Âmes de verres, tome 1 : Le Sidh de Anthelme Hauchecorne

Quatrième de couverture :

Ce livre vous attendait. Il était écrit que vous feriez sa connaissance. Car peut-être êtes-vous, à votre insu, un(e) Éveillé(e). Auquel cas, vous êtes en grand danger. Les rues de cette ville ne sont pas sûres. Pour vous, moins que pour tout autre. 
Car les Streums rôdent, à l’affût d’une âme à briser. Je ne vous mentirai pas : vos options ne sont pas légion. Votre meilleure chance de survie git selon toute probabilité entre ces pages. 
Qui sont les Streums, demanderez-vous ? Pourquoi convoitent-ils les fragments du Requiem du Dehors ? Quel avantage espèrent-ils retirer de cette partition funeste ? 
Si vous ignorez les réponses à ces questions, vous vous trouvez alors face à un choix. Pour lequel il est de mon devoir de vous aiguiller. 
Souhaitez-vous rejoindre la Vigie, risquer votre vie et sans doute plus encore, dans une lutte désespérée pour déjouer les intrigues du Sidh ? 
…Ou bien demeurer parmi le troupeau des Dormeurs, à jamais ? Pareille aventure ne se présente qu’une fois. Sachez la saisir.
Enki, enquêteur et logicien de la Vigie

 

 Les concours ça peut vraiment avoir du bon. Merci au Salon fantastique et à l’auteur qui m’ont donné l’opportunité de découvrir ce livre, il déchire!

Mon ressenti :

 Accrochez vos ceintures, ça démarre tout de suite. Quoi de plus efficace pour rentrer dans l’histoire qu’une visite guidée destinée à toi lecteur, de la vigie et d’une présentation de ses différents habitants? Des questions? Tu découvres des pages du codex metropolis pleine de définitions et de présentations des ennemis (ou pas ) : les Daedalos ou streums. Tout le récit sera d’ailleurs ponctué de pages du codex, ce qui permet de rentrer au plus profond de l’histoire qui se trame (en partageant les idées des anciens notamment), sans en perdre le fil. Des illustrations sont là aussi, pour nous plonger dans une ambiance déglinguée et chaotique. Les choses paraissent simple au départ, il pourrait s’agir d’un quête initiatique, celle de Camille, avec d’un côté le bien, de l’autre le mal (les gentils, les méchants). Du coup j’ai ressenti un petit essoufflement dans ma lecture au bout d’une cent cinquantaine de page, mais cela n’a pas duré. Rien n’est aussi simple, il n’y a pas le blanc et le noir, mais une palette de gris. Le récit m’a repris et ce jusqu’à la fin ou j’en redemandais.

Le style est étonnant. En effet Anthelme Hauchecorne décrit avec raffinement des trucs bien crados. Le vocabulaire est très riche, là où on s’attend à des échanges basiques entre marginaux. Ceci dit il faut avoir l’estomac accroché, un petit exemple : « Lorsque l’un de nos camarades ratait son esquive, il finissait éparpillé comme une mouche sur un pare-brise. ses tripes pleuvaient sur nous, nous nous prenions les pieds dedans. Depuis ce jour, j’ai le dégoût de la viande hachée. Trop de mauvais souvenirs. » On peut dire que l’auteur a le sens du détail et beaucoup d’humour. J’ai trouvé la lecture très plaisante, fluide et rock an roll (je l’ai ponctué de nombreux éclats de rire et de Ahhhh!!! Beurkkkk!!!)!

Ce que j’ai trouvé vraiment original ce sont les héros du récit. Point de vaillant chevalier, d’adolescent surdoué, de dandy voleur ect. Ici les héros, ce sont les marginaux, les punks, les gothiques, les rejetés de la société… Le postulat de départ est intéressant : et si les hallucinations du toxico au coin de la rue n’en n’étaient pas? Et si les psychotiques voyaient vraiment des êtres réels? Ce sont eux les éveillés, nous les dormeurs, qui ne voyons pas les monstres qui nous entourent. Difficile de parler de héros pour tous les habitants de la vigie, qui sont sensés lutter contre les monstres. Dans le lot il y a notamment des skin head, principalement là pour la baston. J’ai beaucoup aimé Camille, qui essaie de faire ses marques, de prendre une place dans l’organisation, pas forcément facile pour une fille dans un monde de brute. 

Difficile de parler de moments préférés sans spoiler l’histoire… je peux dire qu’il y a une scène bien flippante avec plein de mains coupée qui marchent.

Une histoire au final, qui au delà des scènes un brin gores ou de bastons, nous fait réfléchir sur la définition du bien et du mal. Qui sont les véritables monstres? Autant dire que j’attends la suite avec impatience.

Je remplis ma bibliothèque : avril 2013

 

Serais-je devenue sage en avril ?

J’essaye, peu d’achat, mais des achats de poids.

 

 

 

 

Les livres :

En partenariat avec Livraddict : Les terres de cristal, tome 3 du Puits des mémoires de Gabriel Katz.

Le trône de fer, intégrale 1 (A game of throne) de George R.R. Martin. Je voudrais regarder la série mais je préfère lire les livres avant, il était temps que je m’y mette.

 

 

 BD et manga :

A l’occasion du festival BD des Pyrénées :

Eco, tome 1 de Guillaume Bianco et Jérémie almanza : cela faisait longtemps que la couverture me faisait de l’œil. L’occasion de le faire dédicacé était la bonne.

Dans la forêt de Lionel Richerand : c’est l’exposition sur ses carnets de dessins qui m’a convaincue de l’acheter, surtout pour le guide de cryptozoologie.

Pluto 2 de Naoki Urasawa : j’ai adoré le tome 1 et comme j’avais été raisonnable, je pouvais bien m’acheter un manga.

 

 

Et le craquage Beau livre  : Pinxit de Mark Ryden.

Mark Ryden c’est du pop surréalisme, j’adore j’adore.

Le nom du vent, Chronique du tueur de roi T1 de Patrick Rothfuss

Quatrième de couverture :

J’ai libéré des princesses. J’ai incendié la ville de Trebon. J’ai suivi les pistes au clair de lune que personne n’ose évoquer durant le jour. J’ai conversé avec les dieux, aimé des femmes et écrit des chansons qui font pleurer les ménestrels. J’ai été exclu de l’Université à un âge où l’on est encore trop jeune pour y entrer. J’y étais allé pour apprendre la magie, celle dont on parle dans les histoires. Je voulais apprendre le nom du vent.
Mon nom est Kvothe.
Vous avez dû entendre parler de moi.

Un homme prêt à mourir raconte sa propre vie, celle du plus grand magicien de tous les temps. Son enfance, dans une troupe de comédiens ambulants, ses années de misère dans une ville rongée par le crime, avant son entrée, à force de courage et d’audace, dans une prestigieuse école de magie où l’attendent de terribles dangers et de fabuleux secrets…
Découvrez l’extraordinaire destin de Kvothe : magicien de génie, voleur accompli, musicien d’exception… infâme assassin.
Découvrez la vérité qui a créé la légende.

Quelques mots complémentaires sur l’histoire :

Kote est au aubergiste qui cache bien son jeu. Il s’avère être Kvothe héros de légende. Nous allons découvrir son histoire à travers le récit qu’il en fait.

Mon ressenti :

Il m’a fallu, quoi? Vingt pages? Même pas. Pour être entraînée définitivement dans l’histoire. heureusement que j’avais une dizaine d’heure devant moi dans le week-end car je l’ai lu quasiment d’une traite. Si le début est entraînant, le reste du livre n’est pas en reste et après 600 pages j’avais encore parfois les mains moites, je me mordais les lèvres en me demandant ce qui allait arriver. Une belle réussite de l’auteur que de tenir le lecteur en haleine plus de 700 pages.

Grâce à quoi? L’histoire rondement menée, amenée petit à petit. On suit les aventures de Kvothe à travers le récit qu’en fait Kvothe lui-même.Les rebondissements sont distribués avec parcimonie et tombent toujours justes.Bien entendu c’est le style de l’auteur qui mène le tout. Son écriture est fluide et n’est pas encombrée par des tonnes de détails inutiles comme cela peut parfois être le cas dans des romans épiques de Fantasy. Parfois le récit frôle  la poésie, pour mon plus grand plaisir.

Comment résister à Kvothe? A travers le récit le lecteur le suit depuis l’enfance. On assiste avec impuissance aux drames et injustices qu’il subit. On aimerait l’aider. Mais toujours sa ténacité reprend le dessus, signe d’un avenir qui ne peut pas être anodin. J’ai hâte de lire les tomes suivant pour en savoir plus sur son élève et aide à l’auberge. Qui est-il vraiment comment est-il arrivé là? Il y a bien sûr un personnage féminin mais je n’en dirais pas plus pour ne pas spoiler d’éventuels lecteur. Elle aussi est captivante et bien mystérieuse. Et des méchants il y en a, qu’on a envie de détester immédiatement comme Ambrose, élève de l’université, égocentrique, riche, méchant malveillant… A bas le méchant!

S’il ne fallait retenir que quelques passages ce serait bien difficile.Peut-être quand Kvothe s’apprêt à quitter Tarbean et qu’il reprend sa vie en mains. Un grand moment d’audace fait basculer la balance dans le bon sens pour qu’il puisse passer de miséreux à une apparence plus respectable. il y a tellement de moment ou la situation semble désespérée et où Kvothe s’en sort, que j’aime un peu tous cela. Si je devais en supprimer? Facile : la disparation de ses parents.

Vous l’aurez compris, Rothfuss est un bon conteur et manie toute les ficelles pour nous proposer un récit entraînant, palpitant. Je brûle de connaitre la suite des aventures de Kvothe!

 Session 14 : roi 

Pas ce soir de Charline Quarré

Quatrième de couverture :

C’est une soirée mondaine parisienne.
Un petit monde où mensonges, manipulations et ragots provoquent parfois des dérapages incontrôlés.
Où les faiblesses des uns font la gloire des autres.
C’est une soirée qui réveille les souvenirs endormis d’Eugénie, jeune femme odieuse et misanthrope.
C’est l’histoire de ce que l’on découvre derrière le plus efficace des cache-misère, l’arrogance.

 

L’histoire :

Avant de présenter mon ressenti, je souhaiterais compléter la quatrième de couverture, car je ne la trouve pas représentative de l’histoire (mais peut-être qu’il y a plusieurs niveau de lecture et que je me suis attachée à un seul de ces niveaux). Pour moi, il s’agit plus de l’histoire d’une jeune femme qui souffre, de son désespoir et de sa difficulté à affronter la vie.

 

Mon ressenti :

Il suffit de deux pages, quelques mots, pour comprendre que le personnage principal (difficile de parler d’héroïne ici), Eugénie, ne va pas bien, qu’elle tente d’échapper à l’emprise  de la vie. Elle explique que son pyjama lui sert d’excuse, sorte de rempart protecteur entre elle et le reste du monde. Quasiment tout le livre va présenter ce mal-être et nous le faire partager. Le lecteur va comprendre le pourquoi du comment du comportement étrange d’Eugénie. Nous seront sauvés par la fin, qui apporte de l’espoir. Il est également possible de lire à un autre niveau cette histoire, plus comme une satyre sociale de la jet-set, de cette société où l’on demande « ça va » s’en vraiment se préoccuper de la réponse. Mais, moi, Eugénie m’a entraînée avec elle dans son placard.

L’auteur trouve les mots qui font mouche, elle décrit avec précision les état d’âme de son héroïne, à s’en demander quelle est la part de fiction, de celle de la réalité dans ce récit. Le style est très agréable à lire, le cynisme employé à merveille va permettre de décrire la situation sans jamais tombé dans le pathos ou le misérabilisme. Une efficacité qui ne m’a pas laissée indifférente.

Que dire des personnages? J’avais envie de crier sur son entourage qui ne comprend rien, envie d’embrasser son ami Charles qui l’accepte telle qu’elle est sans lui demander de changer…Quant à Eugénie, cassée par la vie, j’avais juste envie qu’elle aille mieux.

Je crois qu’un de mes passage préférés est au début, quand elle décrit ses relations avec son pyjama.Ce paragraphe exprime tant de chose en quelques lignes, c’est impressionnant. Je pourrais dire que j’ai aimé la fin mais en fait pas vraiment, même si elle ramène le sourire elle est un peu rapide et ne semble pas tout à fait logique par rapport au reste du texte.

Pour conclure, je dirais que ce livre m’a secouée, chamboulée … Il a déclenché beaucoup d’émotions et m’a amené aux larmes. Je ne suis pas prête à lire le même type d’histoire (trop dure), mais si l’auteur s’aventure sur d’autres chemins, alors c’est sûr, je les suivrais.

 

Celle lecture est la dernière de la catégorie littérature générale dans le cadre de l’opération Coups de coeur pour auteur peu médiatisé.

Plus d’information en cliquant sur l’image : 

L’une rêve, l’autre pas de Nancy Kress

Quatrième de couverture :

Alors que deux jumelles viennent au monde, l’une d’entre elles bénéficie d’une modification génétique qui lui permet de ne plus dormir. Huit heures d’éveil de plus par jour, un rêve pour apprendre, vivre et découvrir le monde… Huit heures qui feront aussi d’elle, un être à part.

 

Mon ressenti :

L’auteur nous plonge immédiatement dans l’histoire avec ce père qui veut SA fille parfaite, non dormeuse. On comprend immédiatement que le couple bat de l’aile et qu’ici il est question de répondre à la demande du père. Ceci va permettre de mieux appréhender dans le reste de l’histoire les relations entre les jumelles, l’une adulée car non dormeuse (Leisha), l’autre ignorée car « normal » (Alice). Le choc en sera d’autant plus difficile pour Leisha lorsqu’elle sera confrontée à la société. Le texte est assez cours, je l’ai dévoré d’une traite. L’histoire m’a tenue en haleine jusqu’à la fin et celle-ci m’a beaucoup plus. Une touche d’espoir ne fait pas de mal.

Le style est très fluide. L’auteur arrive en quelques mots à décrire le cadre, à situer les personnages. Il y a beaucoup de dialogues qui rendent le texte très dynamique. Cela permet également de faire se confronter directement les idées opposées des protagonistes.

J’ai aimé les personnages des jumelles, mais forcément de façon différente : Leisha pour son intelligence, sa naïveté, sa gentillesse et Alice la révoltée, la laissée pour compte. Par contre leur père m’est insupportable du fait de son comportement.

Le livre étant assez court, il est difficile de sélectionner un passage en particulier. S’il le fallait, peut-être la fin quand Leisha porte un nouveau regard sur tout ce qu’elle a appris.

A travers cette histoire c’est bien la place de l’autre dans la société, l’acceptation et/ou le rejet de la différence qui est traité. Un livre qui fait se poser des questions, sans tomber dans une moralisation facile. Accepter l’autre ou pas? L’aider ou pas? Mais est-ce si simple? Le thème m’a d’autant plus marqué, que j’ai lu ce livre en plein débat sur le mariage pour tous… Une histoire publiée pour la première fois en France en 1993, mais un sujet toujours d’actualité. A lire.