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Auteur : Jo Baker  – Edition Stock, collection La cosmopolite – Parution : 02/04/2014396 pages – Prix : 21.50 € – Genre : historique

Quatrième de couverture :

Sur le domaine de Longbourn, vivent Mr et Mrs Bennet et leurs vénérables filles, en âge de se marier.
À l’étage inférieur veillent les domestiques. Personnages fantomatiques dans le célèbre roman de Jane Austen, Orgueil et préjugés, ils deviennent ici des êtres de chair et de sang qui, du matin au soir, astiquent, frottent, pétrissent et vivent au rythme des exigences et des aventures de leurs bien-aimés patrons. Mais ce que les domestiques font dans la cuisine, sans être observés, pendant qu’Elizabeth et Darcy tombent amoureux à l’étage, relève d’eux seuls… Une histoire d’amour peut en cacher une autre, et qui sait quel secret enfoui risque de ressurgir.

 

La cosmopolite, la collection de Stock qui propose de la Littérature étrangère, a changé de peau (nouveau design). Pour fêter cela Liblfy et Stock m’ont permis de découvrir une des nouveautés. Ce qui me permet d’avoir des lectures un petit peu plus cosmopolite, en effet ce livre change de mon domaine de prédilection : la SFFF. Je les en remercie.

 

Mon ressenti :

L’histoire a pour cadre le domaine de Longbourn où vivent les Bennett. Vous ne rêvez pas il s’agit bien des personnages d’Orgueil et préjugés de Jane Austen. J’ai lu ce classique il y a cinq ans, je suis désolée pour les fans mais je n’en garde pas beaucoup de souvenir à part des bruits de froufrous, des froissements de jupons et des soupirs de jeunes femmes. Ce qui m’a tout de suite plu dans Une saison à Longbourn est que l’histoire se place au niveau des domestiques, pales fantômes des romans du 18ème siècle. En effet, pour que tout ce petit monde mange des mets délicats et soit toujours bien habillé il fallait une armée de domestiques. La première partie du livre va nous plonger dans leur vie quotidienne, la corvée de la lessive (depuis j’aime encore plus mon lave linge), nourrir les cochons, faire le savon (j’ai eu plus d’une pensé émue pour mon super marché …).  Mais ces domestiques (bonnes, valet, intendante…) ne sont pas que des esclaves modernes, ils ont également des sentiments, des envies. Et c’est sur ceux-ci que se penchera la deuxième partie du livre. Les rêves de Sarah , bonne chez les Bennet, vont se heurter à sa condition. Quelle liberté peut-elle avoir quand elle accompagne ses maîtres comme leur bagages ? La troisième et dernière partie, avant la conclusion, dévoile les secrets cachés derrière cette mécanique bien huilée et prouve qu’il est possible de choisir une autre voie que celle de domestique. Le cadre de l’histoire dépassera également le cadre de vie des Bennett, en nous transportant vers la guerre en Espagne. 

Ce livre est très agréable à lire. L’écriture de Jo Baker est très fluide sans être pauvre et l’histoire est très bien rythmée. Des moments plus contemplatifs suivent à des dialogues entre les personnages, le tout étant parfaitement dosé.

J’ai beaucoup apprécié le personnage de Sarah. On la voit grandir à travers le récit, ses aspirations sont au départ très basiques (du repos, à manger), puis elles évoluent vers des envies de voyage, de découvertes. Ses comportements sont très réalistes et il m’a été plus facile de m’identifier à elle, qu’à l’intendante dont la passion est le travail bien fait (du moins en apparence) ou aux filles Bennett qui font peu de cas du monde en dehors de leur personne.

Au final, cette lecture m’a plu car elle apporte un nouvel éclairage sur la société anglaise de l’époque. Le roman ne reste pas centré sur un microcosme mais replace l’histoire des personnages dans celle plus grande de l’Angleterre du début du 19ème siècle.

« C’était là un de ces étranges handicaps dont les gens de bonne famille éaient affligés : ils ne pouvaient ouvrir une porte, ni sortir de leur voiture sans assistance »

« Sarah se demanda ce que cela faisait de mener ainsi sa vie comme une dans de village où tout est charmant, gracieux, ordonné, chaque tour parfaitement réglé, sans un pas de travers. Cela n’avait rien à voir avec les allées et venues de Sarah tantôt par la boue, tantôt  par le vent comme aux premiers bourgeons et rayons du soleil. »