Coups de coeur pour auteur peu médiatisé : Une brèche dans le mur de Joëlle Adani

Une nouvelle lecture dans le cadre de l’opération :

Cette fois-ci j’attaque la catégorie  Littérature suspens avec:

Quatrième de couverture :

En 1989, une équipe de coureurs français, sponsorisée par l’épicerie et la brasserie du coin, s’apprête à effectuer une course sans précédent de Béziers à Moscou pour célébrer le bicentenaire de la Révolution. Son long trajet à travers l’Europe sera ponctué de drames amoureux et de rencontres saugrenues qui prendront peu à peu le pas sur l’exploit sportif à proprement parler. Les quatre hommes et les quatre femmes sont en effet loin de s’imaginer que, dans ce contexte de guerre froide, leur équipée va attirer l’attention des services secrets américains et européens et qu’ils vont avoir un rôle à jouer dans la chute du Mur.
Pourquoi des civils français iraient-ils en courant jusqu’à Moscou? L’idée semble trop bizarre pour être crédible. La CIA, le MI5 et la DGSE sont donc persuadés qu’il y a là anguille sous roche. Chaque geste innocent des coureurs filés par des espions depuis leur départ, va ainsi être comiquement réinterprété et disséqué à la loupe par les services secrets, créant deux niveaux de lecture pour ce roman haletant.

L’histoire en quelques mots :

La quatrième de couverture la présente plutôt bien, je n’en dirais donc pas plus.

Mon ressenti :

Le début du livre nous présente les différents protagonistes, ainsi que le cadre de leur aventure. Le lecteur prend peu à peu contact avec ces coureurs fous. L’auteur a réussi à m’intriguer au début : pourquoi courent-ils, comment le voyage va-t-il se passer? Et le texte m’a portée jusqu’à la moitié du livre. J’ai suivi la course, elle a même réussi à me tenir en haleine, mais malheureusement que quelques pages. Les interventions grotesques des services secrets ont rompu ce charme éphémère. Et j’ai guetté la fin.

Le style de l’auteur est au départ un peu scolaire, elle décrit précisément les lieux, les personnages, comme s’il y avait une liste préétablie à suivre.  Il gagne en fluidité quand la course des coureurs se fait plus facile. Volonté de l’auteur? Je ne sais pas, car au final les épisodes tragico-comiques qui mettent en scène les services secrets alourdissent tout.

J’ai bien aimé le personnage de Marie, une des coureuses, qui profite du challenge commun pour mener une course beaucoup plus personnelle. Son personnage peut sembler parfois très fragile, elle semble égarée, même si elle s’avère être une femme forte qui peut accomplir beaucoup de choses.

Un moment dans l’histoire m’a semblé presque poétique, quand les coureurs traversent la Yougoslavie. Justement quand l’écriture de l’auteur se retrouve en harmonie avec le rythme de la course. J’ai vraiment apprécié la lecture de cet épisode.

En conclusion, vous l’aurez compris, cette lecture ne m’a pas emballée. Tout ce tralala avec les services secrets semble totalement invraisemblable, même si l’idée de départ était bonne. En effet en 1989, aller courir 6000 km pour traverser des pays de l’est, il y avait de quoi se poser des questions… L’idée était là, sa juste exploitation non. J’aurais préféré au final que le livre ne traite que de l’histoire vraie, de ces coureurs qui ont décidé de faire un marathon à travers les capitales européennes des pays de l’est.

Coups de coeur pour auteur peu médiatisé : Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir de J. Heska

Reprise de mes lectures dans le cadre de l’opération :

Retour à la littérature générale avec :

Pourquoi les gentils ne se feront plus avoir de J. Heska

 Quatrième de couverture : 

« Je m’appelle Jérôme et je ne suis pas quelqu’un de populaire. Invisible pour mon entourage, insipide pour mes collègues, insignifiant pour ma petite amie.

Un jour, je suis tombé sur un article dans un magazine bon marché censé m’aider à régler un certain nombre de problèmes dans ma vie. Ca m’a amené un peu plus loin que prévu …

Ah oui, le « un peu plus loin », c’est devenir le chef de file involontaire d’un mouvement philosophique qui a révolutionné le monde… »

 

L’histoire en quelques mots :

Jérôme est introverti et se sent la cible de toutes les railleries. Sa vision sur le monde va évoluer, ce qui aura deux conséquences : améliorer sa vie, créer un nouveau mouvement de pensées.

 

Ma lecture :

La majeur partie du livre, nous allons suivre l’évolution de la vie de Jérôme. Le tout début du livre nous plonge donc avec moult anecdotes dans une vie déprimante au possible. A partir de la moitié du livre le lecteur va également suivre le développement du mouvement de pensée dont Jérôme est l’instigateur. Dès le début du livre on est capté par la vie de Jérôme et ce jusqu’à la fin du livre. C’est son histoire qui m’a intéressée, plus que la naissance du mouvement cimondiste.

Le style est agréable à lire. il n’y a pas de lourdeur. L’auteur ne tombe jamais dans la caricature de base des travers humains et traite avec justesse de la complexité des rapports humains. Les petites maximes de début de paragraphe agrémentent la lecture et l’on se rend vite comtpe que suivant notre humeur ou le paragraphe que l’on vient de lire, on les lit de façon négative ou positive. J’ai particulièrement aimé celle-ci : « La vie c’est comme le Dahu ça restera toujours un mystère ».

Je pense que l’on peut tous se retrouver dans le personnage de Jérôme à un moment ou à un autre de sa vie, mais c’est aussi le cas de ses persécuteurs, non? Le personnage de Stéphanie est attachant car elle est aussi un peu comme tout le monde, elle apparaît sure d’elle alors qu’elle est aussi fragile et qu’elle rencontre également des galères dans sa vie.

J’ai beaucoup aimé le moment ou Jérôme se rend compte que Stéphanie elle aussi et fragile, mais aussi quand il se rend compte que ses collègues ne vont pas le manger à la machine à café et que son comportement antérieur ne favorisait pas forcément le contact.

Allez, je l’avoue : à la présélection ce livre ne m’avait pas du tout tenté. La quatrième de couverture ne m’avait pas convaincue et la couverture ne m’avait pas du tout plus. J’avais peur qu’il soit trop manichéen, trop bien pensant, mais ce n’est pas le cas. Cette lecture a donc été une réelle surprise et une bonne (en plus j’ai compris le pourquoi de la couverture, pour cela il faut lire le livre). elle m’ enchantée et je vous la conseille.

Coup de coeur pour auteur peu médiatisé : Le puits des mémoires tome 1 : la traque de Gabriel Katz

Je continue mes lectures dans le cadre de l’opération :

La suite de la sélection littérature de l’imaginaire avec :

Le puits des mémoires tome 1 : la traque de Gabriel Katz

Quatrième de couverture : 

Trois hommes se réveillent dans les débris d’un chariot accidenté en pleine montagne. Aucun d’eux n’a le moindre souvenir de son nom, de son passé, de la raison pour laquelle il se trouve là, en haillons, dans un pays inconnu. Sur leurs traces, une horde de guerriers, venus de l’autre bout du monde, mettra le royaume à feu et à sang pour les retrouver. Fugitifs, mis à prix, impitoyablement traqués pour une raison mystérieuse, ils vont devoir survivre dans un monde où règnent la violence, les complots et la magie noire.

 

L’histoire en quelques mots :

La quatrième de couverture introduit bien l’histoire. Nos trois héros se réveillent sans souvenir de qui ils sont, mais avec ceux du monde qui les entoure. Ceci dit le lecteur comprend très vite qu’ils ne sont ni boulanger, ni agriculteur. Nils est très doué avec les couteaux, Olen le tombeur de ces dames est abile au combat et Karib est plus doué pour la magie que pour travailler au champs. A peine réveillés de leurs étranges boites ils sont pourchassés. Cette traque va leur interdir de s’établir paisiblement pour recommencer leur vie, mais va les pousser à découvrir qui ils sont.

 

Ma lecture :

Le début de l’histoire m’a aussitôt captivée. J’ai aimé le réveil de Nils, ses premiers souvenirs, la découverte du ciel. Ces hommes reviennent à la vie sans savoir où ils sont, ni qui ils sont. Le lecteur est immédiatement plongé dans le mystère de leur identité. J’ai eu l’impression qu’ils m’emmenaient avec eux sur les routes. Même si la suite du livre est plus dans l’action, elle m’a tout autant plus. Il y a de l’action certes, mais aussi de la réflexion : qu’est-ce qui définit un homme? Son histoire? Ses capacités? Et toujours l’interrogation : qui sont-ils? La fin du livre nous apporte quelques réponses mais laisse présager qui il y a encore beaucoup à découvrir.

L’écriture de l’auteur est très agréable à lire. Les descriptions permettent  de se représenter les personnages (ce chien géant bouhhhhhh quel cauchemar!). Il ne choisit pas la simplicité, ni les chutes les plus attendues : les histoires d’amour finissent toutes mal pour le moment… ; cela apporte des surprises dans la lecture et c’est un plus.

Nils s’est réveillé en premier, est-ce pour cela que j’ai un faible pour lui. Même si il tue de sang-froid, j’aime beaucoup son côté un peu placide, son calme. Karib, quant à lui, est un personnage plus complexe. Il comprend qu’il est un mage de guerre, avec donc pour mission de tuer, mais cela lui rebute. Que serait-il devenu dans un autre contexte? J’ai hâte de voir comment il va évoluer. Enfin le troisième compère : Olen. Il m’énerve. Beau parleur et coeur d’artichaud, il conquit ces dames et ça se finit mal pour elles. C’est pour cela qu’il m’énerve.

Un des moments que j’ai le plus aimé est le tout début du livre, le réveil de Nils. J’ai trouvé ses « premiers » contacts avec le monde presque poétiques. Dans un tout autre registre, j’ai adoré la fin du mercenaire appelé « Pirate », car on ne s’y attend pas du tout. En général, les méchants qui ont des informations qui peuvent nuires aux héros arrivent à leur fin. Là c’est plutôt sa fin qu’il rencontre. Peu de moments m’ont déplu car ils ont leur place dans l’histoire. A part, quand nos héros quittent la capitale d’Hélion et que Olen ne se préoccupe pas plus que ça du sort de sa dernière conquête Oranie. Vous l’aurez compris Mesdames, il ne vaut mieux pas s’enticher de lui.

Pour conclure, j’ai vraiment aimé cette lecture. Je trouve que c’est de la très bonne Fantasy, avec des idées nouvelles, très bien écrite. Une seule envie à la fin : commencer le tome 2!

A lire.

 

 

Coup de coeur pour auteur peu médiatisé : Éclat de rêves de Maïwenn Soler

Je continue mes lectures dans le cadre de l’opération :

Cette fois-ci j’aborde la Littérature de l’imaginaire avec :

Éclats de rêves de Maïwenn Soler

Quatrième de couverture :

Tout commence par une carte ne se référant à rien de connu, soulignée d’inscriptions incompréhensibles. Puis, ce sont ces quelques phrases, que Raïlyan de Preyloy, cartographe, découvre dans un ouvrage de la bibliothèque royale:
« Jadis, ils se dispersèrent aux quatre vents. Leur foyer était devenu trop petit, ou bien étaient-ce eux qui [étaient devenus trop] nombreux… Ils s’égaillèrent un peu partout, emportant avec eux une branche de leur arbre-maître. »
Fasciné, il décide d’en apprendre plus et finit par découvrir de nombreux textes similaires. Tous mentionnent une mystérieuse civilisation, oubliée de tous.
C’est en allant à la recherche de ce peuple, les Abouteurs, qu’il aborde une île, un monde à part où le temps s’écoule de manière différente, un monde de sagesse, construit autour d’un arbre qui détient le savoir mais aussi la mémoire d’une civilisation disparue…

L’histoire en quelques mots :

 Raïlyan, cartographe, grâce à ses lectures a découvert une ancienne civilisation, ainsi que sa localisation. Il pense que cette civilisation pourrait aider son roi à sauver son royaume des invasions qui se préparent. Il est donc mandaté par son roi pour partir à la découverte de l’île qui a abrité cette mystérieuse civilisation pour essayer d’y trouver des réponses. Le récit va présenter ses différentes découvertes.

Ma lecture :

Le premier tiers du livre m’a emballée, du fait de l’écriture, de l’histoire. Je trouve que l’auteur a eu une très bonne idée pour la base de cette civilisation disparue, les Abouteurs. Je n’en dirais pas plus pour ne pas dévoiler les secrets de ce livre, mais il a une petit goût d’Avatar. Par contre le second tiers m’a déçue. J’en ai peut-être trop attendu. J’attendais que quelque chose arrive, mais rien n’est arrivé. J’ai suivi le reste du livre avec intérêt pour voir où l’auteur voulait nous emmener.

La richesse de ce livre est l’écriture qui est très belle, harmonieuse, agréable à lire. Les descriptions sont intéressantes. La narration se fait principalement à la première personne, ce qui permet de ressentir le vécu des personnage. Mais cette narration est faite de la part de nombreux personnages et le changement de narrateur n’est pas forcément signalé. De plus, le récit est par moment raconté à la troisième personne. Tout ceci peut embrouiller le lecteur et j’avoue avoir fait quelques aller-retour, afin de vérifier que je suivais toujours l’histoire de la même personne.

A part le cartographe et quelques membres de son entourage,  il y a une multitude de personnages, anonymes. Se femme m’a plue à travers les descriptions qu’il en fait. Pour les autres, difficile de s’y attacher ou d’avoir réellement une opinion, on ne les côtoie pas assez longtemps.

Je pense que le passage que j’ai préféré dans ce livre est celui où l’histoire nous est racontée par celui qui permet aux Abouteurs de partager leur savoir. Les descriptions sont alors oniriques, ce qui se prête très bien au narrateur du moment. J’ai moins apprécié le milieu du livre où on découvre un peu plus l’île et la société des Abouteurs par les récits que le cartographe partage avec nous. La lecture est très passive, on ne peut pas suivre l’histoire d’un héros, le lecteur doit attendre le récit suivant.

Au final :

J’ai vraiment aimé le style de l’auteur, mais j’ai été déçue que l’histoire ne soit pas un peu plus développée. J’aurais aimé suivre les aventures d’un personnage en entier, au lieu de l’effleurer. Je suis un peu insatisfaite du livre en tant que roman, car j’en aurais voulu plus, mais par contre en le présentant en tant que conte, là je ne suis pas déçue.

Coups de coeur pour auteurs peu médiatisés : Sacrée petite robe noire

Ca y est ! Les lectures ont commencé pour l’opération

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Je débute avec l’un des livres sélectionnés dans la catégorie littérature générale :

Sacrée petite robe noire de Nathalie Ribierre-Dubile

L’histoire est celle de Betty. Son avenir est tout tracé depuis qu’elle a épousé un brillant avocat devenu Ministre de l’Intérieur. Ses activités de « femme de », ne lui suffisent plus. Elle va, de ce fait, s’impliquer dans un projet culturel en banlieue. Cela va l’amener à rencontrer un rappeur très connu, ce qui va bouleverser sa vie.

 

Le début du livre plante le décor de façon logique : Betty, son histoire, sa vie, son mari Paul, sa fille Salomé et sa meilleure amie Pauline. Passé le premier tiers du livre, arrive l’élément perturbateur, le rappeur. A partir de là, j’ai trouvé que le récit était un peu moins cohérent. Les évènements (et pas des moindres mais je laisse, la surprise aux lecteurs) s’enchaînent très rapidement, sans que le lecteur est le temps de dire ouf et ceci jusqu’à la fin du livre.

Avoir choisi la femme du Ministre de l’Intérieur comme héroïne permet d’avoir un cadre propre à la Chick lit : de l’argent, une femme qui a du temps pour le shopping… Par contre, certains comportements de l’héroïne sont un peu étonnant ou surprenant vu sa situation.

Je dirais que le point fort de l’histoire est la richesse des idées de l’auteur et que le point faible est qu’elles sont trop concentrées.

L’histoire est racontée à la première personne, par Betty. Cela permet d’être plongé au cœur de l’histoire, même si, parfois, elle manque un peu d’émotion et semble décrire une histoire qui lui est arrivée il y a très longtemps.

J’ai bien aimé le personnage de Betty. On comprend bien sa vie au début du livre, car elle résume l’évolution de son parcours au fil des années. Le lecteur peut donc tout à fait réaliser que sa vie actuelle n’est plus tenable, trop ennuyeuse et que les choses doivent changer. Par contre ses décisions sont un peu extrêmes, ce qui a pu me laisser perplexes. Paul est très rapidement énervant. Il ne s’intéresse qu’à sa carrière et ne tient pas compte de sa femme (même si pour un Ministre de l’Intérieur ça ne parait pas surprenant). Il aurait pu être sympathique en répondant à l’appel au secours de sa femme, mais on se rend bien compte, qu’il le fait pour étouffer le scandale et donc toujours dans son intérêt.

Le passage que j’ai le plus aimé est celui ou Betty reprend sa vie en main et affirme ses droits vis-à-vis de son mari. Elle refuse de rester plus longtemps dans une annexe de leur maison et reprend sa place. Par contre, je n’ai pas aimé le tout début du livre, car même si l’idée de partir d’une gueule de bois pour retrouver ses souvenirs (ce qui permet de nous  présenter l’héroïne), sous entendre qu’elle ne sait plus du tout qui elle est, est vraiment trop gros.

Au final je trouve que ce livre pourrait être le condensé d’un livre qui me plairait beaucoup plus. Il y a de très nombreux coups de théâtre, qui passeraient mieux s’ils étaient plus espacés et que le lecteur ait un peu plus de temps pour digérer le précédent.