Anthologie Utopiales 2015

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Ouvrage sous la direction de Jérôme Vincent – Edition : ActuSF, collection : Les trois souhaits – Parution : novembre 2015 –  408 pages – Prix : 15 € – Genre : Sf, nouvelles

  

Quatrième de couverture :

Construite autour de la thématique « Réalité », cette anthologie officielle des Utopiales, septième du nom chez Actusf, va vous entraîner dans des jungles mystérieuses avec Fabien Clavel, sur un monde aux mœurs singulières avec M. R. Carey ou encore à la rencontre d’êtres venus d’ailleurs avec Laurent Queyssi… Vous y croiserez également d’anciens pilotes communistes qui ont vu des OVNI pendant la Deuxième Guerre mondiale, des petits robots fugueurs, de vieux copains de bistrot aux paris un peu fous et alcoolisés et des maisons en réalité virtuelle à l’intérieur desquelles tout est possible…

Sans oublier Alain Damasio qui nous offre une belle avant-première avec le premier chapitre inédit de son futur roman, Fusion.

Êtes-vous sûr de votre réalité ? Sont-ils vivants et nous morts ?

Treize nouvelles pour douter de tout…

 

Mon avis :

Qui dit Utopiales dit anthologie et dorénavant la traditionnelle lecture commune avec Blackwolf. Auteurs différents, univers différents… je vous parlerai donc des nouvelles une à une.

 

« Réalités » – Préface de Sylvie Lainé et Roland Lehoucq

Sylvie Lainé et Roland Lehoucq détaillent les différents types de réalité existant, de façon légère et non scolaire. On sent bien la patte des scientifiques. Même si les thèmes abordés ne sont pas toujours faciles à comprendre, c’est une préface impressionnante, de qualité, de grande classe.

 

« Les yeux en face des trous » – Alain Damasio (INÉDIT)

Ah la la, point de nouvelle ici, mais le premier chapitre du nouveau roman de Alain Damasio. C’est un peu sadique, car à la fin, une seule envie, continuer. Un bémol sur la typographie, on retrouve la touche Damasio avec des bulles de textes qui se promènent sur les pages, des tailles différentes… mais je n’ai pas trouvé que cela apportait grand-chose. Peut-être sur la longueur, sera-t-elle plus enrichissante pour le récit ? L’histoire a un petit côté déjà vu (le partage de la mémoire d’autrui), mais quelle plume ! Le style est impressionnant. En un seul chapitre on devine déjà la richesse des personnages, leur profondeur. On découvre une amitié qui réchauffe le cœur et un croquemitaine qui fait sacrément peur. Vivement la sortie du livre !

« Immersion » – Aliette de Bodard (traduction de Bastien Duval et Antoine Mottier)

Comme le texte précédent, cette nouvelle donne presque l’impression d’être également un premier chapitre ! En effet l’univers est très riche et l’auteur développe un concept « d’immerseur » passionnant (il permet à l’utilisateur d’être une personne « augmentée »). J’avais donc envie de voir le texte plus développé. J’étais frustrée à la fin de ne pas savoir ce qui arrivait à l’héroïne. J’aurai bien voulu enchaîner avec un roman. Ce qui est sûr, c’est que maintenant,  je vais lire d’autre textes de l’auteur (enfin le peu qui a été traduit) !

 

« Welcome Home » – Jérôme Noirez (INÉDIT)

Voilà une nouvelle déjantée, complètement trash. Un bon exutoire après une journée pourrie, je me suis franchement bien marrée. Même si le concept est très intéressant et très riche (les personnes fortunées possèdent des espaces en dehors de la réalité ou aucune loi ne s’applique), le format nouvelle convient bien. Il y aurait matière à  développer les concepts de juge, de conscience, de loi. La subréalité décrite est un très bon terreau pour tout cela. Au lecteur de s’arrêter au niveau de lecture qui lui convient.

 

« Un demi bien tiré » – Philippe Curval

Où quand tu te retrouves à demander à ton binôme de lecture de t’expliquer la nouvelle… qu’il te fait un cours sur le paradoxe de Zénon et que tu comprends vaguement… donc si vous le connaissez, le délire de deux piliers de bar cherchant à tester ce paradoxe vous intéressera sans doute, autrement c’est un peu ardu.

 

« Dieu, un, zéro » – Joël Champetier

Voici une nouvelle beaucoup plus convenue. L’écriture est agréable à lire, mais j’ai trouvé la première partie beaucoup trop développée alors qu’elle n’apporte rien à l’histoire (histoire de la vie du mathématicien qui va être embauché dans un laboratoire secret de robotique). L’auteur plante son personnage comme dans un roman, or il n’a que le temps de la nouvelle. Les idées sont intéressantes, mais quelques incohérences sont venues troubler ma lecture. La fin toute mimi rachète un peu tout cela.

 

« Les aventures de Rocket Boy ne s’arrêtent jamais » – Daryl Gregory (traduction de Claire Kreutzberger)

Pas de SFFF* ici, mais un garçon fan de SF, qui s’y réfugie pour supporter sa vie. L’auteur nous raconte avec justesse ce drame. Il ne tombe jamais dans la facilité et relate toute l’injustice de la vie. Chaque mot est pesé et tombe juste. Pas de happy end, pas de mélodrame, « juste » une nouvelle qui vous donne une sacrée claque ! 

 

« Le vert est éternel » – Jean-Laurent Del Socorro (INÉDIT)

Je n’ai pas lu le roman Royaume de vent et de colères, dans l’univers duquel se passe la nouvelle, mais ce n’était pas gênant. Le texte est bien écrit, il nous présente une autre vision de l’Edit de Nantes, mais il ne m’a pas emporté. Je cherche encore le rapport avec le thème de l’anthologie.

 

« Coyote Creek » – Charlotte Bousquet (INÉDIT)

Autre texte hors SFFF, qui aborde de façon originale la maladie d’Alzheimer. La narration par la malade rend le texte très touchant.

 

« Intelligence extra-terrestre » – Stéphane Przybylski (INÉDIT)

On retrouve la façon très particulière de l’auteur de présenter ses récits, avec des alternances entres différentes époques, différents personnages. Si pour un roman, cela est intéressant, j’ai trouvé qu’au format nouvelle cela rendait la lecture difficile. Le texte est trop court pour se faire à ce format et pour pouvoir entrer dans l’histoire. Ayant lu le premier tome du Château des millions d’années, j’ai pu m’y retrouver dans le récit. Sans cette lecture, j’aurai été perdue.

 

« Pont-des-Sables » – Laurent Queyssi (INÉDIT)

Cette nouvelle rappelle celle de Daryl Gregory, mais en moins noir (une bande d’amis, qui va être confrontée à un drame). Ici une pointe d’imaginaire, mais surtout beaucoup de référence à la SF. La narration est très agréable. Lors de la lecture, on se pose beaucoup de questions, notamment sur les motivations des personnages. Ce ne sont pas des interrogations d’incompréhension, mais d’intérêt pour le récit. Il y a beaucoup de sentiments, mais emplis de pudeur. En bref, une lecture très agréable qui donne envie de lire l’auteur.

 

« Versus » – Fabien Clavel (INÉDIT)

Une nouvelle rapide et efficace. La fin est prévisible, mais le tout est très agréable à lire. Du fun, du dynamisme.

 

« Smithers et les fantômes du Thar » – Robert Silverberg (traduction d’Éric Holstein – INÉDIT)

Je m’attendais à de la SF, mais en fait c’est une nouvelle fantastique, qui rappelle les textes de la fin du 19ème siècle, début du 20ème. L’introduction est un peu longue, mais plonge bien le lecteur dans l’univers. C’est bien écrit, mais il y comme un goût de déjà vu et je n’ai pas accroché plus que ça.

 

« Visage » – Mike Carey (traduction de Sylvie Denis – INÉDIT)

Une autre nouvelle que j’ai apprécié. Il y a beaucoup de recherche et l’auteur nous propose un monde très particulier, bien développé (avec des maisons « champignons » qui m’ont beaucoup plu). Il utilise un concept de « visage confisqué », qui est très intéressant. Le lecteur pourra bien entendu faire un parallèle avec le voile, ou pas. En tout cas cette nouvelle provoque énormément de réflexion et j’ai aimé l’écriture de Mike Carey.

 

Pour conclure, cette année mon ressenti global est plutôt positif. Plusieurs textes m’ont énormément plu et ont éclipsé d’autres nouvelles qui m’ont laissée plus indifférente. 

 

La chronique de Blackwolf sur blog-O-Livre.

 

 * : Science-Fiction Fantasy Fantastique

 

D’autres avis chez : Xapur, Boudicca, Vert, Bibliocosme

Retour sur l’anthologie de 2012, de 2013 et de 2014.

n°4 n°1 U

Les Annales du Disque-Monde, tome 04 : Mortimer de Terry Pratchett

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Auteur : Terry Pratchett – Traduit par Patrick Couton –  Editions : Pocket – Parution : 21/10/2011 – 318 pages – prix : 6,80 € – genre : Fantasy, humour

 

Quatrième de couverture:

Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu’on égorge. Et non. Même les oiseaux n’y croient pas. « Il a du coeur », fait le père adossé contre un muret. « Dame,c’est le reste qui lui manque », répond l’oncle Hamesh. Mais à la foire à l’embauche, la Mort le remarque et l’emporte sur son cheval Bigadin. Il faut la comprendre : elle a décidé de faire sa vie. Avec un bon commis, elle pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs. Un grand destin attend donc Mortimer. Mais… est-ce bien raisonnable ?

 

Mon avis :

J’avais été un peu refroidie par ma lecture de La Huitième Couleur, le premier tome des annales du disque-monde (rétrospectivement j’apprécie plus cette lecture, car elle m’a donnée toutes les clés pour pouvoir apprécier les autres tomes de ce grand cycle foldingue). J’en étais donc restée à ce premier constat mi-figue mi-raisin. Suite au décès de Terry Pratchett, Mortimer a été proposé en lecture commune sur le Cercle d’Atuan. Je me suis donc relancée, pour voir si cette fois j’allais apprécier ce livre, si souvent plébiscité.

Eureka! Cette fois-ci, on peut dire que la mayonnaise a pris. La lecture de la Huitième Couleur n’y est pas étrangère car elle m’a donné tous les références  permettant de profiter pleinement de ce récit. C’est simple, ce livre se lit tout seul. L’univers est bien délirant, avec ses fleurs rétroannuelles, la Mort qui prend des congés pour profiter de la vie… mais il y a bien, cette fois-ci, une intrigue principale passionnante. L’auteur enchaîne les situations rocambolesques et passe un peu vite sur la formation du jeune Mortimer, qui se retrouve aux rênes de la collecte des âmes. On ne peut que se dire : ça va mal finir ! Je ne vais pas dévoiler tous les rebondissements qui s’en suivent, qui sont très nombreux, rires et sourires garantis. La fin fût par contre déconcertante avec un petit manque de cohérence. Je ne suis pas sure d’avoir bien tout compris. Qu’a voulu faire la mort ou pas ? Il faudrait lui demander !

Terry Pratchett  décrit le Disque-Monde avec une foule de détails. Le vocabulaire est très riche et  les descriptions ultra précises. Cela aide le lecteur à s’immerger dans ce monde de fantasy déjanté. Il y a toujours beaucoup d’humour et les personnages ont de sacrées réparties.

Ceux-ci sont moins nombreux dans ce tome, ce qui permet de mieux les connaître et de s’y attacher. Le personnage de Morty m’a notamment beaucoup plu. Le pauvre est considéré comme un cas par sa famille, car il est curieux, aime lire, se pose des questions sur le monde… c’est dire. On ne peut que compatir, quand il se retrouve l’apprenti de la Mort par dépits. Et cette Mort, qui souhaite changer de vie, comment ne pas la comprendre ? Par contre le personnage d’Ysabel, la fille de la Mort, était moins attachante, ce qui est normal car elle est horripilante.

Pour conclure, je me suis vraiment amusée à la lecture de ce quatrième tome des Annales du Disque-Monde. L’intrigue centrée sur quelques personnages permet de bien l’apprécier. J’ai compris ce que tous les fans trouvaient aux récits et à la plume de Terry Pratchett et j’ai bien envie maintenant de découvrir d’autre tomes !

« IL FAUT QUE TU APRENNES LA COMPASSION PROPRE A TON METIER.

– C’est quoi ?

– UNE LAME BIEN AFFUTEE. » 

 

L’avis de  : Lune, Nathalie, Rose, Tigger Lilly, Blackwolf, Acro

n°34   n°4

Trolls & Licornes : anthologie 2015 des Imaginales dirigée par Jean-Claude Dunyach

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Direction : Jean-Claude Dunyach – Auteurs :  Raphaël Albert, Pierre Bordage, Lionel Davoust, Jeanne A. Debats, Silène Edgar, Estelle Faye, Sophie Jomain, Sylvie Miller et Philippe Ward, Olivier Paquet, Adrien Tomas –  Editions : Mnemos   – Parution :  05/06/15 – 206 pages – prix : 18€ – genre : nouvelles, Fantasy

 

Quatrième de couverture:

Quoi de commun entre la lourdeur disgracieuse d’un troll et la noble légèreté d’une licorne ? Entre une créature que la légende populaire associe à la virginité et une autre qui patauge dans la boue des bas-fonds ? Dix auteurs (dont un bicéphale) ont imaginé des rencontres improbables entre ces deux figures classiques de l’imaginaire, pour bousculer un brin les évidences et rappeler que les contes sont faits pour être détournés. L’anthologie comporte des textes plus gais que désespérants, l’époque ayant bien besoin de tendresse, d’humour et de licornes. De trolls aussi, soyons justes…

 

Quelques mots : 

Voici venu le temps des rires et de la traditionnelle lecture commune post Imaginales!!! Qui, que, quoi? hein ? Je vous explique : pour la troisième année consécutive, je lis l’anthologie des Imaginales en lecture commune avec Snow et Blackwolf. Un grand moment de l’année, à n’en pas douter. Je n’avais toujours pas écouté la table ronde des Imaginales qui présentait l’anthologie, heureusement les podcast d’actuSF sont là, donc je ne savais pas à quoi m’attendre, à part à des Licornes et des Trolls bien sûr!

Mon avis :

Ne changeons pas les recettes qui gagne, je vais vous parler des textes un à un :

  • Préface de Jean-Claude Dunyach

Changement cette année, après trois ans de duo Davoust-Miller, c’est au tour de Jean-Claude Dunyach de diriger l’anthologie. La préface nous met bien en appétit, avec un début très sérieux sur l’histoire des trolls et des licornes, mais qui dérape vite vers les blagues de second degré et quelques allusions scabreuses, pour notre plus grand bonheur. Une préface qui m’a m’a beaucoup plu et très prometteuse.

 

  • Jötnar de Jeanne-A Debats

J’ai été un peu perdue au début de ma lecture. Suite à la préface, je ne sais pas pourquoi,  j’ai cru que l’auteur allait partir sur une parodie. Que nenni, ici le récit est très sérieux, construit comme les mythologies nordiques. Le texte est vraiment très bien écrit et à la fin de la nouvelle, on a l’impression d’avoir lu un livre entier. Le bémol, je bloque un peu sur la mythologie, le plus, une licorne bien loin des  » gentilles licornes ».

 

  • La chasse à la licorne d’Estelle Faye

Ce texte m’a beaucoup plus ! Je me suis laissée bernée par l’auteur, sur l’identité de la licorne, même si Blackwolf avait tout compris, lui.  Une nouvelle dans un univers classique de fantasy, qui m’a bien fait sourire. Il y a deux duos, les méchants et les gentils. Les gentils sont très sympathiques et marrant, les méchants (les nobliaux) se font rouler et c’est délectable.

 

  •  Ekasrinn de Pierre Bordage

Les nouvelles de Pierre Bordage m’avaient laissée de marbre dans les deux précédentes anthologies. Quelle surprise avec celle-ci! L’auteur nous propose un troll humain, sous la forme d’un jeune de banlieue particulièrement agressif. Certes il utilise pas mal de raccourcis pour décrire les banlieues (genre le meilleur ami qui est parti en terre sainte…), la licorne aurait sans doute été plus intéressante si elle avait été moins réelle… mais mon petit côté fleur bleue s’est laissé attendrir par le discours sur l’amour et j’ai trouvé le personnage principal très bien décrit, ainsi que les rapports humains foireux. En tout cas cette nouvelle qui prend la forme d’un conte moderne, est originale.

 

  • Bienvenue à Magicland de Lionel Davoust

Ah! Du fun, beaucoup de fin avec cette nouvelle!!! Le troll de l’histoire travaille dans un parc animalier et s’occupe des licornes. Voilà pour le décors Au passage, je précise que les licornes pètent des arc-en-ciel, envoi des nuages de paillettes quand elles se déplacent…. elles ont donc tout le côté « mimi » du stéréotype de la licorne moderne, mais elles sont aussi carnivores, là on retrouve le côté plus mythologique du bestiaux. En tout cas, cela fait un joyeux mélange. Notre troll ayant beaucoup d’états d’âme, nous allons le suivre dans ses séances de psychanalyse. C’est très bien trouvé. Avec beaucoup d’humour, Lionel Davoust nous donne quelques pistes de réflexion sur ces fameux parcs animaliers. Le bonus : le secret de la reproduction de la licorne.

 

  • Touellerezh de Olivier Paquet

Voici une nouvelle un peu frustrante. En effet, l’auteur nous propose un scénario intéressant, ici on touche plus à l’urban fantasy avec une licorne conseillère de la royauté, avec de nombreuses idées, de la magie… Mais parfois les transitions sont un peu bancales et l’histoire s’avère en fait trop condensée. Donc une nouvelle frustrante, car j’ai le sentiment qu’il y avait de quoi faire beaucoup plus avec ce texte.  Mais j’ai quand même passé un bon moment.

 

  • Le troll médecin de Silène Edgar

Ce texte est écrit à partir du texte de Molière, que je ne connaissais pas. Donc pas de comparaison possible pour moi. J’ai surtout apprécié le début où le monde est présenté. Il est très originale, assez caricaturale certes, mais drôle (les trolls sont les lettrés de l’histoire, les licornes sont belles, mais stupides). La fin m’a moins passionnée, mais elle portait bien la réflexion sous-jacente. En effet, l’auteur nous propose un texte sur l’importance de la lecture, de l’éducation, porté par une nouvelle amusante.

 

  •  Le double destin du taquin  (ou Comment parfois reculer au lieu de jouer au Malin pour ne pas se faire… Bousculer) de Raphaël Albert

Le recueil mérite d’être lu rien que pour cette nouvelle! Sous la forme d’un poème, l’auteur nous narre les déboires d’un farfadet. Oui, vous avez bien lu, un poème, alternant vocabulaire châtié et argot, bourré d’humour. C’est simple, j’ai rigolé tout du long. Les rimes sont riches (empalement, dans le fondement) et la chute (douloureuse pour certain) surprenante !

 

  • Les yeux du troll de Sophie Jomain

Cette nouvelle est très mignonne. C’est un conte pour enfant. La forme est très classique, la fin sans surprise. Même si c’est très bien écrit, cela fait très bizarre après le texte de Raphaël Albert.

 

  •  Trolls, Licornes et Bolognaise de Adrien Tomas

L’auteur reprend tous les stéréotypes de l’urban fantasy, versant héroïne badass, pour mon plus grand bonheur. Je lirais avec plaisir un texte plus long avec la même héroïne. Le gros bémol, c’est la fin. Elle est très rapide, genre j’ai aqua-poney, il faut que je vous laisse, vite il faut que je conclue. Le petit bémol, ça manque de baston.

 

  • Dans la tête de Georg Trollevitch de Sylvie Miller et Philippe Ward

Les auteurs nous présentent une sorte de fan fiction des Imaginales, dont les personnages principaux sont des auteurs régulièrement présents et un fan incontournable. Même si j’ai apprécié reconnaître les lieux, les personnes, j’avoue ne pas avoir accroché à l’humour, un peu trop scatologique à mon goût.

 

En conclusion, une anthologie sans mauvaise surprise, avec des textes très variés que ce soit dans le style que dans les histoires. Le niveau global est plutôt bon et j’ai apprécié la plupart des univers développés, avec un coups de cœur pour la nouvelle de Raphaël Albert. A l’année prochaine pour l’anthologie 2016 !

 

Les avis de mes co-lecteurs de choc : Snow, Blackwolf.

D’autres avis chez : Bibliocosme

 

Bonus :

Vous n’aurez pas la teneur de nos échanges, mais en vrac je peux vous dire que nous avons parlé de : courgettes, messagerie rose, rats, mariage, tupperware, chat….mais aussi urban fantasy, lecture en VO….

n° 2  n°2

Léviathan, tome 2 : La nuit de Lionel Davoust

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Auteur : Lionel Davoust  – Editions : Don Quichotte – Parution :  12/04/2012 – 469 pages – prix : 22 € – genre : fantastique

 

Quatrième de couverture:

Plusieurs heures après avoir été aspiré dans les eaux glaciales de l’Antarctique, le corps de Michael Petersen, le chercheur en biologie marine de Léviathan, est inopinément découvert, échoué sur une grève, par les employés de la base polaire. Contre toute attente, le naufragé a survécu, mais il semble plongé dans un profond coma. Le verdict des médecins est aussi troublant qu’énigmatique : Michael Petersen est en train de rêver. Une autre circonstance défie l’entendement : une troupe d’orques, non loin du rivage, paraît veiller sur le miraculé.

Ces faits inexplicables ont manifestement un sens précis pour le Comité, dont la surveillance s’exerce sans relâche autour de l’innocent chercheur. Les agents de la puissante organisation secrète s’empressent pour tirer Michael de sa léthargie peuplée de visions, et le réinstaller au centre de son petit monde familier. Pourquoi tant de prévenance envers un modeste père de famille, chez ceux qui se targuent d’ignorer l’altruisme ? Et quelle corrélation faut-il établir entre les rêves de Michael et les tentatives d’homicide qui ciblent subitement, les uns après les autres, les membres de son entourage ?

Alors que Masha, initiatrice de la quête dans Léviathan, engage désormais une partie défensive dans son rôle d’épouse, le FBI s’invite dans le jeu en la personne d’Andrew Leon. Tout semble désigner Michael, à la personnalité notoirement fragile et clivée, comme l’auteur des crimes en série qui visent son cercle familial. Mais l’enquêteur, en mathématicien que l’invisible n’effraie pas, entrevoit une autre hypothèse, capable de faire vaciller même un esprit aussi solide que le sien. D’autant qu’elle rejoint les données produites par un système de mesure des manifestations de l’énergie mentale, dont il est le génial concepteur.

 

Quelques mots :

Après une lecture commune du tome 1 avec Jae-Lou, nous avons remis ça pour le tome 2. Les échanges furent plus intenses : découpage du livre en quatre et échanges sur skype à chaque fin de partie. J’étais très enthousiaste à la fin de ce tome 1, Jae aussi.

 

Mon avis :

J’ai repris avec grand plaisir la lecture de Léviathan. Le début du livre est plutôt calme. On reprend l’histoire là où elle s’était arrêtée, avec Mickaël dans le coma. On découvre de nouveaux personnages et l’histoire s’avère très touffue. Au fur et à mesure du récit, le rythme s’accélère. L’auteur nous tient en haleine et délivre les informations au compte goutte, que ce soit sur le passé des personnages, le fameux Léviathan, les mages ou encore la main droite. 

Le récit est cette fois-ci beaucoup plus dans la catégorie fantastique, que thriller. Mais on retrouve le mélange entre enquête policière et découverte fantastique, avec l’énigme de, ce qu’est Léviathan. L’écriture est très belle au début du livre, poétique. Elle emprunte des thèmes de la mythologie nordique. Rapidement ce côté presque poétique disparaît pour faire place à de l’action en concentré, pour finalement déboucher sur une fin, qui n’en ai pas vraiment une, mais plutôt une introduction au dernier tome.

L’univers et les concepts sont très bien travaillés.  L’auteur ne nous donne pas toutes les clés de compréhension immédiatement, ce qui peut s’avérer frustrant, mais ce qui nous laisse également le temps de réfléchir à tous les tenants et aboutissants de l’histoire.

Les différents personnages présentés dans le tome 1 évoluent beaucoup. Mickaël qui était mon chouchou, me donne envie de le secouer…  Il se fait détrôner par Léon, l’agent du FBI, qui malgré lui se retrouve embarqué dans une histoire qui le dépasse. Je m’inquiète toujours pour l’avenir de Masha.  Julius est de plus en plus insupportable. Tout le long de la lecture, je me suis demandé comment tel ou tel personnage allait évoluer et ce qui pourrait bien lui arriver. On découvre même, en partie, le fameux Léviathan, mais je laisserais ici la place au mystère.

Pour conclure, même s’il n’y a pas dans ce second tome, l’effet de la découverte, j’ai une fois de plus beaucoup aimé cette lecture. Lionel Davoust développe l’intrigue et l’univers, qui avaient tout juste été effleurés. Le rythme du récit devient effréné et nous entraîne à la poursuite du mythique Léviathan. Attention à la noyade! Le tome 1 n’était qu’une entrée, avec ce tome 2, on attaque le plat de résistance.

 

L’avis de Jae-Lou.

D’autres avis chez : BlackwolfLelf, SnowJoyeux DrilleTigger Lilly, Lorhkan

 

Just for fun :

Vous êtes arrivés jusqu’ici, vous avez gagné un petit bonus! Un extrait de nos conversations avec Jae-Lou, attention, c’est du high Level!

« Mariejuliet : Il n’y a pas l’effet de la découverte comme dans le tome 1
Mariejuliet : mais j’ai une fois de plus beaucoup aimé cette lecture
Jae-Lou : Oui oui oui et c’est toujours bien écrit, mais quand même pas mal différent
Mariejuliet : moins thriller
Jae-Lou : Oui plus fantastique et plus sombre
Jae-Lou : Et mouillé
Mariejuliet : (rofl)
Jae-Lou : 😛
Mariejuliet : Ce qui est pas mal c’est qu’il reste encore des trucs à découvrir
Mariejuliet : au final on ne sait toujours pas qui est Mickaël
Jae-Lou : Oui pas trop de réponses en fait plus un déploiement de l’univers et de l’intrigue
Mariejuliet : toutafé
Mariejuliet : bien résumé »

 n°25

Anthologie 2014 des Utopiales

 

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Auteur : Collectif   – Editions : ActuSF, collection : Les 3 souhaits – Parution :  07/11/2014 – 416 pages – prix : 15 € – genre : science-fiction – Couverture :  Laura SAVA

 

Quatrième de couverture:

Donnez « Intelligences » comme thème à des auteurs d’imaginaire et vous obtiendrez des résultats géniaux, fous et déconcertants. Préparez la révolution avec Jo Walton, ressuscitez une momie avec Sylvie Denis, enquêtez avec un célèbre albinos et Michael Moorcock, plongez dans le monde des échecs avec Léo Henry, découvrez les dernières volontés un peu folles d’un père avec K. W. Jeter ou bien sortez en plein cauchemar post-apocalyptique avec Dmitry Glukhovsky.

 

Depuis que je vais aux Utopiales, j’achète l’anthologie de l’année. Souvent je mets un an à la sortir des étagères où elle prend la poussière. Cette année je l’ai lu dans le cadre d’une lecture commune avec Blackwolf, du coup point de poussière et une lecture étalée sur deux semaines!

 

Mon ressenti :

Chaque texte étant d’un auteur différent, je vais les traiter séparément. A chaque fois, j’ai cherché le rapport avec le thème, puisqu’il est clairement affiché : intelligence (ce qui me donne envie de trinquer en disant « la santé on l’a déjà » … désolée).

  • Intelligence(s) de Yannick Rumpala (Préface)

Une préface assez pointue sur tous les types d’intelligence, en proposant des exemples de la littérature. Instructif.

  • « Chaperon » de Laurent Genefort

L’auteur nous propose une nouvelle de type space opéra. Une nouvelle « espèce » intelligente est découverte, surprise! elle fait la taille d’une galaxie. J’ai trouvé le parti pris de l’auteur, de ne pas impliquer d’humain intéressant.

  • « Fe6 !! ou La Transfiguration de Bobby J. Fischer » de Léo Henry (INÉDIT)

Une nouvelle très déconcertante, mais passionnante, qui suscite beaucoup de réflexions. L’auteur explique le comportement fantasque et paranoïaque du génie des échecs Bobby Fisher grâce à la science fiction. Qu’est-ce qui est réel, qu’est-ce qui ne l’est pas ? On se prend à douter. Deux pages de pure SF viennent éclairer sous un nouveau jour la vingtaine de pages précédentes. Bien joué !

  • « En sommeil » de Jo Walton (Traduction : Sylvie Denis – INÉDIT)

J’ai trouvé ce texte trop court pour tout ce qu’il porte. Il m’aurait fallu un peu plus d’explications. Dans un futur où les libertés sont restreintes, une journaliste fomente une révolution en créant une simulation d’un auteur dont elle écrit la biographie. J’aurais souhaité en savoir plus sur ces simulations, leur création, leur fonctionnement… La nouvelle se termine sur son point fort, en quelques lignes l’auteur glisse le germe du doute : après-tout, cette simulation étant créée, n’est-elle pas manipulée par l’auteur ?

  • « L’Évangile selon Artyom » de Dmitry Glukhovsky (Traduction : Denis E. Savine – INÉDIT)

Plus qu’une nouvelle, c’est apparemment un complément au livre Métro 2033, le petit plus qui explique tout. N’ayant pas lu ce livre, ce texte est comme un condensé du dit roman (post apocalyptique). Un lecture très facile et entraînante, qui donne envie d’en savoir plus sur l’histoire.

  • « Pas de deux sur la planète des ombres » de Dominique Douay (INÉDIT)

Le début de la nouvelle, bien que très classique, est prenant. Le lecteur y trouvera facilement ses marques (voyage spatial, deux « aventuriers », exploration…). Par contre à partir de la moitié du récit, j’ai un peu décroché de l’histoire. Le récit était moins fluide, comme s’il manquait des pages (peut-être dû au format nouvelle). L’histoire n’a pas assez de place pour se développer comme il faudrait. Je suis donc restée sur ma fin malgré un début prometteur.

  • « Les Dracula anonymes » de Barbara Sadoul (INÉDIT)

 Première lecture de l’auteur et pour faire très court, cette nouvelle ne m’a pas donné envie de lire d’autres de ses textes.

  • « L’Affaire du Bassin des Hivers » de Michael Moorcock (Traduction : Nicolas Cluzeau)

Une nouvelle qui nous plonge dans un Paris alternatif. S’il fallait définir le style, je dirais de l’urban fantasy. J’ai beaucoup apprécié cet univers, que je verrais bien plus développé. En effet, il y a beaucoup de personnages pour une nouvelle et un déséquilibre entre la première partie descriptive, qui prend son temps et la seconde, où est concentrée toute l’action avec de gros raccourcis. Une lecture quand même positive.

  • « L’Esprit de la roche » de Jean-Marc Ligny (INÉDIT)

Voici une belle histoire, qui redonne le sourire. Une façon intéressante d’expliquer l’origine de la vie sur les planètes. Je ne veux pas en dire plus pour vous garder la surprise, alors en quelque mot il y a : du voyage spatial, d’autre espèces plus intelligentes que les humains…

  • « Le Sage qui entre dans la paix » de Sylvie Miller & Philippe Ward (INÉDIT)

Une nouvelle qui met en scène le détective des dieux : Lasser. C’est une histoire très « classique » de Lasser, c’est à dire complètement loufoque et très récréative. Lasser se retrouve mandaté par les dieux égyptiens pour enquêter dans une université. De quoi baigner dans l’intelligence, mais aussi le complot, car une fois de plus il sera le dindon de la farce.

  • « Le court roman de la momie » de Sylvie Denis (INÉDIT)

C’est une nouvelle à retardement. Qésako ? Eh bien, à la fin de la lecture, j’étais dubitative, me demandant où voulait en venir l’auteur. Et c’est en réfléchissant au texte lu, que tout son intérêt prend forme! Du coup je me suis retrouvée à rire une demi heure après l’avoir lu … (bon j’étais peut-être dans un état bizarre). Le background est très intéressant et donnerait envie de lire un livre entier se passant dans cet univers : l’Europe est dépassée par le réchauffement climatique, ses citoyens ne se déplacent qu’en fonction de points carbones obtenus, par conséquent, des blogueurs leur permettent de vivre des évènements par procuration. Cela nous fournit le héros : Philippe. Celui-ci se retrouve propulsé docteur Frankenstein malgré lui, en donnant vie à une momie qu’il trouvait magnifique. Point de monstre physique ici, mais une beauté très brillante, mais pas que… Je n’en dirais pas plus. Un texte qui donne à réfléchir sur ce qu’est l’intelligence, avec une bonne dose d’humour.

  • « Dernières volontés » de K. W. Jeter (Traduction : Jean-Daniel Brèque)

Un texte qui m’a énormément plu, même si sa place dans le recueil m’a surprise, n’étant si SF, Fantastique ou Fantasy. Avec beaucoup d’humour, parfois grinçant, et de justesse, l’auteur va nous dépeindre un amour filiale et paternel sur fond de famille italienne, de bimbo, de papotage entre copines, d’hôpital, d’Halloween… Un sacré mélange, réussit à la perfection. J’ai très envie de  découvrir l’auteur maintenant ! Je ne résiste pas à vous faire partager une de mes répliques préférées :

« On s’habitue à tout. Tu t’es bien habituée à coucher avec Brian

-Hélas pour moi. J’aurais mieux fait de m’acheter un chien. Eux, au moins, on peut les faire couper ; si t’emmènes ton mec chez le véto, on te regarde d’un drôle d’air.(…) « 

 

Au final, une anthologie avec des hauts et des bas. Je finis sur un sentiment global positif. Y ai-je gagné de l’intelligence, je ne sais pas. Mais je me suis posé des questions, j’ai ri, j’ai passé un bon moment.

 

L’avis de blackwolf. 

D’autres avis chez : Vert, Amarüel

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