Les Annales du Disque-Monde, tome 04 : Mortimer de Terry Pratchett

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Auteur : Terry Pratchett – Traduit par Patrick Couton –  Editions : Pocket – Parution : 21/10/2011 – 318 pages – prix : 6,80 € – genre : Fantasy, humour

 

Quatrième de couverture:

Mortimer court à travers champs, agitant les bras et criant comme une truie qu’on égorge. Et non. Même les oiseaux n’y croient pas. « Il a du coeur », fait le père adossé contre un muret. « Dame,c’est le reste qui lui manque », répond l’oncle Hamesh. Mais à la foire à l’embauche, la Mort le remarque et l’emporte sur son cheval Bigadin. Il faut la comprendre : elle a décidé de faire sa vie. Avec un bon commis, elle pourrait partager le travail quotidien, ce qui lui laisserait des loisirs. Un grand destin attend donc Mortimer. Mais… est-ce bien raisonnable ?

 

Mon avis :

J’avais été un peu refroidie par ma lecture de La Huitième Couleur, le premier tome des annales du disque-monde (rétrospectivement j’apprécie plus cette lecture, car elle m’a donnée toutes les clés pour pouvoir apprécier les autres tomes de ce grand cycle foldingue). J’en étais donc restée à ce premier constat mi-figue mi-raisin. Suite au décès de Terry Pratchett, Mortimer a été proposé en lecture commune sur le Cercle d’Atuan. Je me suis donc relancée, pour voir si cette fois j’allais apprécier ce livre, si souvent plébiscité.

Eureka! Cette fois-ci, on peut dire que la mayonnaise a pris. La lecture de la Huitième Couleur n’y est pas étrangère car elle m’a donné tous les références  permettant de profiter pleinement de ce récit. C’est simple, ce livre se lit tout seul. L’univers est bien délirant, avec ses fleurs rétroannuelles, la Mort qui prend des congés pour profiter de la vie… mais il y a bien, cette fois-ci, une intrigue principale passionnante. L’auteur enchaîne les situations rocambolesques et passe un peu vite sur la formation du jeune Mortimer, qui se retrouve aux rênes de la collecte des âmes. On ne peut que se dire : ça va mal finir ! Je ne vais pas dévoiler tous les rebondissements qui s’en suivent, qui sont très nombreux, rires et sourires garantis. La fin fût par contre déconcertante avec un petit manque de cohérence. Je ne suis pas sure d’avoir bien tout compris. Qu’a voulu faire la mort ou pas ? Il faudrait lui demander !

Terry Pratchett  décrit le Disque-Monde avec une foule de détails. Le vocabulaire est très riche et  les descriptions ultra précises. Cela aide le lecteur à s’immerger dans ce monde de fantasy déjanté. Il y a toujours beaucoup d’humour et les personnages ont de sacrées réparties.

Ceux-ci sont moins nombreux dans ce tome, ce qui permet de mieux les connaître et de s’y attacher. Le personnage de Morty m’a notamment beaucoup plu. Le pauvre est considéré comme un cas par sa famille, car il est curieux, aime lire, se pose des questions sur le monde… c’est dire. On ne peut que compatir, quand il se retrouve l’apprenti de la Mort par dépits. Et cette Mort, qui souhaite changer de vie, comment ne pas la comprendre ? Par contre le personnage d’Ysabel, la fille de la Mort, était moins attachante, ce qui est normal car elle est horripilante.

Pour conclure, je me suis vraiment amusée à la lecture de ce quatrième tome des Annales du Disque-Monde. L’intrigue centrée sur quelques personnages permet de bien l’apprécier. J’ai compris ce que tous les fans trouvaient aux récits et à la plume de Terry Pratchett et j’ai bien envie maintenant de découvrir d’autre tomes !

« IL FAUT QUE TU APRENNES LA COMPASSION PROPRE A TON METIER.

– C’est quoi ?

– UNE LAME BIEN AFFUTEE. » 

 

L’avis de  : Lune, Nathalie, Rose, Tigger Lilly, Blackwolf, Acro

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Drift de Thierry Di Rollo

 

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Auteur : Thierry Di Rollo –  Editions : Le bélial – Parution : 13/05/2014 – 346 pages – prix : 20 € – genre : Science Fiction

 

Quatrième de couverture:

Le Drift est un titan. Un monument sans pareil, le condensé d’un million de volontés tendues vers un but non négociable : quitter une Terre à bout de souffle. Le Drift est une cathédrale, le temple des vanités humaines, l’iniquité usinée en matériaux composites. Le Drift est la porte ouverte aux étoiles, mais une porte que bien peu prendront. Car pour gigantesque que soit le Drift, les places à son bord sont limitées. Aux seuls Justes, aux puissants, aux privilégiés des cités-dômes. Le Drift est le dernier espoir pour l’humanité. Mais une humanité qui n’est plus celle de tout le monde, une humanité aux franges de l’immortalité, orientée, assistée, nano-contrôlée, au-delà de sa propre condition, résolue à abandonner son berceau sans retour possible, déterminée à embrasser l’espace…

 

Mon avis :

Je n’avais lu qu’une nouvelle de l’auteur : J’ai eu trente ans, qui m’avait laissé un bon souvenir. La quatrième de couverture m’ayant convaincue, ainsi que le retour d’autres blogueurs, j’ai craqué pour ce livre. Je n’en savais pas grand chose au final, il s’annonçait comme un space opera.

Que nenni, surprise ! Enfin pour le début. Voilà un livre bien difficile à présenter. La première moitié, niveau genre, s’inscrirait plutôt dans du post-apocalyptique. La terre a été essorée, ravagée, par les humains. Il y a les justes qui vivent dans les plaines dans des cités dôme, qui continuent à avoir un mode de vie confortable grâce aux nanotechnologies. Et il y a les habitants des  anciennes agglomérations,  qui se terrent le jour pour ne pas être abattus dans le cadre de la chasse officielle qui permet de réguler la population, qui vivent des déchets que veulent bien leur laisser les justes et qui sont abrutis par les drogues. Nous allons suivre le héros, Dwayne Darker à travers les méandres de Old York et de Morne ville, où les vivants côtoient les rats et les cadavres. Récit de survie et histoire d’amour y sont mêlés habilement. La deuxième moitié du livre fait place au space opera, avec le voyage du Drift vers une autre planète, dont les ressources ne sont pas encore épuisées. Vie en huis-clos, lutte des classes, prolongement de la vie, sont les nouveaux thèmes abordés. La fin plus planet opera, fait un clin d’œil cynique à l’humanité.

Au delà de ces changements d’univers, ce qui m’a marqué est l’histoire d’amour entre Dwayne et Kenni. Ils créent un binôme qui semble invincible, dans ce monde pourri, tant leur amour est fort. Mais en bon représentant de l’humanité, la jalousie viendra détruire cet équilibre. Dwayne ne comprendra pas, ne verra pas et passera le reste de sa vie avec le fantôme de Kenni planant au dessus de ses nouvelles relations.

L’écriture de Thierry Di Rollo porte parfaitement le récit, aussi bien dans son rythme que dans son style. Je m’explique, la première partie est très dynamique,correspondant au mode de vie de Dwayne Darker. La deuxième partie va s’avérer plus lente, ce qui correspond au voyage dans l’espace du Drift, qui dure des centaines d’années. L’auteur décrit avec beaucoup de précision les villes poubelles, le récit est alors très dense. La vie à bord du Drift, par contre, est moins détaillée (par exemple l’auteur n’explique pas le fonctionnement des meubles protéiformes qui évoluent en fonction des besoins). Il ne présentera que quelques personnage qui interagissent avec Dwayne. Cela correspond en fait au mode de vie de ce dernier, qui se mêle peu avec les autres voyageurs du Drift. Seul entorse à cette écriture très précise, une histoire secondaire de vol d’adn qui n’apporte pas grand chose au récit.

Le personnage de Dwayne m’a beaucoup plu. C’est un homme désabusé, vidé de son essence par la perte de son amour de jeunesse. Cela ne l’empêche pas de s’accrocher à la vie, même s’il n’y trouve pas grand intérêt. Aventurier, blessé, doué… en bref tout pour faire un bon héros. On en oublierait les personnages secondaires qui l’entourent, sauf Surynat, son ambiote géante, bien sûr.

Pour conclure, Thierry Di Rollo nous présente un habile mélange de plusieurs genres de sf. Cela lui permet de déplacer son histoire dans l’espace et dans le temps. Le héros Dwayne Darker va évoluer dans une terre ravagée post-apocalyptique, pour finalement la quitter à bord du Drift, ce qui va l’amener à voyager pendant plus de cent ans.  La première partie m’a énormément plu, la seconde m’a plus fait réfléchir. Le tout fait un très bon combo.

 

L’avis de : Blackwolf, Cornwall, Lune, Julien le naufragé…

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