Destockage de PAL en duo : ordre de mission : PIOCHE DANS LE GENRE PREFERE DE TA PARTENAIRE

Je continue l’aventure avec Bea et quelle épopée! Pour le moment notre duo de choc est en train de pelleter du sable en attendant que Bea chronique Les Aventuriers de la Mer, tome 2 : Le Navire aux esclaves de Robin Hobb. Je m’en suis sortie in extremis avec un petit tour de pêche et Le vieil homme et la mer de Ernest Hemingway. (Voire la précédente mission)

 

Voici en très bref un rappel du challenge par les organisatrices :

L’expérience binôme dure 3 mois, c’est le temps que vous aurez pour farfouiller dans la pal de l’autre et trouver sa prochaine lecture. Mais attention, pas n’importe quelle lecture, vous présenterez à votre partenaire 2 livres ayant un thème commun (que nous changerons tous les 3 mois), votre partenaire aura donc le choix entre ces deux lectures, ou les deux s’il le souhaite ….

Un code secret sera attribué à votre binôme selon l’inspiration de Zina et Licorne …. 

Déroulement du 1er septembre 2015 au 30 novembre 2015.

 

Pour les inscriptions :

C’est , ou encore !

 

Ordre de mission :

PIOCHE DANS LE GENRE PRÉFÉRÉ DE TA PARTENAIRE
 
Vous devrez donc trouver deux livres dans la PAL de votre binôme dont le genre est celui qu’elle préfère, posez lui la question ! vous devriez trouver sans problème, il n’y aura donc pas de Joker cette fois ci ! 
Nous voici nommées les Rita Mitsouko avec Bea.
Voici ce que je lui ai proposé :
« J’ai retenu le fantastique, avec l’époque victorienne et notamment le Steampunk pour tes genres de prédilection. J’ai farfouillé dans ta pal pour choisir deux livres que je n’ai pas lu, mais qui me tente bien, que ce soit par la quatrième de couverture que la couverture, à savoir L’Affaire Baskerville, tome 1 : Une Etude en Soie de Emma Jane Holloway et Au Sortir de l’Ombre de Syven. »

Source: ExterneSource: Externe

Et voici les proposition de Bea, qui a ciblé la Fantasy (pas de surprise pour le genre) :

« Cavalier vert de Kristen Britain : une série qui me fait très envie et que j’ajouterais à ma PAL selon ton avis, si tu le lis.  Et comme Cavalier Vert est une lecture numérique, je t’ai sélectionné Les chaînes du Dragon de Patricia Briggs (Hurog T1) car je suis curieuse de savoir ce que Patricia Briggs donne en fantasy. Et pour te laisser le choix entre numérique et papier! »

Source: ExterneSource: Externe

J’avoue qu’entre les deux mon coeur balance, j’adore  Patricia Briggs, mais j’ai aussi depuis longtemps Cavalier Vert dans ma pal. Heureusement j’ai encore du temps pour me décider.

Quelques minutes après minuit de Patrick Ness et Siobhan Dowd

ID :

Auteur : Patrick Ness sur une idée de Siobhan Dowd – Illustration : Jim Kay  – Edition : Gallimard Jeunesse – Traduit par  Bruno Krebs  – Parution : /04/2012  – 215 pages – prix : 18 € – genre : jeunesse, drame, conte fantastique

 

Quatrième de couverture:

Depuis que sa mère a commencé son traitement, Conor, treize ans, redoute la nuit et ses cauchemars. A minuit sept, un monstre vient le voir, qui a l’apparence d’un if gigantesque, quelque chose de très ancien et de sauvage. Mais pour Conor, le vrai cauchemar recommence chaque jour: sa mère lutte en vain contre un cancer, son père est devenu un étranger, et il est harcelé à l’école. Au fil des visites du monstre, l’adolescent comprend que son vrai démon est la vérité, une vérité qui se cache au plus profond de lui, terrifiante.

 

 Mon avis :

Ce n’est pas facile de sortir de sa zone de confort. Celle-ci se situe pour moi, au niveau lecture, dans les genres de la Fantasy, du Fantastique, ou encore de la Science Fiction ou des polars/thrillers. Mais les avis enthousiastes de Lelf et de Sia m’ont convaincue de tenter la lecture de ce drame, teinté de Fantastique et destiné au jeune public, ce que je ne regrette pas.

Au début de la lecture nous découvrons la routine de Conor, qui doit se préparer seul tous les matins, sa mère étant malade. On devine très rapidement qu’elle est très gravement malade, le mot cancer sera prononcé plus tard. Conor fait un cauchemar récurrent, ce qui n’est pas surprenant, dont il ne dit rien. Un être mythique va s’inviter dans sa réalité, pour lui raconter des histoires qui l’aideront à affronter la vie. Le marché étant qu’à la fin, Connor lui raconte son histoire. Jusqu’à la fin on peut avoir un doute sur  le côté fantastique de l’histoire, est-ce que Connor ne rêverait pas ? Mais après tout, cela n’a pas vraiment d’importance.

Le recours à ce monstre va permettre à Connor d’affronter ce qui arrive à sa mère et par conséquent à lui. Il permet à l’auteur d’aborder avec des mots très justes et compréhensibles par tous, la maladie, et par conséquence l’absence, la douleur de Connor. Ceci sans tomber dans un pathos dégoulinant.

Le lecteur assiste impuissant à ce drame bouleversant. Comme Connor, on se prend à rêver de pouvoir changer le destin de sa mère. Mais comme dans la « vraie vie », ce n’est pas possible. Les émotions des différents personnages sont mises en scène de façon si réalistes, que le lecteur à l’impression de participer aux différentes scènes. Connor passera par la colère, l’incompréhension, l’abattement… Sa grand-mère tente de garder le vaisseau à flot, mais même pour un adulte, il est difficile de faire face.

Les illustrations ajoutent de  la puissance au récit. Le monstre en est encore plus effrayant, le désespoir de Connor encore plus palpable. Jim Kay a  retranscrit parfaitement l’ambiance générale et donne du corps aux émotions.

Pour conclure, Quelques minutes après minuit ne vous laissera pas indifférent. Sa lecture m’a ébranlée. L’histoire est dure, mais très bien abordée. Elle peut permettre aux plus jeunes d’appréhender un sujet très difficile, tout en parlant aux plus grands. Le tout est porté par des illustrations sombres, qui collent avec perfections à l’histoire. A lire !

 

« – Je ne comprends pas. Qui est le gentil, dans l’histoire ?
– Il n’y a pas toujours un gentil. Et pas toujours un méchant non plus. La plupart des gens sont entre les deux. »

« – Comment lutter ? demanda Conor d’une voix éraillée. Comment lutter contre tous ces trucs différents à l’intérieur de soi ?
– En disant la vérité. Comme tu viens de le faire. »

 

D’autres avis chez : Lelf, Sia

n°9  « Après »

  n°9 n°33

Le Vieil Homme et la Mer de Ernest Hemingway

ID :

Auteur : Ernest Hemingway – Traduit par : Jean Dutourd –  Edition : Gallimard, Collection : Folio  – Parution : 07/01/1972  – 160 pages – prix : 5,8 € – genre : contemporain, littérature américaine

 

Quatrième de couverture:

Tu veux ma mort, poisson, pensa le vieux. C’est ton droit. Camarade, j’ai jamais rien vu de plus grand, ni de plus noble, ni de plus calme, ni de plus beau que toi. Allez, vas-y, tue-moi. Ca m’est égal lequel de nous deux tue l’autre.

Qu’est-ce que je raconte? Pensa-t-il. Voilà que je déraille. Faut garder la tête froide. Garde la tête froide et endure ton mal comme un homme. Ou comme un poisson.

 

Mon avis :

Depuis longtemps j’avais ce livre, qui traînait sur mes étagères. Je l’avait chipé dans la bibliothèque familiale, parmi les livres étudiés au collège par mon frère. Grâce à Bea et au challenge Destockage de pal, j’ai enfin eu le courage de m’attaquer à ce monument de la littérature américaine. Rapidement lu, mais bien difficile à chroniquer. Il a déjà été disséqué par tant de lecteurs, il a été étudié en classe par certains, la préface nous donne d’ailleurs les grand thèmes développés par Hemingway… alors que dire de plus ? à part mon humble ressenti de lecture…

Avant de l’ouvrir, je ne savais pas de quoi allait parler ce livre, j’ai donc découvert page après page, le récit d’un petit bout de vie de deux pêcheurs cubains. Le « vieux », Santiago, a la guigne, il ne pêche plus un seul poisson, du coup les parents du « jeune » qui l’accompagnait lui ont demandé d’aller dans un autre bateau. Le vieux se trouve donc seul, avec sa santé défaillante,  mais sa fierté. Il doit sortir de ce cycle infernal et pour cela il prendra tous les risques. Il va donc partir très loin et pêcher le plus gros poisson qu’il n’ai jamais pris. Mais seul dans son bateau, loin de la terre, le sort va continuer à s’acharner.

Ernest Hemingway décrit avec des mots parfaits le combat de ce vieux pêcheur. D’abord il nous retranscrit sa façon de pêcher, ses gestes, sa patience devant l’océan. Puis il nous embarque dans le bateau de Santiago, on l’écoute parler au poisson, on le voit lutter contre cet énorme espadon. Puis avec tristesse, résignation, on assiste, impuissant, au combat vain contre les requins et à leur repas, laissant le vieux pêcheur épuisé et toujours aussi pauvre. Il est difficile de décrire ce que l’on peut ressentir à la lecture de ce livre, l’histoire peut sembler amère, tout en étant très belle. Santiago ne baisse jamais les bras, malgré ses blessures, sa fatigue, son âge. Il va ramener les restes de la plus grosse prise qu’ai vu son village et forcera l’admiration de tous, même si cela ne le nourrit pas.  Et puis, il y a ce jeune pêcheur, qui veille avec affection sur ce vieux pêcheur et qui nous redonne un peu d’espoir.

Pour conclure, avec des mots très justes et simples, Ernest Hemingway nous fait toucher du doigt le combat hors du commun d’un vieil homme contre la fatalité. Si la chute n’est pas celle que l’on attendait, elle met en exergue le dépassement de soi et l’amitié.

 

« Il était une fois un vieil homme, tout seul dans son bateau qui pêchait au milieu du Gulf Stream. En 80 jours, il n’avait pas pris un poisson. »

« Mais l’homme ne doit jamais s’avouer vaincu, dit-il. Un homme, ça peut-être détruit,mais pas vaincu. »

 

D’autres avis chez : Julien le naufragé

Le Contrat Salinger par Adam Langer

 

ID :

Auteur : Adam Langer – Traduit par Emilie Didier –  Super8 Editions  – Parution : 20/08/15  – 460 pages – prix : 20 € – genre : thriller

 

Quatrième de couverture:

Signez, vous ne risquez rien, ou presque…

Journaliste désabusé, Adam Langer retrouve un jour une vieille connaissance : Conner Joyce, auteur de thrillers en perte de vitesse en pleine promotion de son dernier roman.
Ce dernier lui confie avoir reçu une offre ahurissante : un homme d’affaires richissime, lui a proposé d’écrire un roman rien que pour lui moyennant une somme colossale.
Seule particularité, le contrat s’assortit de certaines clauses assez particulières :
1/ le livre rejoindra la collection privée d’exemplaires uniques de l’homme d’affaires, pour lequel ont déjà travaillé des écrivains aussi prestigieux que Thomas Pynchon, Norman Mailer ou J. D. Salinger… et n’en sortira jamais.
2/ Le propriétaire se réserve le droit d’exiger de l’auteur quelques modifications de son cru.
3/ l’accord doit rester absolument secret.
Bientôt, et tandis qu’un Conner visiblement aux abois s’obstine à tout raconter à son ami – lequel se passerait bien de ces révélations –, l’histoire prend une tournure des plus inquiétantes : l’offre n’a évidemment rien de philanthropique, et le contrat désormais signé aura des conséquences imprévues.

 

Mon avis :

Cette histoire d’écriture et d’écrivains célèbres ne pouvait que m’attirer en tant que livrophage invétérée. Le tout annoncé comme thriller, m’a fait définitivement craquer. Et ce livre va tenir ses promesses.

En effet, le début est très axé sur la vie d’Adam Langer, qui explique son parcours de journaliste, puis d’auteur. Il va également introduire le personnage de Conner Joyce, auteur à succès, passés. A travers leurs expériences respectives, on découvre les affres de l’écritures, les romans débutés mais jamais terminés, comment rebondir après un premier livre? mais aussi les tournées dans des librairies quasi désertes, quand la célébrité s’en est allée, l’angoisse de l’avenir quand écriture rime avec nourriture et traites à payer…  L’auteur évoque également avec un œil critique le monde de l’édition, avec les campagnes de promotion, les éditeurs et leur poulain… De quoi prendre un bon bain dans le monde des livres.

Si c’est un des aspects du livre qui m’a beaucoup plu, il y a également la partie thriller. Conner Joyce va céder aux sirènes financière et accepter un drôle de contrat, que d’autres auteurs extrêmement célèbres ont signé avant lui. Je ne vous dirais pas en quoi il consiste, mais celui-ci va le plonger et par ricochet Adam Langer, dans des machinations impossibles. Rebondissements après rebondissements, la fin est un peu rocambolesque, mais l’auteur retombe sur ses pieds.

Adam Langer nous prend à témoin dans cette histoire racontée à la première personne. Il a d’ailleurs poussé le vice jusqu’à donner son nom au narrateur. Avec un style très efficace et entraînant, il nous fait retenir notre respiration jusqu’à la dernière minute.

Les personnages sont peu nombreux, mais on a le temps de les découvrir en profondeur, en les accompagnant dans leur périple. Adam Langer, auteur au foyer sympathique, nous décrit sa vie faite de quatre heures et de couches. Il donne une touche réaliste à l’histoire de Conner Joyce, en indiquant les réactions qu’il aurait eu, toutes beaucoup moins téméraires. Ce dernier est un peu plus nébuleux. J’ai toujours du mal à saisir pourquoi il se confit à Adam Langer, même si celui-ci nous donne son point de vue sur la chose à la fin du livre. Il y aussi l’étrange collectionneur, qui apporte une part de mystère.

Pour conclure, Adam Langer nous présente une vision du monde de l’écriture et de l’édition très intéressant, doublé d’un thriller haletant, parfois un peu trop rocambolesque.