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Auteur : Annie Barrows – Traduction : Claire Allain et Dominique Haas – Edition : 10/18 – Parution : 02/06/16 – 696 pages – Prix : 9,10 € – Genre : contemporain, chronique familiale
Quatrième de couverture :
Layla Beck, une jeune citadine fortunée, fille d’un puissant sénateur du Delaware, refuse d’épouser le riche parti que son père a choisi pour elle et se voit contrainte d’accepter un emploi de rédactrice au sein d’une agence gouvernementale. Elle n’a jamais travaillé de sa vie, mais en ces temps de grande dépression, nécessité fait loi. Sa mission : se rendre dans la petite ville de Macedonia, interroger ses habitants hauts en couleur, et rédiger l’histoire de cette ville sur le point de célébrer le cent-cinquantenaire de sa fondation. Elle prend pension chez les Romeyn, des excentriques désargentés, autrefois propriétaires d’une grande fabrique de chaussettes et autres articles de bonneterie – Les Inusables Américaines – qui a été ravagée par un incendie plusieurs années auparavant. Ce drame, qui a coûté la vie au grand amour de Jottie Romeyn, reste gravé dans les mémoires et suscite encore bien des questions. Ce même été, Willa Romeyn, douze ans, grande admiratrice de Sherlock Holmes, décide de tourner le dos à l’enfance et d’utiliser ses dons de déduction pour percer les mystères qui semblent entourer sa famille. De question en réponse, de soupçon en révélation, Layla et Willa vont bouleverser le cours des choses, changer profondément et à jamais l’existence de tous les membres de leur petite communauté, et mettre au jour vérités enfouies et blessures mal cicatrisées.
Mon avis :
On découvre la vie de toute la petite tribu Romeyn, qui vit au fin fond de la Virginie Occidentale. Nous sommes en pleine dépression et l’arrivée de Layla Beck, employée dans le cadre du new deal pour écrire l’histoire de la ville de Macédonia, va servir de révélateur. Sa présence va nous révéler l’histoire passée et les secrets de la famille Romeyn. Pourquoi je parle de tribu ? Parce que sous la houlette de Jottie, vivent ses sœurs jumelles (qui ne rejoignent leur mari que le temps du we), l’un des frères Felix, ses deux filles… s’ajoutent parfois les maris et le deuxième frère Emett. Cette famille est très vivante et remuante. Mais le spectre du passé plane et apporte de l’ombre à ce bonheur apparent, avec notamment l’incendie de la fabrique de chaussettes que le père dirigeait, où le meilleur ami de Felix et amoureux de Jottie, est mort.
Le récit a trois narrateurs : Willa (la fille aînée) – qui décide de découvrir les secrets de son père et de sa tante -, Jottie – qui s’inquiète pour l’avenir des nièces qu’elle a élevées – et un narrateur extérieur. Ceci dit, il y en avait peut-être d’autres, comme il y a plus de 600 pages j’ai peut-être oubliée.
J’ai bien aimé l’écriture, au niveau du rythme des phrases et de la narration. Concernant le premier, l’été est caniculaire (un parfait parallèle avec les températures réelles lors de ma lecture), les personnages vont donc lentement, comme l’écriture. J’avais l’impression d’être à Macédonia, terrassée par la chaleur, attendant à l’ombre d’une pergola, un verre de thé glacé à la main. Mais je comprends que ce rythme est pu gêner certains lecteurs. Concernant la narration, il y a comme une ressemblance avec Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, mais j’ai bien du mal à la définir, peut-être du fait de la narration enfantine.
Les personnages sont très riches et très humains. Pas de perfection ici, mais des faiblesses, des richesses. J’ai adoré Willa, grande lectrice à la curiosité insatiable, mais aussi Bird sa petit sœur spontanée et souriante. Et enfin Jottie, qui fait tourner la maison, qui garde la tête haute malgré les mauvais tours que lui joue le destin.
Pour conclure, j’ai apprécié cette lecture. Je me suis laissée bercée par le rythme lent, qui collait avec la météo. J’ai aimé découvrir les drames et les secrets de la famille Romeyn, ainsi que ses différents membres. Cependant, cette lecture est à déconseiller si vous êtes en quête d’action.
« La notion de temps s’estompait, le dimanche ; il s’étirait, telle une longue bande élastique, si bien qu’à deux heures on ne savait plus qu’en faire, tellement il en restait. »
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