Qui a peur de la mort ? de Nnedi Okorafor

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Auteur : Nnedi Okorafor – Traduction : Laurent Philibert-Caillat – Couverture : Travis Davids – Edition ActuSF –  Parution : 05/10/2017 –  401 pages – Prix : 16 € – Genre :  SF, post-apocalyptique, conte – World Fantasy 2011 du meilleur roman et Prix Imaginale du meilleur roman étranger 2014

 

Quatrième de couverture :

Afrique, après l’apocalypse. Le monde a changé de bien des façons, mais il est une région où les génocides intertribaux continuent d’ensanglanter la terre.
Une femme survit à l’anéantissement de son village et au viol commis par un général ennemi.
Elle erre dans le désert dans l’espoir d’y mourir,
mais donne naissance à une petite fille dont la peau et les cheveux ont la couleur du sable.
Persuadée que son enfant est différente, extraordinaire, elle la nomme « Onyesonwu », ce qui signifie, dans une langue ancienne : « Qui a peur de la mort ? »
À mesure qu’Onye grandit, elle comprend peu à peu qu’elle porte les stigmates physiques et sociaux de sa violente conception. Des pouvoirs magiques aussi insolites que remarquables commencent à se manifester chez elle alors qu’elle est encore enfant. Sa destinée mystique et sa nature rebelle la poussent à quitter son foyer pour se lancer dans un voyage qui la forcera à affronter sa nature, la tradition, l’histoire, l’amour, les mystères spirituels de sa culture, et à apprendre enfin pourquoi elle a reçu le nom qu’elle porte.

 

Mon avis :

J’avais eu de nombreux échos positifs  de ce livre lors de sa première publication aux Editions Eclipse. Depuis cette maison d’édition a disparu et les éditions Actusf ont décidé de re publier ce roman cette année. Cette fois-ci, j’ai cédé à la curiosité.

Je ne savais pas du tout à quoi m’attendre ayant survolé la quatrième de couverture et je n’ai pas été déçue, car dès le début le récit m’a happée. L’histoire se situe après une apocalypse, mais les traces de celle-ci sont peu nombreuses au départ. Il pourrait tout simplement s’agir d’un récit qui se passe en Afrique subsaharienne aujourd’hui. L’histoire d’une jeune fille, Onyesonwu, qui essaie de grandir tout en étant différente des gens de son village et donc rejetée par ceux-ci. Avec sa mère, elles s’y sont réfugiées, chassées par les massacres des Okekes perpétrés par les Nurus. Onyesonwu est une preuve vivante de ces exactions, elle est née du viol de sa mère par un Nuru. S’ajoute à tout cela, les enfants soldats, l’excision. Le tableau est dressé.

La présentation que je viens de faire est un peu caricaturale et ne rend pas justice  au livre. L’histoire est présentée un peu comme un conte et ces différents éléments sont abordés au fur et à mesure. Les horreurs s’entremêlent avec la beauté du désert. En effet,  si le récit parle beaucoup de violence, il est aussi très poétique. Le style est assez unique.

Elle se leva et me prit dans ses bras. Nous pleurâmes et sanglotâmes et gémîmes et versâmes bien des larmes. Et lorsque nous eûmes terminé, nous ne pûmes que continuer à vivre.

L’héroïne Onyesonwu l’est tout autant. Elle est Ewu, enfant d’un Nuru et d’une Okeke. La couleur de sa peau  la désigne comme différent. Les gens la rejette et lui  attribue les pires comportements, sans la connaître. Comment grandir dans ces conditions ?

L’histoire aurait pu se suffire de ce sujet, mais elle prend une dimension fantastique avec les pouvoirs d’Onyesonwu et sa destinée. Mais je ne vous en dis pas plus, à vous de découvrir ce terrible destin.

Pour  conclure, 

j’ai vraiment aimé cette lecture très riche et parfois difficile. Les thèmes abordés ne peuvent laisser indifférent. J’ai beaucoup apprécié le style de l’auteur. Seul bémol, une fin un peu précipitée par rapport au rythme du livre.

Ce qui n’est pas vivant n’est pas forcément mort. Il faut avoir vécu pour être mort.

D’autres avis chez : BlackwolfTigger Lilly, Cornwall, Naufragés volontaires, Lelf…

SFFF n°2