme sur le toit du lycée, rien que ça. On enchaîne par la visite de Saint Mike par Noah, qui constate que c’est un peu le grand n’importe quoi dans ce lycée, entre les profs qui ont des têtes de turcs et des élèves qui en persécutent d’autres avec l’excuse du bizutage, tradition ancestrale de l’établissement… Mais cette histoire ne va pas rester superficielle, petit à petit le lecteur va comprendre de l’intérieur ce qui se passe à travers la vie de Noah, Peter et Lorelei. Si parfois les évènements font sourire, on découvre des adolescents déjà abîmées par la vie, des adultes à côté de la plaque. L’histoire s’avère dure et souvent j’aurais voulu pouvoir voler au secours des différents protagonistes. La fin laisse la place à de nombreuses ouvertures et je me suis prise à espérer une suite, car franchement c’est dur d’arrêter de suivre les différents personnages à la fin de l’année scolaire.

Il s’agit du premier roman d’Anthony Breznican, mais cela ne se voit absolument pas. Il trouve toujours le mot juste pour représenter les situations, décrire les sentiments des personnages.Le point de vue va régulièrement changer et suivre soit des professeurs, soit des élèves. Cela permet de comprendre l’histoire dans sa globalité, ce qui lui donne encore plus de poids.

Les personnages sont très riches. Leur description permet de se les représenter parfaitement, tout en gardant une part de mystères comme pour Noah. Chacun porte le poids de sa famille, même si celui-ci est différent entre Noah, Peter et Lorelei. Pour Peter et Lorelei, on sait dès le départ  quel est leur objectif pour cette année scolaire. La terminer pour le premier, repartir sur de nouvelles bases pour la seconde. Peter, lui, semble se laisser porter. Cet objectif, ou son absence, va influencer les décisions de chacun durant l’année scolaire. Mais ce qui c’est passé avant le lycée continue à avoir son influence, malgré de bonnes résolutions et cela viendra gravement impacter certaines de leur réaction. Je ne souhaite pas en dire plus afin de préserver le plaisir (voir le choc) de la découverte pour d’éventuels futurs lecteurs.

Pour conclure, Anthony Breznican nous parle avec justesse de sujets difficiles : l’adolescence, la place dans la société, le bizutage, grâce à une d’amitié, qui transcende tout. L’histoire est dure et nous prend aux tripes, mais elle vaut le coup!

 

« Il avait notamment appris cette leçon simple – que beaucoup apprennent à cet âge : surprise ! les gentils ne gagnent pas toujours. Parfois, avec un peu de chance, ils restent quand même des gentils. »