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Auteur : Patrick Ness sur une idée de Siobhan Dowd – Illustration : Jim Kay  – Edition : Gallimard Jeunesse – Traduit par  Bruno Krebs  – Parution : /04/2012  – 215 pages – prix : 18 € – genre : jeunesse, drame, conte fantastique

 

Quatrième de couverture:

Depuis que sa mère a commencé son traitement, Conor, treize ans, redoute la nuit et ses cauchemars. A minuit sept, un monstre vient le voir, qui a l’apparence d’un if gigantesque, quelque chose de très ancien et de sauvage. Mais pour Conor, le vrai cauchemar recommence chaque jour: sa mère lutte en vain contre un cancer, son père est devenu un étranger, et il est harcelé à l’école. Au fil des visites du monstre, l’adolescent comprend que son vrai démon est la vérité, une vérité qui se cache au plus profond de lui, terrifiante.

 

 Mon avis :

Ce n’est pas facile de sortir de sa zone de confort. Celle-ci se situe pour moi, au niveau lecture, dans les genres de la Fantasy, du Fantastique, ou encore de la Science Fiction ou des polars/thrillers. Mais les avis enthousiastes de Lelf et de Sia m’ont convaincue de tenter la lecture de ce drame, teinté de Fantastique et destiné au jeune public, ce que je ne regrette pas.

Au début de la lecture nous découvrons la routine de Conor, qui doit se préparer seul tous les matins, sa mère étant malade. On devine très rapidement qu’elle est très gravement malade, le mot cancer sera prononcé plus tard. Conor fait un cauchemar récurrent, ce qui n’est pas surprenant, dont il ne dit rien. Un être mythique va s’inviter dans sa réalité, pour lui raconter des histoires qui l’aideront à affronter la vie. Le marché étant qu’à la fin, Connor lui raconte son histoire. Jusqu’à la fin on peut avoir un doute sur  le côté fantastique de l’histoire, est-ce que Connor ne rêverait pas ? Mais après tout, cela n’a pas vraiment d’importance.

Le recours à ce monstre va permettre à Connor d’affronter ce qui arrive à sa mère et par conséquent à lui. Il permet à l’auteur d’aborder avec des mots très justes et compréhensibles par tous, la maladie, et par conséquence l’absence, la douleur de Connor. Ceci sans tomber dans un pathos dégoulinant.

Le lecteur assiste impuissant à ce drame bouleversant. Comme Connor, on se prend à rêver de pouvoir changer le destin de sa mère. Mais comme dans la « vraie vie », ce n’est pas possible. Les émotions des différents personnages sont mises en scène de façon si réalistes, que le lecteur à l’impression de participer aux différentes scènes. Connor passera par la colère, l’incompréhension, l’abattement… Sa grand-mère tente de garder le vaisseau à flot, mais même pour un adulte, il est difficile de faire face.

Les illustrations ajoutent de  la puissance au récit. Le monstre en est encore plus effrayant, le désespoir de Connor encore plus palpable. Jim Kay a  retranscrit parfaitement l’ambiance générale et donne du corps aux émotions.

Pour conclure, Quelques minutes après minuit ne vous laissera pas indifférent. Sa lecture m’a ébranlée. L’histoire est dure, mais très bien abordée. Elle peut permettre aux plus jeunes d’appréhender un sujet très difficile, tout en parlant aux plus grands. Le tout est porté par des illustrations sombres, qui collent avec perfections à l’histoire. A lire !

 

« – Je ne comprends pas. Qui est le gentil, dans l’histoire ?
– Il n’y a pas toujours un gentil. Et pas toujours un méchant non plus. La plupart des gens sont entre les deux. »

« – Comment lutter ? demanda Conor d’une voix éraillée. Comment lutter contre tous ces trucs différents à l’intérieur de soi ?
– En disant la vérité. Comme tu viens de le faire. »

 

D’autres avis chez : Lelf, Sia

n°9  « Après »

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