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Auteur : Anthelme Hauchecorne, Illustrateurs : Loïc Canavaggia et Mathieu Coudray  – Editions du Chat Noir – Parution : 10/02/2016 – 320  pages – Prix :19.90 € – Genre : fantastique

 

Quatrième de couverture :

Ludwig grandit à Rabenheim, un petit bourg en apparence banal.

Claquemuré dans sa chambre, il s’adonne au spiritisme. À l’aide d’une radio cabossée, il lance des appels vers l’au-delà, en vue de contacter son père disparu.
Jusqu’à présent, nul ne lui a répondu… Avant ce curieux jour d’octobre.
Hasard ? Coïncidence ? La veille de la Toussaint, une inquiétante fête foraine s’installe en ville. Ses propriétaires, Alberich, le nabot bavard, et Fritz Frost, le géant gelé, en savent long au sujet du garçon. Des épreuves attendent Ludwig. Elles seront le prix à payer pour découvrir l’héritage de son père.
À la lisière du monde des esprits, l’adolescent hésite… Saura-t-il percer les mystères de l’Abracadabrantesque Carnaval ?

Mon avis :

J’adore les univers développés par Anthelme Hauchecorne et je suis toujours avec attention ses parutions (Âmes de verres, tome 1 : Le SidhBaroque ‘n’ Roll,  Punk’s Not Dead). J’avais donc hâte de découvrir ce nouveau livre, que l’auteur avait présenté sur Facebook et sur son blog.

La première chose qui marque, quand on l’a en mains, c’est l’objet. En effet, la couverture est cartonnée, le papier épais, un plaisir à regarder ! Et quand on l’ouvre, on découvre les illustrations qui rythment le texte, ainsi qu’une mise en page très soignée. Tout cela met en appétit, en plus de la couverture.

Qu’en est-il du texte ? J’ai retrouvé avec un très grand plaisir la plume d’Anthelme Hauchecorne. Son écriture est mélodieuse, tant et si bien que j’ai lu des passages à voix haute pour en apprécier les sonorités, les rimes, le rythme. Le vocabulaire est très travaillé et d’une grande richesse. C’est donc un texte qui se déguste, qui se lit tranquillement, posément.

Et l’univers ? Une fois de plus l’auteur nous propose un monde un peu glauque, qui rappelle les milieux interlopes de Âmes de verre. Ici rien n’est vraiment clinquant, plutôt usé par le temps. On a l’impression de marcher dans la boue, de voir la rouille sur les objets, de sentir le passage du temps. Seul les personnages ramènent un peu de lumière, même s’ils sont également plutôt déglingués. Les habitants de Rabenheim ont tous quelques choses à cacher (sauf nos deux héros Ludwig et Gabriel), les membres du carnaval semblent, quant à eux, évadés d’un freak show.

Enfin, l’histoire, seul bémol pour moi. J’ai vraiment apprécié me plonger dans les histoires du carnaval maudit, de la fête des morts, évoluer du monde des vivants à celui des morts, découvrir les histoires de Ludwig et Gabriel… mais j’ai vraiment eu du mal à finir le livre. Un peu trop de détail, de rebondissements, le rythme de la fin du livre m’a éjecté du récit.

Pour conclure, ce livre est un très bel objet avec sa pagination et ses illustrations. On peut faire confiance à Anthelme Hauchecorne pour créer un univers glaçant, peuplé de personnages fantasques. Son écriture vous emportera sur des mers bien dangereuses pour les vivants, mais vous pourrez vous délecter de la richesse de son vocabulaire. Personnellement, une fin un peu plus synthétique m’aurait bien plu. J’ai hâte de lire le tome 2, afin de voir ce qu’il en est.

Il entend des choses ramper avec l’entrain spongieux d’une escadre de serpillières. Une puanteur marine lui poisse les narines, du mucus lui colle aux lèvres. Sur sa peau glissent les caresses visqueuses d’appendices sans nom. Montant des entrailles de la mine, une horde difforme nage parmi le smog, ombres de saltimbanques regagnant leur poste, mirages malveillants, inéluctables cauchemars d’enfants.

D’autres avis chez : Ptitetrolle, AcroXapur,